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Entretien ML2 – Renaud Cohade : « On n’a pas encore une grosse marge »

Capitaine d’un FC Metz qui réalise un début de saison parfait, Renaud Cohade s’est confié à MaLigue2 sur ce retour réussi en Ligue 2 pour les Grenats. Le milieu de terrain de 34 ans revient aussi sur sa prolongation cet été jusqu’en 2020 et sur son rôle dans l’équipe de Frédéric Antonetti.

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MaLigue2 : Quel début de saison ! Est-ce que vous vous attendiez à remporter tous vos matchs ?

Renaud Cohade : Sur le plan comptable, c’est très satisfaisant. On a fait une grosse préparation. On a travaillé pour faire un bon début de saison parce qu’on a vu que la saison dernière, ça nous avait porté préjudice. Même si ce n’est pas la même division, les débuts sont quand même importants. C’est un groupe qui a complètement changé. Il fallait créer une dynamique d’entrée et c’est ce qu’on a essayé de faire. Pour l’instant, c’est bien mais il reste beaucoup de chemin.

Pour l’instant vous êtes parfaitement dans l’objectif de remontée immédiate qui a été clairement fixé en début de saison…

Aujourd’hui, tout le monde dit que le club a sa place en Ligue 1. On avait réussi à se maintenir il y a deux ans, malheureusement on n’a pas su rééditer cette performance la saison dernière. L’objectif, c’est de remonter, de remettre le FC Metz à sa place en Ligue 1. Si ce n’est pas cette année, on fera tout pour que ce soit le plus rapidement possible. Maintenant, on prend match après match. On a fait une belle préparation et on espère que cela portera ses fruits.

Est-ce que vous n’avez pas « peur » de vous dévoiler un peu trop dans un championnat qui est difficile et où vous allez maintenant être attendu tous les week-ends ?

Nous, on ne se dévoile pas. On joue les matchs les uns après les autres et pour tous les gagner. On ne va pas se cacher non plus. Les matchs sont difficiles à gagner. On ne les gagnera pas tous, on le sait très bien. On n’est pas les seuls à faire un bon début de saison, il y a Lens, Lorient… Et puis, il y a des équipes qui vont revenir. Ça va être un long marathon.

Ce week-end, vous affrontez Lens dans le choc de ce début de saison. Ça va vous permettre de vous jauger face à un adversaire qui vise la montée également ?

Chaque match est un véritable test. Celui qui arrive en sera un par rapport au début de saison de Lens. Comme Troyes le week-end dernier, ce sont des candidats. Il va falloir répondre présent. On l’a vu face à Ajaccio aussi, qui a joué les barrages la saison passée, ce n’est pas facile. Ça peut vite basculer dans un sens comme dans l’autre. Il faut tout faire pour que ça bascule de notre côté. Et c’est ce qu’on fait en ce moment, on met beaucoup d’ingrédients, on fait les efforts et c’est comme ça qu’on arrive à gagner des matchs.

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Ce début de saison est symbolisé par Habib Diallo (7 buts en 5 matchs), qui revient d’un prêt à Brest. Vous aviez joué ensemble au moment de votre arrivée en 2016, quel regard vous portez sur sa progression ?

Habib a toujours été un bon joueur même quand il était à Metz avant Brest. C’est toujours quelqu’un qui a marqué des buts. Si je me rappelle bien, il avait mis quelques doublés quand ils étaient montés avec Hinschberger. Aujourd’hui, ce n’est pas le seul à bénéficier du travail de l’équipe, il y aussi Ibrahima Niane, Farid Boulaya, Opa Nguette. Ils sont là pour valider le travail de l’équipe. Ils le font bien pour l’instant, pourvu que ça continue.

L’effectif a beaucoup bougé cet été, vous n’êtes plus beaucoup à avoir connu la descente en Ligue 2 la saison dernière. Est-ce que vous pensez que vous aviez besoin de partir sur un nouveau cycle après cette saison difficile ?

Oui, je pense qu’une descente laisse toujours des traces, au niveau psychologique. Il y a un effectif qui est touché et il y a des joueurs qui ont besoin de voir autre chose. Tous les ans dans toutes les équipes, il y a du mouvement mais encore plus quand l’équipe connaît une descente.

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Un nouvel entraineur est arrivé aussi, qu’a apporté Frédéric Antonetti sur ces premières semaines ?

On connaît l’homme, on sait le passé qu’il a. Il nous a apporté, dès la préparation, sa philosophie de jeu et ce qu’il voulait voir cette année. Que ce soit avec ou sans le ballon. Il voulait avoir une équipe généreuse, qui fasse un bon championnat pour remonter en Ligue 1. Pour l’instant, ce n’est que le début. Ça se passe bien, on espère que ça va continuer. 

Sur ce début de saison, on vous sent sûr de votre force collectivement et c’est assez étonnant en quelques semaines de passer d’une équipe qui doutait en Ligue 1 à une équipe qui domine son sujet en Ligue 2 ?

Les saisons se suivent mais ne se ressemblent pas. Aujourd’hui, tout n’est pas parfait. On l’a vu contre Ajaccio, si on prend un but d’entrée sur une occasion qu’ils ont, le match aurait pu être différent. A Clermont, on est mené 2-0. On a su renverser la vapeur mais ça a été compliqué. Donc on n’a pas encore une grosse marge et on en est conscient. On doit encore s’améliorer sur pas mal de points. On se concentre sur le terrain. C’est toujours le terrain qui parle.

A titre personnel, vous avez prolongé cet été jusqu’en 2020. A bientôt 34 ans, on commence à penser à la fin de sa carrière, est-ce que vous aimeriez finir à Metz ?

Pour l’instant, je pense à jouer au foot (rires). C’est vrai que je commence à prendre un peu d’âge mais je m’éclate sur le terrain. Je me sens bien ici et ma famille aussi. Aujourd’hui, il y a un très bon groupe avec un super état d’esprit. Je prends beaucoup de plaisir donc tant que j’en prends, je continue à jouer. Et j’espère repousser le plus possible ma fin de carrière.

C’est vrai qu’on vous sent épanoui sur ces premiers matchs où vous êtes vraiment au cœur du jeu de votre équipe…

Oui, je me sens bien. Par rapport au groupe, je suis un peu plus âgé donc c’est à moi d’apporter de l’expérience. Je m’entends bien avec tout le monde. Donc quand tu te sens bien quelque part, ça se transmet sur le terrain. J’essaye d’en profiter un maximum et de prendre du plaisir.

Vous n’aviez plus joué en Ligue 2 depuis la saison 2008-2009 avec Strasbourg. Qu’est-ce que ça vous fait de retrouver ce championnat ?

Oui, ça fait un paquet d’années. On ne va pas se mentir, c’est toujours plus excitant de jouer en Ligue 1. C’est pour ça qu’il y a des joueurs qui ont relevé le challenge en partant cet été et c’est compréhensible. Mais jouer une montée en Ligue 2, je l’ai connu avec Strasbourg, c’est tout aussi excitant. Il faut le connaître dans une carrière. C’est quelque chose de beau. Maintenant, ce n’est pas chose faite, loin de là. C’est un défi excitant à relever donc ça ne me dérangeait pas de rester. La preuve je prends du plaisir aujourd’hui.

Propos recueillis par Clovis Canivenc

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