Qui veut quitter la Ligue 2 ?

Comme chaque année, trois clubs de Ligue 2 seront promus à l’échelon supérieur à l’issue de la saison. Après avoir détaillé le nombre de points manquants à l’ESTAC, leader incontesté cette année, détaillons l’ensemble de ses poursuivants candidats à la montée :

2ème : Angers 51 points 15V 6N 8D ; 39 buts pour contre 24 (+15)

L’histoire d’amour entre la Ligue 2 et le SCO Angers s’entretient un peu plus chaque saison.  Angers amoureux d’un autre, se défile lors des rendez-vous cruciaux, ce qui lui vaut de ne pas embrasser la Ligue 1.  Cette romance touchera-t-elle à sa fin en mai ? La troupe de Stéphane Moulin est bien décidée à enfin saisir sa chance. Prétendants déclarés depuis le début de l’exercice, les partenaires d’Olivier Auriac comptent deux points d’avance sur le troisième, Dijon mais aussi sur le Gazelec quatrième. Dauphin de l’insaisissable troyen, les noirs et blancs abordent ces deux derniers mois avec l’expérience de leurs précédents échecs. Preuve de cet apprentissage, la défense angevine n’a plus encaissé le moindre but depuis plus de 450 minutes. Dans cette dernière ligne droite les rencontres contre Dijon, Troyes, Sochaux, Nancy et Nîmes seront capitales dans la course effrénée à l’accession. L’atout majeur de la formation scoïste se nomme Jonathan Kodjia, co-meilleur buteur de la Ligue 2 avec quinze réalisations. Il devra aider à retrouver le véritable amour du SCO, la Ligue 1 absente depuis plus de onze ans. Attention toutefois, que la dalle angevine ne s’estompe pas avant la 38ème journée.

3ème : Dijon 49 points 14V 7N 8D ; 38 buts pour 29 contre (+9)

Le retour en Ligue 1 du DFCO se précise de semaine en semaine. Certes, la route sera encore longue et semée d’embuches mais Dijon a les armes pour valider son retour dans l’élite du football français. Une Ligue 1 que le club bourguignon n’a connu qu’à une seule reprise et c’était lors de la saison 2011/2012. Même si les Dijonnais ont rapidement fait l’ascenseur, ils ont pris goût à ces matchs de haut niveau contre les Paris, Lyon, Saint-Etienne ou encore Marseille. A dix journées de la fin, rien n’est fait pour les protégés d’Olivier Dall’Oglio qui sont à égalité de points avec le Gazélec Ajaccio et ne comptent qu’un point d’avance sur Brest cinquième. Pourtant Dijon avait conclu la première partie de saison à la deuxième place et cinq points d’avance sur le quatrième. Malheureusement, après un mois de janvier catastrophique, avec quatre défaites de rang, le DFCO a grillé le petit matelas qu’il avait sur ses concurrents. En plus de cela, Dijon a vu partir son meilleur joueur lors du mercato hivernal, Romain Philippoteaux. On voyait les Dijonnais vivre une deuxième partie de saison compliquée mais depuis, des joueurs comme Julio Tavares ont pris le relai et les résultats sont de retour. Les coéquipiers de Cédric Varrault restent sur sept matchs sans défaites, dont trois victoires, et semblent retrouver leur jeu au fil des semaines. La possibilité de voir Zlatan et compagnie à Gaston-Gérard la saison prochaine est de plus en plus réelle.

4ème : Gazélec Ajaccio 49 points  14V  7N 8D ; 35 buts pour 30 contre (+5)

Fin septembre ça gazait en corse, on vous avais même donné la recette pour être un bon promu, et le Gaz a continué de l’appliquer durant toute la saison. Cela a donc permit aux corses de continuer à jouer les premiers rôles et de se positionner à la fin de la 29ème journée à la 4ème place du classement, à égalité de points avec le 3ème. Les ajacciens n’ont perdu qu’une toute petite fois en 2015 face à des crocos survoltés, et conservent un rythme de prétendant à la montée. Le calendrier pourrait également être favorable aux gaziers, mis à part les brestois lors du prochain match, on ne voit pas qui peut embêter le Gazélec notamment dans sa forteresse Ange Casanova.

5ème : Brest 48 points 12V 12N 5D ; 34 buts pour 18 contre (+16)

Le Stade Brestois y est presque. Dans la foulée de son historique année civile 2014 qui marqua un sursaut quasi inespéré pour s’éviter une fin de saison dernière galère, les bretons ont bien démarré la nouvelle saison. Sur le podium à la trêve, ils ont actuellement un petit point de retard sur la boîte. Pas de quoi inquiéter la deuxième meilleure défense du championnat emmenée par un Alexis Thébaux au meilleur niveau. L’équipe qui perd le moins cette saison (avec Laval) ne devrait donc pas concéder plus de deux défaites lors des dernières rencontres. A condition que celles-ci ne soient pas au Gazélec (J30) ou contre Dijon (J35), la fin de saison pourrait être synonyme de montée. Le Stade Brestois est l’équipe qui met le plus d’impact dans ses matchs, un peu à l’image du FC Metz l’an passé, ce qui lui sera fort utile pour rétablir la logique sportive la semaine prochaine à Ajaccio. Avant de rencontrer une équipe d’Auxerre qui sortira d’un match de Coupe et d’autres adversaires qui n’auront plus grand chose à jouer… Bref, si Brest veut monter, c’est la bonne année !

