Après une crise de résultats, l’AJ Auxerre avait basculé dans la zone rouge en Ligue 2. Mais ça, c’était avant la victoire sur la pelouse du leader Metz (1-0) lors de la 13e journée. Depuis, l’AJA a enchaîné contre Niort (0-0) et a sorti un peu la tête de l’eau. Invaincu depuis deux rencontres, le gardien Mathieu Michel est le symbole de cette solidité retrouvée. L’ancien Nîmois et Angevin revient pour MaLigue2 sur sa découverte du club bourguignon, et évoque la suite de la saison et les ambitions auxerroises.
A lire aussi >> Pablo Correa : « Je ne crois pas qu’Auxerre puisse venir déranger les équipes de haut de tableau »
MaLigue2 : Mathieu, la première bonne nouvelle, c’est qu’Auxerre ne se situe plus à la place de barragiste après 14 journées de Ligue 2…
Mathieu Michel : L’AJA, c’est un club au passé historique. Un club avec d’énormes ambitions et où il y a beaucoup d’attentes. Et ce n’est pas toujours évident de concrétiser rapidement tout cela derrière… Il ne faut pas oublier qu’il y a eu beaucoup de nouveaux joueurs arrivés l’été dernier. L’effectif a été renouvelé. Il y a un noyau dur à créer, et c’est justement ce que je ressens, qu’il commence à se dégager. C’est un groupe avec beaucoup de qualité, et qui vit bien ensemble. Il fallait, je pense, le temps que ça prenne avec tous ces changements. Je ne suis arrivé que depuis deux mois donc je ne peux juger de ce qu’il se passait avant, mais j’ai le ressenti qu’une dynamique se forme, et que le groupe commence à adhérer complètement aux consignes et va chercher les bonnes valeurs ensemble.
Cette victoire au FC Metz a prouvé que l’AJA pouvait battre tout le monde et rivaliser avec les meilleures équipes dans ce championnat. C’est un match déclic pour le groupe, il y a eu une prise de conscience ?
Il a fallu attendre qu’on prenne une vraie claque pour réagir. Et bien sûr cette victoire à Metz nous a montré de quoi nous étions capables, que nous ne sommes pas à notre place. Maintenant, il faut arrêter d’être calculateur par rapport au classement. On s’est lâché à Metz, dire qu’on veut jouer les premiers rôles n’est pas suffisant, il faut le montrer. Et il faut enchaîner désormais. Même si le résultat contre Niort est un peu décevant (0-0), le contenu était positif, bien mieux que ces dernières semaines. Je sens une émulation au sein du groupe, cette envie de combattre ensemble. Quand on est gardien, ça fait évidemment toujours plaisir de ne pas encaisser de but. Mais ce n’est pas seulement de mon ressort, c’est la mission donnée à toute l’équipe. On a retrouvé cette confiance défensive, maintenant c’est à nous d’apporter un peu plus de folie offensive.
« Quitter cette zone pénible du classement »
Est-ce que vous vous fixez un objectif de points ou une place précise à atteindre avant la trêve hivernale au classement ?
Non, on ne se fixe rien. Vous savez, en début de saison les ambitions ont été affichées en parlant de montée etc, et on en est très loin pour le moment. Le but, c’est d’aller chercher le maximum de places au classement et de continuer à se faire plaisir sur le terrain pour aller chercher des résultats sans trop calculer. Il faut s’enlever cette pression et sortir de cette zone pénible du classement dans un premier temps. La Ligue 2, ça peut aller très vite d’un côté comme de l’autre, même si on a compris que pour le haut de tableau, ce serait très compliqué. Mais on se relève, et on veut déjà au moins quitter cette zone du classement.
Sur le plan personnel, comment avez-vous vécu la découverte de la L1 avec Angers ? Vous avez disputé 23 matchs ta première saison, et seulement 7 la saison dernière au SCO…
La L1, c’est un objectif que je m’étais fixé dans ma carrière. Après, c’est vrai que ça ne s’est pas forcément passé comme je l’aurais espéré. Il y a eu des choix compréhensibles, d’autres un peu moins… Il y avait aussi des exigences qui ont fait que j’ai plus ou moins joué. Moi, j’aime être sur le terrain pour m’exprimer. Je ne considère pas le fait de redescendre en Ligue 2 comme un échec. J’aurais pu rester en L1 et être la plupart du temps sur le banc, à ne jouer que de temps en temps. Mais ce n’est pas ce dont j’ai envie, et ce dont j’ai besoin. Je suis épanoui sur le terrain, Auxerre reste un club très attractif et pour lequel j’avais de l’affection quand j’étais plus jeune, du temps des Cissé, Mexès etc. Je veux faire en sorte d’aider l’AJA au maximum pour atteindre les objectifs, et je suis tombé dans un super groupe. C’est une nouvelle aventure et je ne regrette pas mon choix.
A lire aussi >> Frédéric Antonetti compare Auxerre avec Monaco
Vous avez manqué les retrouvailles en L1 avec votre club formateur, Nîmes. Pas trop déçu ?
Non, je suis très content pour eux et pour tous les potes que j’ai encore là-bas. Et un jour, on se retrouvera, c’est certain. Je ne sais pas encore comment (rires). J’ai hâte de faire mon retour aux Costières un jour. La ville mérite d’avoir son club en L1, les gens ont besoin de ça là-bas, de vibrer avec les Crocos. Je suis sûr qu’on va se retrouver. En L1, ce serait le mieux pour tout le monde c’est sûr !
Vous restez sur deux matchs sans encaisser de but, vous pensez pouvoir challenger un autre Nîmois, Gauthier Gallon, qui en a enchaîné six dernièrement ?
Gauthier, c’est un ami ! C’est magnifique c’est qu’il a réalisé avec Orléans, je suis très content pour lui ! Nous, on verra si on peut essayer de faire aussi bien, ce serait de bonne guerre si j’arrivais à le battre sur ce plan (rires). Faire une bonne série comme ça nous permettrait de bien remonter au classement. Pour le moment, à nous de poursuivre sur notre bonhomme de chemin entamé il y a deux rencontres.
Propos recueillis par Dorian Waymel