Ça y est, le mercato hivernal 2021 a officiellement ouvert ses portes ce samedi 2 janvier. Et on est pourtant loin de l’effervescence connue ces dernières années. La faute à la crise économique qui frappe de plein fouet les clubs professionnels : aucune recette billetterie, droits TV en berne à cause de Mediapro… Dans cette saisons très particulière, à quel mercato doit-on s’attendre cet hiver en Ligue 2 ? Prudence sera sans doute le maître-mot pour une majorité des clubs, même si certains devraient quand même pas mal bouger. Petit tour d’horizon.
Ils devraient se renforcer
Rodez a dégainé le premier. Dix-neuvième du classement, le RAF a enrôlé le défenseur français Julien Célestine avant même l’ouverture du mercato. A 23 ans, le joueur va découvrir la Ligue 2 après des expériences en Belgique, et une saison en première division de Lettonie. Un parcours atypique qui peut coller à l’ADN de Rodez dans cette lutte pour le maintien. A voir désormais si le club de l’Aveyron pourra se permettre de se renforcer dans d’autres lignes. Bientôt racheté par un prince saoudien et déjà vendu à un consortium sino-américain, Châteauroux (20e) et Nancy (19e) auront à moyen terme d’autres ambitions que le maintien. Mais cette lutte sera la première mission des nouveaux propriétaires de ces deux clubs. Ainsi, le mercato d’hiver devrait être l’occasion de débuter une nouvelle ère avec de nouveaux moyens pour recruter et se renforcer.
En haut de tableau, Sochaux (8e) cherche un élément offensif supplémentaire, de préférence ailier. Les noms de Cyrille Bayala et Aldo Kalulu sont des pistes actives, reste à savoir si le FCSM aura l’opportunité de finaliser un mouvement dès cet hiver. Du côté d’Amiens, il n’est pas impossible de voir de nouvelles têtes débarquer en Picardie. Relégué de l’élite, l’ASC a vendu quelques joueurs l’été dernier et ne manque pas de moyens s’il veut peaufiner son effectif. Quelques départs pourraient encore rythmer l’hiver avec des éléments moins concernés par l’avenir du club. Surtout, le mercato estival a pris beaucoup de retard et a mis très longtemps à se mettre en route avec John Williams à la baguette. Ce deuxième mercato est donc l’occasion de poursuivre le travail de refonte de l’équipe.
Ils sont limités par la DNCG
Principal club concerné par une mesure de la DNCG, Dunkerque doit faire face à une rétrogradation à titre conservatoire après son examen de mi-saison devant le gendarme financier du football français. Dès lors, il apparaît difficile d’imaginer un recrutement dans le Nord, sauf si des départs sont actés avant d’éventuelles arrivées. Même chose du côté de Caen, Pau, l’AC Ajaccio, Niort ou Valenciennes, où la masse salariale reste encadrée. Pour recruter, il faudra donc d’abord dégraisser.
Pas trop d’arrivées attendues
Grenoble, Troyes, Toulouse, Auxerre, Paris et Clermont forment un groupe de tête appelé à lutter pour le Top 5 jusqu’au bout. En première partie de saison, les effectifs respectifs ont en tout cas donné satisfaction aux dirigeants. Il ne devrait donc pas y avoir de révolution et de grands chamboulements dans ces formations, même si elles seront évidemment à l’écoute de bonnes affaire éventuelles. Quelques départs pourraient en revanche avoir lieu pour les éléments qui disposent de moins de temps de jeu dans les rotations. C’était le sens du message du manager général du GF38, Max Marty, lorsqu’il a fait le point sur le mercato à venir pour ML2. Attention aussi aux sollicitations venues de L1 ou de championnats étrangers pour les joueurs qui ont le plus brillé pour ces six équipes. En bas de tableau, Chambly a déjà un effectif large en quantité et qui a su relever la tête en fin d’année. Là encore hormis peut-être quelques départs/prêts pour resserrer le groupe, pas de folies attendus au FCCO.
Les clubs qui vont être scrutés
Sans aucun doute Guingamp et Le Havre, mais pour des raisons différentes. D’un côté, EAG traverse une longue crise sportive et extra-sportive depuis le début de la saison avec d’énormes changements dans l’organigramme et le staff technique. Tout cela a débouché sur des résultats décevants et une piètre 15e place à la trêve. Clairement, si l’effectif breton est armé pour lutter bien plus haut sur le papier, aucun collectif ne se dégage de cette somme d’individualités. C’est là que le gros chantier du mercato hivernal va démarrer. Les dirigeants vont devoir faire les bons choix sur l’avenir de plusieurs joueurs. Pas moins de 11 éléments arrivent en fin de contrat en juin prochain. Guingamp doit déjà bien dégraisser pour former un groupe prêt à se battre à 100% pour le maintien. Quelques renforts pourraient aussi arriver. L’année a mal démarré avec le cas Gianelli Imbula, qui était espéré et qui a filé à l’essai à Nantes sans prévenir le club, ce qui a provoqué la grosse colère d’EAG.
Du côté du HAC, chaque mercato entretient sa part de mystères. La vraie question qui se pose, c’est comment le club normand n’a toujours pas réussi à compenser le départ de Tino Kadewere alors que sa vente à l’OL était actée depuis janvier 2020 ? Le dernier jour du mercato estival en octobre, Khalid Boutaïb s’est engagé pour remplir ce rôle. Mais en conflit avec son ancien club, il n’a toujours pas pu démarrer l’aventure havraise. Un sacré couac. Si Paul Le Guen n’a de cesse de répéter que son équipe a les qualités pour faire mieux, force est de constater que le HAC se morfond à la 13e place, peu aidé il est vrai par quelques décisions arbitrales défavorables. Mais ces faits de jeu contraires n’expliquent pas tout non plus. Le Havre doit clairement muscler son secteur offensif, car un Jamal Thiaré isolé devant ne vaut clairement pas celui créé dans sa doublette fantastique avec Kadewere la saison passée… Alors, le président Vincent Volpe va-t-il pousser un coup d’accélérateur pour étoffer son équipe ? Difficile de prévoir pour l’instant quelle sera l’attitude du HAC cet hiver.