Championnat

Bilan de mi-saison (1/20) : L’AC Ajaccio a retrouvé la Ligue 2 comme s’il ne l’avait jamais quittée

« On était un club de Ligue 2 en Ligue 1 » nous confiait Olivier Pantaloni l’été dernier entre deux exercices. Après une saison très difficile parmi l’élite et six mois après sa relégation, l’AC Ajaccio a retrouvé en Ligue 2 sa place habituelle, celle d’un coriace outsider. À mi-parcours, l’ACA est 6e, à un point de la zone des playoffs, à l’affût.

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Ni déprime à la troyenne ni rebond spectaculaire à l’angevine ou à l’auxerroise, l’AC Ajaccio a repris son parcours en Ligue 2 sans faire de bruit, presque comme s’il n’avait jamais quitté le championnat. Après un démarrage un brin poussif, une victoire lors des six premières journées, les Ours ont retrouvé leur rythme de croisière en affichant à peu près les mêmes qualités qu’en 2021-2022, avec une régularité un peu moindre.

Le Stade François-Coty est redevenu une forteresse. Avec Angers, l’ACA fait partie des deux seules équipes de Ligue 2 invaincues à domicile après 19 journées. Avec 22 points en 10 réceptions, c’est un parcours de champion qu’affichent les hommes d’Olivier Pantaloni, malgré une pelouse qui, du point de vue de l’aspect visuel, est la moins bonne de Ligue 2. Les performances à Timizzolu contrastent avec celles en déplacement. Ajaccio est 18e du classement à l’extérieur : seulement cinq buts marqués et huit points pris en-dehors de ses bases. C’est ce bilan déséquilibré qui vaut aux Corses de ne pas intégrer le Top 5.

Autre caractéristique retrouvée par l’ACA, sa solidité défensive. Et ce malgré quelques changements dans l’effectif, le départ du meilleur gardien de L2 2022, Benjamin Leroy et de quelques éléments importants de la défense (Gonzalez, Alphonse, Mayembo). Pour autant, l’effectif reste expérimenté voire très expérimenté après les arrivées de Maxime Chanot et Yacine Bammou (déjà reparti). Sont restés Avinel (35 ans), Youssouf (35 ans), Mangani (36 ans), Touzghar (37 ans) et Nouri (38 ans), des joueurs pour qui la Ligue 2 n’a pas de secret, ce qui peut expliquer ce retour en douceur.

Néanmoins, le coach Pantaloni ne s’est pas contenté de ré-appliquer les anciennes recettes. À l’intersaison, le technicien a affiché sa volonté de « dépoussiérer » -selon ses propres mots- son mode de fonctionnement, avec un renouvellement du staff. Sur le terrain, l’ACA a aussi voulu apporter une touche de fraîcheur avec l’intégration de jeunes joueurs, déjà entamée en fin de saison dernière. Ben Hamed Touré (20 ans) a eu sa chance en pointe et a marqué deux fois. Everson Junior, Mehdi Puch-Herrantz, Ivan Chegra, Moussa Soumano et quelques autres sont apparus à l’occasion. Bien qu’âgé de 24 ans, Tim Jabol-Folcarelli peut aussi être compté parmi les révélations. Lui qui découvre le football professionnel cette saison s’est imposé comme un titulaire indiscutable au milieu. Auteur de deux buts et trois passes décisives, il n’a pas manqué une minute de jeu en championnat depuis fin septembre.

La Coupe et les blessures en ombres au tableau

Si Olivier Pantaloni a pu donner du temps de jeu à ses plus jeunes éléments, c’est parfois autant par obligation que par volonté. Les blessures n’ont pas épargné le club. Touché aux ligaments croisés, Cyrille Bayala pourrait ne pas rejouer cette saison. D’autres absences s’éternisent depuis l’automne, à commencer par celle du gardien numéro un Mathieu Michel, touché à l’épaule. Michaël Barreto manque à l’appel depuis novembre. Julien Benhaim, qui avait gagné sa place de titulaire à gauche de la défense, est sur le flanc depuis le 7 octobre (talon). Enfin, Cédric Avinel (hanche) a manqué le dernier mois de compétition.

Cette succession de pépins physique ont altéré la profondeur de l’affectif acéiste, c’est peut-être contre cette limite qu’a buté l’équipe faute de fraîcheur, avec quelques trous d’air notamment à Annecy (0-2) ou lors du dernier quart d’heure face à Concarneau (1-2). Le turn-over contrarié a peut-être aussi coûté à l’ACA son parcours en Coupe de France, terminé au 8e tour par une défaite surprise à domicile contre Orléans. Néanmoins, les Ours ont là aussi renoué avec une habitude tenace, cette fois négative. Voilà près de 15 ans que le club n’a pas atteint les huitièmes de finale, avec des éliminations régulières avant même l’entrée en lice des clubs de L1.

Pour pallier ces manques, l’AC Ajaccio à l’intention de recruter cet hiver. Olivier Pantaloni en a fait l’annonce avant de partir en vacances et espère « au moins trois recrues » au mois de janvier. La formation de l’Île de Beauté doit s’étoffer pour tenir le rythme du top 5 et aussi pour résister à des formations décevantes de la phase aller et aux moyens a priori supérieurs comme Saint-Étienne ou encore Bordeaux.

L’équipe-type (4-5-1) selon les temps de jeu :

Michel* – Youssouf – Chanot, Avinel (ou Vidal), Quemper – Mangani, Marchetti, Jabol-Folcarelli, Jacob, Bammou – Touzghar

Sur le banc : Sollacaro (g) – Vidal (ou Avinel), Nouri, Barreto*, BH Touré, Benhaim*, Puch-Herrantz

*actuellement blessés

Photo ©Loic Baratoux/FEP/Icon Sport

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