Championnat

Bilan 2022-2023 (8/20) – Pau sauvé, mais au pied d’une nouvelle montagne

Classé 13e avec 47 points, le Pau FC rempilera pour une quatrième saison consécutive en Ligue 2. Les Béarnais ont tremblé jusqu’aux derniers instants pour décrocher un maintien bien moins paisible qu’en 2021-2022. Sans avoir réellement régressé, l’équipe de Didier Tholot a souffert d’une concurrence toujours plus élevée en bas de tableau. La difficulté devrait encore grimper en 2023-2024, avec un nouveau coach pour relever le défi.

À lire aussi >> Bilan 2022-2023 (7/20) – Max Marty (Grenoble) : « Il y a une grande remise en question »

Seulement deux points de moins que lors de l’exercice précédent et pourtant le Pau FC était bien loin du printemps 2022, quand le club était paisiblement calé en milieu de tableau. Flirtant avec la zone rouge, les Palois ont vécu la saison dans un stress sportif quasi-permanent, avec un bref passage dans la zone rouge après la 36e journée. Entre fins de contrats et fins de prêts, le club a perdu une douzaine de joueurs et pas les moins importants (Naidji, Armand, Lobry, Daubin, Essende, entre autres). Avec le plus petit budget du championnat, la formation béarnaise a dû s’en remettre à quelques paris pour se reconstruire.

« On n’a pas « douté » on a essayé de trouver des solutions. Il faut savoir qu’on avait aussi des joueurs qui avaient peu de temps de jeu ailleurs, des joueurs sur lesquels on a fait des paris. […] On a eu des jeunes comme Noé Sow, Jean Ruiz qui jouaient peu depuis pas mal de temps. Il a fallu trouver et mettre en place les bons automatismes et les bons schémas de jeu », nous confiait le coach Didier Tholot en novembre dernier.

La bonne pioche Saivet

Un des plus osés aura été de relancer Henri Saivet, resté une saison entière sans club auparavant, après deux années de purgatoire dans les profondeurs de l’effectif de Newcastle.  L’ancien Bordelais a pourtant eu un rôle clé dans la saison paloise. Alors que le début de saison était plus que délicat, ses quatre buts, dont trois coups francs direct entre fin août et début septembre, ont permis à l’équipe de ne pas plonger.

Lancé en pro à Nancy par Didier Tholot, Mons Bassouamina, arrivé de Bastia-Borgo (N1) a également porté le Pau FC en début de saison avant de connaître une baisse de régime. Beaucoup de Palois auront été sur courant alternatif, à l’image de Mayron George, muet toute la saison avant de claquer six buts et deux passes décisives lors des neuf dernières journées. D’autres n’auront jamais décollé, à l’image de Pape Ibnou Ba, Mohamed Yattara ou encore Nguyen Quang Hai, l’international vietnamien qui s’annonçait comme une curiosité du championnat et qui, comme on pouvait le craindre, a peiné à se mettre au diapason du football européen et de son intensité physique.

Entre irrégularité et fébrilité

Défensivement, le Pau FC n’a encaissé que trois buts de plus que la saison passée, et pourtant, l’équipe de Didier Tholot a donné une impression de plus grande fébrilité de façon ponctuelle. Entre le revers brutal de la première journée à Guingamp (0-4), et la grande fébrilité de fin de saison dans les fins de matchs, la défense béarnaise a offert quelques buts sur des erreurs individuelles et souvent pêché par manque de « réalisme défensif ». En d’autres termes, Pau s’est donné à partir de l’hiver la mauvaise habitude d’encaisser un but sur la seule occasion adverse. À ce titre, le départ vers Reims du gardien de but, Alexandre Olliero aura laissé un vide. Jérôme Prior, rapatrié de Grèce, et Massamba N’Diaye n’auront pas montré la même constance dans la cage.

Cet été, le Pau FC sera à nouveau confronté à la dure tâche de rester au niveau de la Ligue 2. Quid des prêtés précieux en fin de saison, Yanis Begraoui (Toulouse) et Quentin Boisgard (blessé jusqu’en septembre) ? Comparativement à l’été dernier, le besoin sera moins quantitatif que qualitatif, avec moins de fins de contrat, mais les moyens financiers permettront-ils au club de s’offrir des joueurs capables d’éloigner l’équipe de la zone de relégation ?

Le contexte concurrentiel ne sera pas tendre, avec une nouvelle saison à quatre descentes, où 45 points ne suffisent pas forcément à se maintenir. Si QRM continue de dépasser les attentes, les rivaux devraient se nommer, Concarneau, Dunkerque, Laval, Rodez, Laval ou Valenciennes. Sans catastrophe chez des équipes mieux armées, comme à Dijon et à Nîmes, cette saison, la marge d’erreur sera très réduite, c’est peut-être ce qui a amené Didier Tholot a mettre un terme à l’aventure un an avant la fin de son contrat : « Trois saisons pleines et riches sur le plan humain mais aussi dures sur le plan psychologique au regard des enjeux liés au maintien sportif auquel était confronté le club à chaque saison », expliquait le communiqué annonçant son départ. Nul doute que la quatrième saison en Ligue 2 des résidents du Nouste Camp ne sera toujours pas reposante.

Quelques jours avant la décision de Didier Tholot, le président Bernard Laporte-Fray ne niait pas la dureté du challenge palois : « Nous avons un budget qui n’est pas extensible. Ça engendre des saisons compliquées comme celle qu’on vient de vivre. Même si on a atteint les objectifs, on doit subir. Avec l’arrivée de quatre clubs de Ligue 1 la saison prochaine, cela va compliquer la tâche. Avec un schéma à quatre descentes la saison prochaine, ça va rendre le challenge plus difficile. »

Alors que le football professionnel se resserre au gré des réformes, le Pau FC est entre deux eaux, entre l’impératif de grandir pour assurer sa place en L2 à long terme et le danger que représenteraient quelques investissements (comme un nouvel agrandissement du stade) en cas de descente en N1 dans un an. Après avoir trouvé son nouveau coach (le nom de Nicolas Usaï est pressenti), le club devra être au moins aussi inspiré, sinon plus, dans son recrutement estival. Le chantier devrait être grande ampleur puisque selon Sud-Ouest, le coach de la réserve, maintenue en N3, Benjamin Bertrand pourrait s’en aller, comme le directeur général, Joël Lopez. Du côté des bonnes nouvelles, le Pau FC pourra peut-être s’appuyer sur une belle génération de jeunes joueurs, qui a réalisé l’exploit de se hisser en demi-finale de Coupe Gambardella en éliminant l’Olympique Lyonnais, peut-être pas dès la saison prochaine, mais à moyen terme.

Photo Loic Baratoux/FEP/Icon Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *