18e au classement, Grenoble est l’équipe qui affiche le bilan le plus inquiétant en Ligue 2, ces dernières semaines. L’« effet Vincent Hognon» ne s’est pas encore fait ressentir et celui du mercato hivernal devrait s’avérer décisif. Certes, le GF38 a quelques circonstances atténuantes mais le temps presse et le National 1 se rapproche…
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Un seul point pris sur 21 possibles lors des sept derniers matchs de Ligue 2. Si beaucoup de choses ont changé ces dernières semaines à Grenoble (entraîneur, joueurs) les résultats restent invariablement décevants depuis fin novembre. Arrivé sur le banc au mois de décembre à la suite de Maurizio Jacobacci, Vincent Hognon a affiché son ambition de remettre de l’ordre au sein de l’effectif isérois. Si le bilan en défense est honorable (3 buts encaissés en quatre rencontres), l’attaque est plus que jamais en berne : Grenoble n’a pas marqué le moindre but en 360 minutes.
Pour ne rien arranger, les rivaux de Grenoble pour le maintien ont presque tous donné des signaux positifs assez récemment : Dunkerque, 19e, a pris 5 points en quatre journées en s’appuyant sur une solide défense. Valenciennes a décroché un succès éclatant contre Nancy (6-1) pour laisser la place de barragiste au GF38. Même l’ASNL, la lanterne rouge, tourne à un meilleur rythme depuis le début de l’année 2022. Samedi, Grenoble a laissé un autre concurrent direct QRM filer en s’inclinant (0-1) au stade Robert-Diochon.
Une vague de Covid-19 en pleine transition
Si l’on ajoute au bilan la raclée subie en match amical contre Bourg-Péronnas (0-3) fin janvier, les cinquante premiers jours de Vincent Hognon n’ont rien du début d’une belle histoire. Disputée à huis-clos, la rencontre face au FBBP a été un autre festival de situations offensives gâchées, d’après le coach : « le score est difficile surtout quand on a entre 10 et 12 occasions dont 6 ou 7 un-contre-un avec le gardien sans marquer ». Néanmoins, il convient de rappeler que l’effectif du GF38 sortait alors d’une importante vague de covid-19 et de 13 jours sans match.
Le virus a impacté dans les grandes largeurs les premiers pas d’Hognon en Isère. D’abord lui-même contaminé, le coach a raté le premier match contre Auxerre (0-1) avant d’être privé d’une partie de son staff et de son effectif : pas facile de mettre en place un projet collectif dans ces conditions. Impossible ? Peut-être pas, comme le montre l’exemple du Nîmes Olympique, auteur d’une belle série avec un nouvel entraîneur en janvier. Quoiqu’il en soit, le choc psychologique généralement espéré lors qu’un entraîneur en remplace un autre n’a pas porté ses fruits.
Que disent les stats ?
Du point de vue des données brutes, il n’y a pas de quoi désespérer pour le GF38. Malgré la défaite contre QRM (0-1), les Isérois ont contrôlé la possession (56%) et tiré plus fréquemment au but (12 tirs contre 7) mais toujours avec le manque de réalisme offensif criant. Grenoble a même eu l’avantage en termes de possession face à Auxerre, un des spécialistes en la matière mais n’a cadré que neuf de ses 30 derniers tirs (30%)
L’effet mercato encore attendu
Il reste encore une carte à abattre pour le GF38. Celle d’un des mercato les plus actifs du championnat avec quatre arrivées et quatre départs. On attend notamment beaucoup d’Axel Ngando (ex-Auxerre) et de Jordan Tell (ex-Clermont). Les mouvements ayant eu lieu assez tardivement, «il manque encore beaucoup d’automatismes notamment sur le plan offensif sur le dernier ou avant-dernier geste », explique Vincent Hognon. Il poursuit : « Nos recrues vont nous apporter, j’en suis sûr. On doit apprendre à trouver Jordan (Tell) encore plus et Axel (Ngando), qui n’a pas joué depuis longtemps, doit retrouver du rythme. »
Autre atout sur lequel Vincent Hognon compte s’appuyer : ses cadres. « Mon objectif est d’optimiser le rôle des cadres parce qu’il y a des joueurs qui connaissent bien ce championnat, qui ont une expérience mais qui sont encore dans la force de l’âge. Je veux les mettre dans les meilleurs conditions. », déclarait-il le 24 janvier. A ce titre, Yoric Ravet, Loïc Nestor ou encore Brice Maubleu devraient s’avérer déterminants. En revanche, il faudra faire sans Adrien Monfray, absent pour les quelques semaines à venir après s’être cassées deux côtes contre QRM. Encore une fois, la chance fuit le GF38, mais ça, le classement n’en tiendra pas compte.
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