L’étape finale du Tour de France des stade de Ligue 2. Un homme de politique de grande envergure, un choix très prudent de la part des Havrais et deux sportifs disparus bien trop tôt…
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Bastia (Stade Armand-Cesari)
Par erreur ou par habitude, l’antre du Sporting Club de Bastia est parfois nommé « Stade de Furiani » du nom de sa commune d’emplacement, directement au Sud de la préfecture de Haute-Corse. L’enceinte se nomme bien « Armand-Cesari » un ancien joueur du club entre 1922 et 1936. Arrivé chez les turchini à l’âge de 19 ans, il portera les couleurs du club jusqu’à sa mort en janvier 1936 à seulement 33 ans. Entre temps, il aura remporté six titres de champions de Corse et 5 coupes de Corse. En 1932, le bâtiment avait été inauguré sous le nome de « Stade du Docteur Luciani », membre fondateur du SCB en 1905, président de 1930 à 1933 et à l’origine de la construction (il avait posé symboliquement la première pierre). En 1937, il change déjà de nom pour prendre celui de son capitaine emblématique.
Caen (Stade Michel-D’Ornano)
Direction la Normandie et pourtant, on ne quitte pas tout à fait la Corse. En effet, Michel d’Ornano (1924-1991) était le descendant du maréchal Philippe Antoine d’Ornano, cousin de Napoléon 1er (et donc Corse), ayant servi sous ses ordres durant l’Empire. Néanmoins, celui qui a donné son nom au Stade Malherbe de Caen n’a pas grand-chose à envier à son illustre ancêtre en termes de carrière. Maire de Deauville de 1962 à 1977, député de 1967 à 1991, cet homme politique, proche du président Valéry Giscard d’Estaing, va occuper de hautes fonctions sur le plan national : ministre de l’Industrie (1974-1977), ministre de la Culture à deux reprises et ministre de l’Environnement (1977-1981), membre de tous les gouvernements du premier ministre Raymond Barre. Deux ans après son décès lors d’un accident de circulation, le stade du SMC sera baptisé en son honneur, pour son rôle joué dans la construction en tant que président du Conseil général du Calvados (1977-1991).
Le Havre (Stade Océane)
En 2012, le HAC quittait le Stade Jules-Deschaseaux (du nom d’un ancien conseiller municipal) après plus de 40 ans de résidence pour s’installer dans l’enceinte beaucoup plus moderne du Stade Océane. Comme pour le Stade des Alpes à Grenoble, l’option de la simplicité a été préférée avec une appellation en rapport avec la géographie. En effet, l’enceinte se trouve à quelques encablures des rives de la Manche, un bras de mer qui fait partie du bassin de l’Océan Atlantique. Quelques semaines avant l’inauguration en juillet 2012, les habitants de l’agglomération avait été conviés à un vote pour déterminer le nom de la construction. Les autres choix, retenus par les élus parmi 1500 propositions étant « Stade du Grand Havre » ou « Stade de l’Estuaire », des dénominations ne respirant pas l’originalité mais répondant à l’impératif fixé par la communauté de communes : « donner une identité forte à l’équipement, véhiculer une image positive de l’agglomération, être relativement court, facile à lire et à retenir, ne pas susciter de moqueries et être compatible avec un éventuel naming ». Plat du pied, sécurité.
Rodez (Stade Paul-Lignon)
Comme à Bastia, un autre destin de sportif brisé est honoré par le nom du stade de Rodez. Né en 1909, Paul Lignon était rugbyman au club de la ville appelé alors Stade Ruthéois. Mobilisé lors de la Seconde Guerre Mondiale, il perdra la vie dans les Ardennes à seulement 31 ans dans les Ardennes à Oches, le 23 mai 1940, lors de l’offensive allemande. Quatre ans plus tard, alors que la Libération est en cours, Charles Grimal, journaliste propose le nom du joueur (en bas à droite sur la photo) pour baptiser le stade, une suggestion accepté à l’unanimité par le conseil municipal. Aujourd’hui encore, le football cohabite avec le rugby dans l’enceinte. Entre-deux guerres, le « stade » n’était qu’un simple terrain où les sportifs côtoyaient les chevaux des haras. Le président du Stade Ruthénois avait dû lutter pour pouvoir ne serait-ce qu’obtenir la permission de construire des tribunes en bois, avant que l’état, par la voie le préfet Jean Moulin en 1937, ne décide de vendre la parcelle à la ville. .
Photo ©Aveyron Online
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