Alors qu’une hiérarchie semblait s’être dessinée en tête de la Ligue 2 au début de l’automne, les équipes de haut de tableau se sont mises à piétiner, pour la plupart, depuis quelques semaines. Les faux-pas des favoris lors des dernières semaines sont venus rappeler à chacun qu’une saison de championnat est un marathon et non un sprint. En ces temps difficiles pour les équipes de tête, il va falloir montrer des ressources pour rebondir.
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Tous derrière et lui devant. Il y a quelques semaines, le cheval de course toulousain semblait destiné à ne pas être dépassé, surtout après la claque infligée à un concurrent direct, Auxerre (6-0) lors de la 12e journée. Or, la masterclass du 16 octobre masque une autre réalité : depuis un bon mois, les Violets sont plutôt au trot qu’au galop puisque le fameux succès contre l’AJA est le seul obtenu lors des 5 derniers matchs. Philippe Montanier ne connaît que trop cette situation : lors de la saison 2019-2020, à la tête du RC Lens, il avait dominé la première partie de saison avant un affaissement prolongé des résultats, entre janvier et février. Passé de la première à la troisième place, l’entraîneur avait même été limogé après deux défaites contre Châteauroux et Caen.
Les mêmes causes pourraient-elles produire les mêmes effets à Toulouse ? Chez les Sang & Or, Philippe Montanier disposait déjà d’un effectif taillé pour le titre. Son système ambitieux en 3-4-3 a fait des merveilles pendant une moitié de saison avant de s’essouffler sérieusement. C’est ce qui guette Toulouse qui est désormais « attendu » sur tous les terrains de Ligue 2 et désigné comme favori par tous les autres entraîneurs du championnat. La plupart des adversaires du TFC s’adaptent et frappent en contre, à l’image de Caen (2-3) et du Paris FC (2-2). La capacité du leader à se réinventer et à surprendre va être vitale. Pour le moment, Montanier reste fidèle au 4-3-3 du début de saison et compte plutôt sur le turn-over pour rafraîchir son équipe. La promotion de Nathan Ngoumou comme titulaire s’est avérée être une réussite (un but, deux passes décisives en trois matchs). Après une première tonitruante contre Auxerre, Rafael Ratao a montré quelques limites contre Guingamp.
Sochaux et Le Havre, filature discrète
Deux équipes ont affiché une régularité comparable à celle de Toulouse. Sochaux et Le Havre. Néanmoins le duo de poursuivants est toujours resté à distance quand l’occasion de prendre la tête se présentait. Depuis plusieurs matchs, Sochaux brillait par sa solidité et sa capacité à faire basculer les rencontres dans les derniers instants. La solidité est restée mais la réussite en fin de match est partie ces deux dernières semaines. Le FCSM est une des équipes qui a fait le moins tourner en début de saison. A force de réutiliser les mêmes titulaires, Omar Daf prend le risque de l’usure. Autre sujet de réflexion pour le coach des Lionceaux : l’absence de buteur régulier. Malgré des qualités indéniables, Aldo Kalulu n’en est qu’à quatre réalisations. Les profils de finisseur sont rares dans l’effectif sochalien. Il y a pourtant sous contrat le meilleur buteur de Ligue 2 de la saison 2016/2017, Adama Niane mais ce dernier semble loin d’intégrer les plans d’Omar Daf qui ne l’a plus fait entrer en jeu depuis le 14 août, pour 5 minutes seulement.
Avant samedi, Le Havre pouvait se targuer de posséder la plus grande série d’invincibilité (10 matchs) avant de chuter contre Dunkerque (0-1). Ce n’était pourtant pas faute de la part de Paul Le Guen d’avoir prévenu ses joueurs contre un éventuel relâchement. Le Havre possède la meilleure défense mais cela tient beaucoup à son gardien Yahia Fofana. Samedi soir, Le Havre est une des équipes qui a subi le plus de tirs cadrés (6). L’entraîneur normand a regretté le manque de maîtrise de ses joueurs, une fois menés. Il faut dire que le HAC n’a concédé l’ouverture du score que trois fois cette saison (deux points pris). Avec quatre voire cinq joueurs de 21 ans ou moins parmi les titulaires réguliers, le sang-froid de l’équipe du HAC dans les moments difficiles va être testé.
Ajaccio, 4e, n’était pas programmé pour jouer la montée, de l’aveu même d’Olivier Pantaloni mais s’accroche, en dépit des blessures, notamment celle de Bevic Moussit-Oko depuis un mois et pâtit de performances moyennes à l’extérieur (2 victoires en sept matchs).
Le paradoxe auxerrois, des outsiders relancés
L’AJ Auxerre est la grande gagnante du resserrement général. Les hommes de Jean-Marc Furlan sont revenus sur le podium lundi à la faveur d’une victoire à Valenciennes et pourtant… Il y a deux semaines, le coach se demandait si son équipe allait pouvoir accrocher le Top 5. Et avec raison. Depuis la lourde défaite à Toulouse, les Bourguignons sont confrontés à d’énormes problèmes d’effectif. Contre VA, il fallait faire sans Charbonnier, ni Autret et avec un banc à 20 ans de moyenne d’âge ! Après des victoires contre Bastia et Valenciennes, deux adversaires en difficulté, l’effectif diminué d’Auxerre va passer un test contre une équipe de Pau en meilleure forme lors de la 15e journée.
Le Pau FC fait justement partie des outsiders qui sont remis en course par la baisse de forme des leaders. Aucune pression pour l’un des plus petits budgets de Ligue 2. 7e, le club béarnais est déjà bien au-dessus de ses objectifs de début de saison. Deuxième meilleure équipe à domicile mais 17e à l’extérieur, l’équipe de Didier Tholot va devoir apprendre à voyager pour s’inviter dans le top 5, ce qui constituerait un véritable exploit. Niort, 6e, affiche un jeu séduisant mais une forme irrégulière. Après avoir frôlé la relégation la saison passée, l’équipe de Sébastien Desabre est encore assez jeune et passe à travers de certains matchs. Enfin, dernière équipe du trio à 21 points mais pas la moindre : le Paris FC. En grande difficulté depuis septembre, les Franciliens ont enfin redémarré à Dijon (1-0). Même si les propriétaires bahreïniens ne verseront pas dans la démesure, le club va certainement se renforcer cet hiver. Si la mayonnaise prend, les équipes de tête pourraient regretter de ne pas avoir plus creusé l’écart…
Comme vous l'avez si bien souligné, le championnat est un marathon et non un sprint . Sur les 5 dernières journées, dans le top 5, le HAC a été le plus régulier et a engrangé le plus de points (10), viennent ensuite Sochaux avec 9, Auxerre avec 8 et à égalité le TFC et l'ACA avec 6 (une victoire, 3 nuls et une défaite pour le premier, 2 victoires et 3 défaites pour le second) On a bien vu la saison dernière le départ en boulet de canon du PFC avant qu'il ne commence à lâcher du lest à partir de la 11ème journée donc à peu de choses près au même moment de la saison. Le scénario semble se répéter cette année à la différence qu'il y aura peut-être plus de prétendants pour la seconde place si la première reste la propriété du TFC. Rendez-vous à la 38ème journée pour le dénouement de cette Ligue 2 qui est passionnante.