Aux commandes du SC Bastia depuis cinq journées de Ligue 2, Régis Brouard a peut-être trouvé la formule gagnante. Après quelques tâtonnements, le nouvel entraîneur du club corse est parvenu à réveiller l’attaque du Sporting et à prendre un peu de marge sur la zone de relégation.
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Les débuts ont été timides, et c’est un euphémisme. Il a fallu attendre le quatrième match du Sporting Club de Bastia sous les ordres de Régis Brouard pour voir un but des turchini. Après le « déclic » à Guingamp (3-2) il y a deux semaines, la confirmation est venue à domicile contre Niort (2-0) lors de la 16e journée. Le bilan de l’ancien coach de Clermont et du Red Star est appréciable après cinq journées : huit points pris soit un rythme d’une bonne équipe de milieu de milieu de tableau. Le promu bastiais n’en demande pas plus.
La victoire de samedi, la première à domicile depuis le changement de coach, a permis au club corse de faire un bond au classement, de la 18e à la 13e place, en attendant le résultat de Dijon contre Auxerre ce lundi soir. Bastia est encore loin d’être tiré d’affaire, à deux points de la place de barragiste mais sort de l’état d’urgence qui était le sien au début du mois de novembre.
Le 3-4-1-2 au bout des expérimentations ?
Le néo-corse Régis Brouard n’a pas chômé pour trouver une solution tactique aux problèmes du SCB. Il a d’abord alterné entre 4-5-1 et 4-2-3-1 lors des trois premières rencontres, s’affairant à retrouver une solidité défensive pour son équipe. Si l’équipe est restée muette pendant ces 270 minutes, ce n’était pas faute d’essayer. Face à Grenoble, Auxerre puis Amiens, Bastia a tiré en tout 40 fois au but sans succès. L’inefficacité était plus à mettre en cause que la frilosité.
Après le 0-0 contre Amiens, Régis Brouard n’avait d’ailleurs pas manqué de déplorer le manque d’expérience et de tranchant de ses joueurs offensifs. Néanmoins, l’effectif bastiais n’est pas dépourvu de qualités. Il suffisait peut-être de chercher encore un peu. A Guingamp, Régis Brouard a inauguré un système en 5-4-1. En changeant régulièrement de formation, il cherche à associer son groupe à sa réflexion tactique : « J’avais la sensation qu’on allait ronronner en jouant de la même façon. Quand vous changez les choses sur un match, les joueurs sont beaucoup plus éveillés et appliquent ce qu’on leur demande », expliquait-il après la victoire en Bretagne. C’est peut-être pour lutter contre le « ronronnement » que l’entraîneur a procédé à un nouvel ajustement le week-end dernier. La défense centrale à trois est restée, tout comme les pistons Quemper et Le Cardinal et le double pivot Vincent-Ducrocq au milieu de terrain mais c’est devant que tout change. En pointe, Saadi n’est plus seul dans l’axe et encadré de deux ailiers mais soutenu par une autre pointe, Benjamin Santelli et un Sébastien Salles-Lamonges en meneur de jeu. Les trois joueurs ont profité de ce remaniement.
Salles-Lamonges le facteur x, Santelli plus près du but
Ce sont parfois les hommes qui font le système et le regain de forme de Sébastien Salles-Lamonge a dû peser dans la balance de Régis Brouard. Le milieu formé à Rennes a pris une toute autre importance depuis son entrée tonitruante à Guingamp (1 but et une passe décisive en 33 minutes). Parfois ailier, parfois relayeur, Salles-Lamonges a été replacé plus près de la surface adverse contre Niort. Pari gagnant avec un nouveau but et une nouvelle passe décisive.
L’autre replacement gagnant est celui de Benjamin Santelli, l’actuel meilleur buteur du club avec six réalisations. Baladé entre le rôle d’ailier et d’attaquant, c’est bien dans le deuxième registre, celui de finisseur, qu’il apporte une plus-value. En témoignent ses deux face-à-face conclus avec classe contre les gardiens adverses lors des dernières sorties (ballon piqué devant Basilio contre Guingamp, coup du sombrero au-dessus de Braat face à Niort). Pour le moment, les perdants de l’opération se nomment Amine Talal et Kevin Schür.
Le milieu, prochain chantier ?
Si les solutions commencent à poindre en attaque, Régis Brouard n’en a sans doute pas terminé avec le turn-over et les expériences. « Il faut être pragmatique, par rapport à nous-mêmes mais aussi à notre adversaire. On n’a pas encore la capacité d’imposer quelque chose, l’adversaire rentre en ligne de compte. À Guingamp, nous avons ciblé des faiblesses, on est sorti de notre confort et on n’a quasiment fait que contrer », tempérait-il récemment dans une interview livrée à Corse-Matin. Le coach a plusieurs fois pointé du doigt le petit gabarit de ses milieux de terrain, techniquement au niveau mais parfois en difficulté dans le combat. « Nous allons avoir besoin d’impact dans le cœur du jeu », ajoutait-il.
Ainsi, le milieu de terrain devrait être un des axes prioritaires du mercato bastiais, notamment pour faire souffler la paire Vincent-Ducrocq, sollicité à presque tous les matchs, surtout depuis la blessure longue durée de Maguette Diongue. En attaque, l’ancien Amiénois Harrison Manzala est à l’essai depuis quelques jours et pourrait être intégré à l’effectif pour apporter une solution supplémentaire. Dans l’idéal, Régis Brouard souhaite trois renforts en janvier.