Ma Ligue 2

Ligue 2 – D’où viennent les noms des stades ? (épisode 4)

Avant-dernière étape du Tour de France des noms de stades de Ligue 2 : Rivalités, Histoire et empereurs romains !

QRM (Stade Robert-Diochon)

L’héritage d’un mariage éphémère. Anciennement nommé Stade des Bruyères, l’antre de Quevilly-Rouen Métropole est une des rares a porter le nom d’un footballeur, Robert-Diochon. Né en 1883, il fait partie des fondateurs du FC Rouen et portera le brassard de l’équipe première aux débuts du club. Il en sera le président de 1908 jusqu’à sa mort en 1953. Le nom de l’enceinte est donc en substance lié à l’autre club de la ville (aujourd’hui appelé FC Rouen 1899) qui occupe les lieux depuis 1914. QRM ne s’y est installé qu’en 2015 après avoir quitté son stade historique, le Stade Amable-Lozai au Petit-Quevilly (nommé d’après un dirigeant de l’US Quevilly).

C’est précisément en 2015 que les histoires distinctes des deux clubs se sont réunies avec la création de l’US Quevilly-Rouen Métropole, un « rapprochement » entre l’USQ et le FCR (et non une fusion). Seulement, l’union, pas du goût des supporters, n’a duré que deux ans et demi. Et depuis, les divorcés sont toujours forcés de partager le même domicile (avec la compagnie du Rouen Normandie Rugby). Cette cohabitation paradoxale ne se fait d’ailleurs pas sans quelques tensions.

La fugace association entre l’US Quevilly et le FC Rouen

Valenciennes (Stade du Hainaut)

A l’instar du Stade des Alpes de Grenoble, Valenciennes a fait le choix d’un nom assez neutre, lié à la géographie des lieux, à l’ouverture du nouveau stade en 2011. Le VAFC jouait auparavant au Stade Nungesser, du nom d’un aviateur originaire de la ville, héros de la Première Guerre Mondiale et disparu au-dessus de l’Atlantique à l’âge de 35 ans. Le nouvel édifice a d’ailleurs été appelé « Nungesser II » avant son inauguration.

C’est désormais au Stade du Hainaut que l’équipe nordiste évolue, du nom du comté de Hainaut, une région historique maintenant à cheval sur les territoires belges et français, nommé d’après une rivière qui la traverse nommé la Hayne (ou la Haine en Belgique) . Le nom du cours d’eau provient lui de l’ancien germanique et signifie « celle qui traverse les bois ». Les mentions les plus anciennes du comté du Hainaut remontent à la dynastie carolingienne (IXe siècle).

Pau (Nouste Camp)

Le Pau FC a longtemps été un club « sans stade fixe », passé par presque tous les stades de la ville et notamment le Stade du Hameau, dévolu aux rencontres de la Section Paloise, le club de rugby de la ville. Après plusieurs projets de rénovation d’enceintes existantes, la décision est finalement prise en 2013 de construire un stade pour le club qui vivote alors en CFA (actuel championnat de National 2) et le projet sort de terre en 2018. L’infrastructure est modeste, un peu trop aux yeux de certains comme l’ancien joueur Joël Lopez : « Une tribune avec trois côtés en butte de terre, pour moi ce n’est pas un stade. » Des améliorations ont été apportés juste avant la saison en cours.

Fait rare, c’est l’usage qui a donné son nom au Nouste Camp qui n’avait pas de dénomination officielle autre que « Nouveau Stade » à son ouverture. Le journaliste de La République des Pyrénées, Christian Sempé et des supporters ont alors proposé le surnom « Lo Noste Camp » qui signifie « notre terrain » en langue béarnaise (rien à voir avec « Camp Nou » qui signifie « nouveau terrain » en catalan) . Le nom « Nouste Camp » est progressivement adopté dans les médias et les instances du foot, puis par la mairie, propriétaire des murs.

D’autres appellations avaient été étudiées. « Stade des Pyrénées », en écho au Stade des Alpes de Grenoble, avait été jugé trop peu imaginatif. Le nom de Jean Larqué (père de Jean-Michel) fut proposé mais ce dernier était plutôt un historique d’un club rival (Jeanne d’Arc le Béarn). Pour garder les choses en bon ordre, c’est bien le stade de la JAB qui sera prochainement rebaptisé « Stade Jean-Larqué » le 24 juin prochain à l’occasion des 120 ans du club qui évolue en deuxième division de district.

Nîmes (Stade des Antonins)

Le Stade des Antonins a beau être provisoire, le Nîmes Olympique n’a pas fait l’économie d’un petit « brainstorming » pour nommer son antre. En 2022, le club, soucieux de renouer le lien avec les supporters, a décidé d’organiser une consultation sur son site internet avec trois propositions : « Stade de Vignoles », « Stade de Col Nem » et « Stade des Antonins » et c’est la dernière suggestion qui a remporté les suffrages.

Le nom renvoie à la dynastie d’empereurs romains des Antonins, nommée d’après Antonin Le Pieux ( Titus Aelius Hadrianus Antoninus Pius 86-161 ap.JC) originaire de la ville de Nemausus, devenue Nîmes, une des plus grandes cités de Gaule à l’époque antique. Consul puis proconsul d’Asie, Antonin est adopté comme fils et successeur par Hadrien (bâtisseur d’un célèbre mur). L’illustre Nîmois aura son lot de construction durant ses 22 ans de règne (temples, théâtre) pendant l’une des périodes les plus paisibles de l’Empire Romain. Il sera suivi sur le trône par Marc-Aurèle puis Commode, le dernier des Antonins qui inspirera notamment l’empereur maléfique du film Gladiator (2000), interprété par Joaquin Phoenix.

À lire aussi >> Ligue 2 – D’où viennent les noms des stades ? (épisode 1)

À lire aussi >> Ligue 2 – D’où viennent les noms des stades ? (épisode 2)

À lire aussi >> Ligue 2 – D’où viennent les noms des stades ? (épisode 3)

Prochain épisode : Bastia, Caen, Le Havre et Rodez

Photo Maxime Le Pihif/FEP/Icon Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *