Au fil des années, un homme dans le paysage footballistique français est devenu le spécialiste du sauvetage de clubs : Luc Dayan. Il a agit du côté du LOSC, de Nice, de Valenciennes, il a présidé le RC Lens et la restructuré avant de s’occuper depuis plusieurs de mois de Bastia, rétrogradé en National 3. Pour So Foot, il fait part de sa grande inquiétude quant au modèle économique du football, à bout de souffle. Il évoque le tremblement financier important vécu lors d’une relégation, et prend exemple Lens, un dossier qu’il connaît bien.
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« Le problème, c’est que le jour où vous descendez, vous avez une baisse des recettes d’environ 60-70 %, avec les droits télé, les recettes spectateurs, sponsoring… Mais les coûts ne baissent pas autant, parce que c’est long d’adapter les structures, entre centre de formation, service marketing, etc.
Donc vous avez deux options. Soit vous vendez des actifs – joueurs, bâtiments, centre de formation. Quand Lens est descendu, Gervais Martel n’avait pas de fonds propres. Il a vendu Varane, un maximum de jeunes, ses droits marketing à Sportfive pour vingt-cinq ans, il a hypothéqué son centre de formation… Ça lui a permis de boucher les trous, mais ça a amputé les ressources, c’est un cercle vicieux. Soit vous avez la possibilité d’apporter de l’argent en tant qu’actionnaire. Mais avec les tailles qu’ont pris les budgets de club, qui même en Ligue 1 dépendent des ventes de joueurs sur des montants en dizaines de millions d’euros, c’est très compliqué, surtout pour les gros. Et en même temps, c’est quelque part obligatoire, parce que sinon vous déposez le bilan. »