6ème : Sochaux 45 points 12V 9N 8D ; 32 buts pour 25 contre (+7)

2015, année du Lion ? Du Lionceau… Sochaux ne rugit pas vraiment, pas encore. En 2015, le FCSM se trouve à un tournant de son histoire. Tchao Peugeot, ni hao Ledus. Le Doubs, nouvel encrage chinois. Sochaux voit peut-être un futur un peu plus alléchant pointer le bout de son nez. Quoique… Pour se préparer de la meilleure des façons à ce mariage (forcé ?), faut-il encore confirmer sur le terrain. Sixième à quatre points du podium, le club doubiste n’a pas encore abandonné tout espoir de Ligue 1. De plus, les Sochaliens semblent enfin avoir résolu une partie de leurs difficultés offensives. En mars, ils ont scoré à cinq reprises en trois matches, soit autant que sur les mois de janvier et février. Gros avantage pour les coéquipiers de Yohann Pelé dans ce sprint final : un calendrier favorable. Orléans, Clermont, Valenciennes, Niort, Le Havre, Créteil… toutes des formations classées au-delà de la dixième place. Il ne faudra donc pas se louper sur la pelouse du Gazélec ou sur celle d’Angers. Continuer sur la lancée d’un mars prometteur. Et puis, il y a toujours l’extra-sportif avec l’histoire liant le FCSM à la FFF et au RC Lens. Un joker en plus ?

7e : Nîmes 44 points 12V 8N 9D ; 38 buts pour et 40 contre (-2)

Évidemment, Nîmes ne souhaite pas nous quitter. Car ce serait obligatoirement pour le National. Pour le moment, une montée serait synonyme de maintien. Un maintien synonyme de descente. On a déjà évoqué plus tôt ce pari fou lancé par les Nîmois d’accéder au podium en fin de saison. Vu la forme des Crocos depuis le début d’année 2015, il pourrait bien se concrétiser.

8e : Nancy 43 points 11V 8N 10D ; 43 buts pour et 32 contre (+11)

Les statistiques sont formelles : Nancy évoluera vraisemblablement en Ligue 1 la saison prochaine. La raison ? Toute simple : marquer des buts finit très souvent par payer en fin de saison. Sur les cinq derniers exercices et les quinze promus les plus récents, onze équipes affichaient des états de services offensifs les installant sur le podium des meilleures attaques de la division. Après 29 journées, l’ASNL a déjà fait trembler 43 fois les filets adverses. Seul Troyes présente un bilan plus performant avec une réalisation de plus. Si Les Nancéiens continuent à scorer de la sorte avec notamment un Youssouf Hadji transfiguré depuis 2015 – 8 buts inscrits sur la phase retour – ils peuvent légitimement espérer éclipser leurs errances défensives ponctuelles afin d’enclencher une série de bons résultats. Les Lorrains imiteraient ainsi Caen l’an passé et Troyes en 2010-2011 sortis de nulle part dans la dernière ligne droite pour coiffer tout le monde sur le fil. La tâche n’a rien d’insurmontable pour les hommes de Pablo Correa, opposés à cinq formations luttant pour le maintien lors des neuf ultimes journées. Surtout, les Meurthe-et-Mosellans accueilleront Angers et se déplaceront à Dijon en toute fin d’exercice pour ce qui pourraient s’apparenter à deux finales capitales pour la montée.

9ème : Auxerre 42 points 10V 12N 7D ; 36 buts pour et 30 contre (+6)

Sept points, ça paraît loin. Mais ça peut aussi aller très vite. Devant, les équipes ne cessent d’échanger leur place sur le podium et de perdre des points par ci, par là. L’AJA doit surtout chercher une série de victoires si elle veut encore maintenir l’espoir de revoir la Ligue 1. Déjà trois ans que les Bourguignons sont avec nous. Ce n’est pas pour nous déplaire , au contraire, mais sûr que le stade de l’Abbé-Deschamps et ses protagonistes aimeraient bien retrouver des affiches de l’élite. L’AJ Auxerre version Jean-Luc Vannuchi n’a pas perdu son esprit plutôt contreur que joueur, qui a fait les belles années du club. Redoutables sur phases arrêtées – un tiers de leurs buts marqués-, les Icaunais avancent cachés. Plus grand-monde ne les attend. Dernier représentant de la Ligue 2 en Coupe de France, Auxerre peut y laisser des plumes. Va y laisser des plumes même, c’est certain, tant la possibilité de jouer une finale au Stade de France est alléchante. Mais si Auxerre sort le tenant du titre guingampais, la vague du succès pourrait bien se prolonger en championnat et devenir un atout considérable au moment de coiffer tout le monde sur le fil.

Crédit photos : DFCO, Gazélec, SB29, FCSM, ASNL