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« La claque à Toulouse a sonné comme un déclic » : les secrets du grand réveil de Rodez

Dernier du classement au soir de la 25e journée de Ligue 2, Le Rodez Aveyron Football s’est extirpé de la zone de relégation au prix d’un mois de mars tonitruant : trois victoires d’affilées avec trois buts marqués à chaque sortie. Le club aveyronnais n’avait pas réalisé de telle série depuis mai 2022, lors des derniers matchs de la saison dernière, pour éviter les barrages de relégation. Cette fois, le RAF est sorti un peu plus tôt de son hibernation pour attaquer au mieux le sprint final pour le maintien.

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Il aura peut-être fallu toucher le fond pour le RAF cette saison pour enfin rebondir. Le 1er mars, les Aveyronnais subissait une raclée mémorable contre Toulouse en quart de finale de Coupe de France (1-6) après avoir été mené 0-5 à la pause. La métamorphose intervenue, trois jours plus tard à partir du match à Niort (victoire 3-2) tient presque de l’irrationnel. Florian, supporter et suiveur assidu du RAF souscrit à la théorie du « déclic » : « La claque reçue à Toulouse en Coupe de France a sonné comme un déclic. Elle semble avoir appelé à une révolte, comme un besoin de relever la tête après une telle humiliation. Elle semble aussi avoir appelé à une prise de conscience : pour se maintenir, il faudra faire plus. Avant ce match, le RAF avait réalisé des prestations convenables voire emballantes, mais a grandement manqué d’efficacité et de réussite ». Le rendement offensif ruthénois était jusque là un sujet d’inquiétudes régulières : 0,8 but par match en moyenne entre la première et la 25e journée.

Outre l’aspect mental, il semble que l’effet du changement d’entraîneur se fasse sentir. En novembre, le RAF a pris la décision, douloureuse sur le plan sentimentale, de se séparer de Laurent Peyrelade. Son successeur, Didier Santini a choisi une transition en douceur dans le jeu : « Didier Santini aurait pu prendre une direction radicalement différente de celle empruntée par Laurent Peyrelade et marquer une vraie rupture avec son prédécesseur. Beaucoup de supporters s’attendaient voire souhaitaient cela, et Il disposait d’ailleurs d’un peu de temps pour pouvoir implanter un nouveau projet de jeu. Au contraire, il a fait le choix de petites évolutions plutôt que d’une grande révolution. En prenant le parti de s’appuyer sur ce qui a été mis en place et en y apportant quelques retouches, le RAF a trouvé plus de fluidité dans son jeu, réalisant plusieurs prestations emballantes sans pour autant être récompensé. En ce sens, en leur inculquant l’idée qu’ils étaient dans le vrai malgré un manque d’efficacité, il me semble qu’il a apporté de la confiance aux joueurs. »

La complémentarité Soumano-Corredor fait des merveilles

L’efficacité offensive retrouvée, c’est principalement celle du duo offensif titulaire lors des trois dernières journées : Sambou Soumano (2 buts) et Killian Corredor (2 buts, 1 passe) ont profité de ces dernières semaines pour prendre un peu d’avance sur la concurrence (Clément Depres, Joseph Mendes) : « Concernant Killian Corredor, le journal Centre Presse Aveyron dans son édition de lundi soulignait qu’il est un excellent baromètre de l’état forme de l’équipe. Comment ne pas être d’accord ? Quand il va, tout va, et ça s’était déjà vu au moment du sprint final la saison dernière, rappelle Florian. Son but à Auxerre en Coupe de France lui a en tous les cas fait beaucoup de bien. Quant à Soumano, il semble afficher une belle complémentarité avec ce dernier, capable de jouer en pivot comme de prendre la profondeur. Ils affichent aussi une belle complicité : les deux hommes ont la volonté de se chercher et ils parviennent à se trouver. »

Parmi les hommes en forme côté ruthénois ces dernières semaines, on pourra également citer, Lorenzo Rajot, passeur contre Caen et buteur à Amiens, le défenseur Serge-Philippe Raux-Yao, décisif lors des deux dernières journées, voire Marvin Senaya qui retrouve des percées balle au pied tranchantes ou encore Lionel Mpasi, performant lors de son retour de blessure. Le gardien a signé six parades contre Amiens. Le Rodez en pleine réussite de la fin d’hiver est un peu plus permissif défensivement (cinq buts encaissés en trois matchs) mais plus les scénarios de matchs sont fous, plus les épilogues semblent heureux.

Néanmoins, il reste 10 journées avant la championnat et il n’est pas dit que le RAF pourra tenir un tel rythme, notamment sur le plan offensif, jusqu’au bout de la saison. Si Dijon, Nîmes et Niort sont décrochés, le premier relégable, Laval, compte le même nombre de points mais une différence de but défavorable. Notre expert du club affiche un optimisme raisonné : « Je reste très prudent, la marge est pour l’instant trop réduite. Malgré ça, le RAF a pour lui de savoir ce que requiert un maintien en Ligue 2 : depuis sa montée en Ligue 2, il n’a vécu que pour cela. Il semble avoir aussi une bonne étoile, encore de l’irrationnel. À aucun moment – et c’était déjà le cas la saison passée – il n’a été réellement décroché dans ce championnat. En tous les cas, le calendrier lui offre une fin de saison abordable, ponctuée de plusieurs confrontations directes. De sa capacité à sortir victorieux de ces matchs dépendra son maintien. » Le Rodez Aveyron Football se déplace à Rodez lors de la 30e journée et accueillera Laval lors de la 31e. Si les Aveyronnais ne perdent pas leur dynamique pendant la trêve internationale, tous les espoirs sont permis.

Crédit Photo ©Icon Sport

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