Championnat

Bilan – Le Havre, des espoirs brisés dans un sentiment d’injustice

Avec une fin de championnat canon, Le Havre espérait pouvoir se mêler dans la lutte pour la L1 jusqu’au bout. Mais à l’issue d’un deuxième play-off rocambolesque face à l’AC Ajaccio, les Normands ont dû se résoudre à ne pas monter, dans un sentiment d’injustice. Une fin de saison brutale et amère, alors que le HAC n’avait déjà pas été épargné tout au long de l’année.

Une irrégularité pénalisante, avant une véritable montée en puissance

Longtemps, Le Havre a alterné le chaud et le froid cette saison. Un départ idéal, avec quatre victoires consécutives. Avant de descendre doucement au classement, jusqu’à la 8e place à l’issue de la 12e journée. Une zone finalement bien connue des hommes d’Oswald Tanchot, incapables de trouver la régularité nécessaire pour s’accrocher au podium sur la durée. Véritable muraille à domicile, avec une seule défaite au compteur à Océane (on y reviendra), le HAC n’a en revanche jamais trouvé son rythme loin de ses bases, surtout en 2018. Mais, loin de laisser tomber, Harold Moukoudi et ses coéquipiers vont s’offrir le droit de rêver. Une fin de saison tonitruante, marquée par six victoires et un nul sur les 7 derniers matchs, et voilà les Normands quatrièmes sur le fil.

Les play-offs de la colère

Dès la première rencontre des play-offs, le HAC se met en difficultés. Menant 2-0, la fin de match contre Brest vire au règlement de comptes. Début de bagarre générale, entraîneur adverse sur la pelouse… et carton rouge finalement pour Amos Youga, privé de play-off numéro 2. Mais ce n’est rien à côté du déplacement à l’AC Ajaccio trois jours plus tard. Devant un groupe de supporters excité, aux chants abjects et aux jets de projectiles, le bus normand tombe en panne aux portes du stade François-Coty. La préfecture décide purement et simplement d’annuler la rencontre par défaut de sécurité, et la LFP la reprogramme 48 heures plus tard. Un désastre au niveau de la récupération avec un aller-retour supplémentaire dans les jambes. Sur le plan psychologique, la rencontre rejouée devant un public survolté n’est pas évidente à gérer non plus. Dans ce contexte, Jean-Philippe Mateta répond aux insultes du public, mains dans les oreilles, à la suite d’un penalty offert par Coutadeur. Personne n’avait compris sur le moment, et cette célébration provoque une nouvelle bagarre générale. Fin de match à 9 contre 9, et scénario cauchemar. Une égalisation concédée au bout de la prolongation, puis une défaite aux tirs au but. Choqués du déroulement de ce match et de plusieurs faits de jeu, les Havrais demanderont match gagné sur tapis vert, en vain. Fin des espoirs, retour à la case départ.

Les adieux à Samba

Rien n’aura donc été épargné à Oswald Tanchot et ses joueurs. Presque invincible à la maison, le HAC avait vu fin mars une partie de ses fidèles se retourner contre lui pour le seul revers à domicile contre QRM (0-2) lors de la 31e journée de Domino’s Ligue 2. Après le coup de sifflet final, une poignée de supporters descend sur la pelouse exprimer sa colère. A ce moment-là, difficile d’imaginer Le Havre jouer les play-offs en fin de saison. Mais un événement tragique va réunir toute l’entité normande. Le 7 avril, le jeune Samba Diop est retrouvé mort dans sa chambre. Une peine incommensurable s’empare du HAC, et de tous ses amoureux. Le plus bel hommage lui est rendu contre le Gazélec Ajaccio (2-1), point de départ de cette formidable série de bons résultats. Pour Samba, l’institution havraise se montre plus soudée que jamais.

Zinedine Ferhat, une saison record

Enfin, impossible de ne pas revenir sur la saison du Havre sans mentionner le nouveau record de passes décisives établi par l’Algérien Zinedine Ferhat. Auteur de huit offrandes pour sa première saison en France en 2016-2017, l’ancien de l’USM Alger va exploser ce chiffre la saison suivante. Au total, l’ailier droit atteint la barre des 20 « assists », soit cinq de mieux que Fajr, qui détenait le record depuis 2013-2014 avec ses 15 passes décisives sous le maillot de Caen. Son duo formé avec Jean-Philippe Mateta (17 buts) aura été l’arme la plus redoutable du HAC en fin de saison !

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