Battu à Bastia (1-2) lors de la 35e journée de Ligue 2, le Paris FC a rechuté vendredi dernier. Un temps pressentis pour bousculer Toulouse en tête du classement, les hommes de Thierry Laurey apparaissent plus fragiles que leurs rivaux pour la montée
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« Moi je pars dans l’optique d’arrêter notre saison le 14 mai au soir. On ne va pas faire de langue de bois, notre objectif est de monter directement.» Dix jours après les propos du capitaine du Paris FC, les ambitions de montée directe du club de la capitale ont pris un peu de plomb dans l’aile. La faute à une défaite à Bastia (1-2), jusque-là en lutte pour le maintien sur un improbable doublé de Doumé Guidi. Le PFC s’est mis à ralentir au moment du sprint final, avec deux défaites depuis le début du mois d’avril là où tous les autres prétendants à la montée (Toulouse, Ajaccio, Auxerre et Sochaux) sont tous restés invaincus. Paris compte désormais cinq unités de retard sur Ajaccio et devra espérer au moins deux improbables faux pas de la part de l’équipe corse. Vendredi au stade Armand-Cesari, la tonalité du discours était tout autre dans la bouche de l’entraîneur Thierry Laurey : « On sait qu’on va partir en barrages. A moins d’un miracle, mais je ne crois pas aux miracles ». Néanmoins, l’objectif de la 3e place (deux points de retard sur Auxerre) semble toujours abordable pour s’épargner un tour de play-off. Arrivée 5e l’an passé, l’équipe de René Girard avait chuté au premier match à élimination directe, contre Grenoble (0-2).
Avalanche de blessures
Paris semblait pourtant parfaitement lancé au soir de la 28e journée, au bout d’une série de 16 matchs sans défaite, deuxième avec quatre points d’avance sur Auxerre mais les atouts des pensionnaires du Stade Charléty se sont tour à tout défaussé du terrain vers l’infirmerie. C’est d’abord la blessure de Lamine Gueye, impressionnant pendant son premier mois à Paris qui a réduit les options de Thierry Laurey. A suivi l’absence de Morgan Guilavogui, qui a coïncidé avec la première défaite de l’année civile, un inattendu revers à Nancy (0-3). Au tapis pendant trois matchs, l’ailier aux 11 buts et 4 passes décisives n’a plus été impliqué dans un but depuis son retour. C’est ensuite la révélation de l’automne, Alimany Gory, qui a disparu des feuilles de match. Coup de grâce pour le staff parisien : Ousmane Kanté, le défenseur central, s’est rompu le tendon d’Achille et ne reviendra probablement pas avant 2023.
Accablé par les défections dans son effectif, Thierry Laurey a été condamné à bricoler. Brillant en 4-2-3-1, le PFC a dû s’adapter aux nombreuses blessures dans le secteur offensif, d’abord en passant en 4-3-3 puis en expérimentant une défense à trois pendant quelques matchs, notamment à Toulouse (1-2). Puis, il a fallu faire appel à de très jeunes joueurs. Si le centre de formation du Paris FC performe, tous les jeunes éléments ne sont pas prêts à assumer la relève au pied levé. C’était sans doute un peu trop tôt pour le défenseur de 17 ans Yoan Koré, titularisé trois fois avant de disparaître dès la mi-temps du match contre Dijon (2-2). La machine s’étant enrayée, le doute s’est peut-être installé côté parisien, à l’image de l’inhabituelle faute de main de Demarconnay, un des hommes forts du PFC, sur le premier but bastiais vendredi.
Favoris pour les play-offs ?
Malgré l’accumulation récente de déconvenues, le Paris FC garde encore quelques bonnes cartes en main, notamment sur le plan offensif. Impressionnant par son activité, Khalid Boutaïb a signé 4 buts et deux passes décisives dans un rôle précieux de point d’appui. L’autre recrue hivernale, Jonathan Iglesias, impressionne par la qualité de son jeu de passes. Julien Lopez est redevenu décisif récemment avec une réalisation contre Toulouse et un doublé contre Dijon. Enfin, Moustapha Name a marqué à chacune de ses trois dernières sorties.
Si le PFC retrouve un groupe un peu plus étoffé d’ici trois semaines, il devrait tout de même être l’épouvantail des play-offs. L’équipe de Thierry Laurey reste sur une victoire contre chacun de ses potentiels rivaux direct (2-0 face à Ajaccio, 3-1 contre Sochaux, 2-1 sur la pelouse d’Auxerre). Sinon, le club devra tirer les leçons de cette saison, en termes de largeur d’effectif et de gestion du physique des joueurs.
Crédit photo ©Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport