Championnat

Ligue 2 – D’où viennent les noms des stades ? (épisode 2)

Après un week-end de Coupe de France, la Ligue 2 reprendra ses droits samedi à 15 heures avec le match Nîmes-Bordeaux en ouverture de la 14e journée du championnat. En attendant, reprenons notre tour -historique- des stades avec quatre nouveaux clubs

Dijon (Parc des Sports Gaston-Gérard)

À l’image de René-Gaillard à Niort, c’est sous le mandat du maire de Dijon Gaston Gérard que le principal stade de la ville a été construit et inauguré en 1934. Édile de 1919 à 1935, cet avocat de profession a  également été député de Côte d’Or sous la bannière du parti Alliance Démocratique (centre). Comme pour son homologue des Deux-Sèvres, le stade n’a pris le nom de Gaston Gérard qu’après la disparition de ce dernier en 1969 et portait auparavant la simple appellation de Parc des Sports. Stade Omnisport à l’origine, le Parc des Sports accueillait aussi des rencontres d’athlétisme (avec un record du monde de saut à la perche signé Sergueï Bubka en 1992).

La polémique : En 2011 et en 2017, lors des montées du club en Ligue 1, la question des activités de Gaston-Gérard pendant la Seconde Guerre Mondiale fait débat. L’ancien maire est accusé dans des articles de presse d’avoir fréquenté les milieux collaborationnistes dans le but de retrouver son fauteuil de maire ainsi que d’avoir été frappé d’indignité nationale à la Libération. En réalité, l’élu a été « seulement » condamné à l’inéligibilité par le Comité départemental de Libération.

Malgré les débats, le Parc des Sports gardera le nom de Gaston-Gérard. On notera que Gaston Gérard a aussi donné son nom à une recette de poulet qui, elle non plus, n’a pas été débaptisée.

Guingamp (Stade de Roudourou)

Les suiveurs de la Ligue 2 le savent : on dit « Stade de Roudourou » et non « Stade du Roudourou ». Le stade costarmoricain port le nom du lieu-dit où il a été construit : Roudourou (et pas « Le Roudourou)». Cette précision fondamentale étant apporté : que signifie Roudourou ?

Roudourou, c’est le pluriel de roudour en breton (de la même manière, on dit : un bagad, des bagadoù pour désigner les orchestres de musique celtique). Et roudour signifie « gué » en breton. Il y avait donc plusieurs ruisseaux (et donc plusieurs gués) à l’emplacement actuel du stade par le passé. Un seul de ses cours d’eau a subsisté de nos jours et se jette dans le Trieux, une rivière qui passe à quelques centaines de mètres du stade. Le Stade de Roudourou, c’est donc le stade des gués.

Metz (Stade de Saint-Symphorien)

Encore une histoire d’eau : le stade du FC Metz n’est pas seulement proche d’une rivière, il est même entouré par deux bras de la Moselle : il est dont techniquement sur une île : l’Île de Saint-Symphorien. L’enceinte des Grenats se trouve d’ailleurs précisément à Longeville-lès-Metz et non à Metz.

Martyr chrétien ayant vécu au IIe siècle de notre ère, Saint-Symphorien, originaire d’Autun (actuelle Saône-et-Loire) n’aura vécu qu’une vingtaine d’année avant d’être décapité pour avoir défendu sa foi chrétienne en opposition aux adorateurs d’idoles. Pourtant la postérité du jeune homme sera fulgurante à partir du haut Moyen-Âge, avec la christianisation de l’actuel territoire français sous l’impulsion de Clovis et ses successeurs mérovingiens. Outre cette île dans l’agglomération messine, pas moins de 21 villages en France portent le nom de Saint-Symphorien. Patron des maladies oculaires, Saint-Symphorien serait le saint à prier pour être délivré d’un insecte entré dans l’oeil (la rédaction de MaLigue2 vous conseille de consulter un ophtalmologue).

Sochaux (Stade Auguste-Bonal)

De son nom complet, Auguste Jean Marie Bonal, celui qui a donné son nom au Stade des Lionceaux faisait partie de la direction du groupe Peugeot. Le constructeur automobile, à l’origine de la création du club, en était le propriétaire jusqu’en 2015 et le rachat du FCSM par le groupe chinois Ledus. Membre du conseil d’administration du FCSM dès 1933, cinq ans après sa création, Auguste Bonal en a été le directeur sportif de 1941 à 1943. Membre de la résistance (Forces Françaises Combattantes) sous le pseudonyme de Tobus, Bonal organisera le ralentissement de la production de l’usine sous l’Occupation. Il le paiera au prix fort : arrêté par la SS, puis par la Gestapo, il est finalement déporté au camp du Struthof (Alsace). Dans le chaos de la retraite allemande, en avril 1945, il finira par être abattu par les nazis à Bad Walsee en Allemagne. Fait Chevalier de la Légion d’Honneur à titre posthume, Auguste Bonal recevra de nombreux hommages et distinctions. En juillet 1945, quelques semaines après son décès, le Stade de la Forge de Montbéliard sera rebaptisé Stade Auguste-Bonal.

Prochain épisode : Paris FC, Grenoble, Bordeaux et Laval…

Photo Dave Winter/FEP/Icon Sport

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