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Entretien ML2 – Olivier Burger (Socios Nancy) : « Il y a quelque chose à faire entre les supporters, les anciens joueurs et quelques investisseurs »

Lanterne rouge de Ligue 2 à 10 points de la place de barragiste. L’AS Nancy Lorraine fonce droit vers une relégation en National. Aux inquiétudes sportives s’ajoutent celles sur l’avenir du club, alors que les derniers remaniements annoncés par l’actionnaire Paul Conway n’ont pas convaincu les supporters. Ce mardi, l’association Socios Nancy lance une campagne de promesses de dons afin de créer un actionnariat populaire. Son trésorier, Olivier Burger, a accepté de nous exposer son projet.

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MaLigue 2 : Pouvez-vous présenter votre association et votre initiative ?

Olivier Burger : Nous sommes une association de supporters (et non un groupe) et notre objectif c’est de représenter tous les supporters de l’AS Nancy Lorraine. On se bat aussi beaucoup pour préserver le patrimoine, l’histoire de l’AS Nancy Lorraine avec notamment notre musée virtuel. Et aujourd’hui, l’initiative, c’est de faire un appel de promesse de dons auprès des supporters parce que vue la situation du club, catastrophique sportivement mais aussi dans les coulisses, pour voir ce que ça pourrait donner en termes de montant pour intégrer les supporters à un projet de reprise s’il peut se faire. Voire pire si le club dépose le bilan.

Votre association existe depuis 2012, Comment aviez-vous été reçus la dernière fois que le club a changé de mains (fin 2020) ? Aviez-vous tenté de vous rapprocher des nouveaux investisseurs ?

On a très peu de contact avec eux. On avait des contacts beaucoup plus établis avant par l’intermédiaire de Jacques Rousselot mais pour tout ce qui était « projet socios », il était très fermé. On avait proposé aussi de faire un conseil des supporters pour avoir au moins un ou deux représentants au conseil d’administration sans forcément entrer dans l’actionnariat. On n’avait pas eu forcément de retour. Après, quand le nouvel investisseur est arrivé, le premier contact a été très bon parce que Gauthier Ganaye nous a reçu, les socios et aussi les groupes de supporters avant les journalistes. On avait eu une super approche, très intéressante. Le problème c’est qu’il n’y a jamais eu de suite depuis un an et demi. Quand on veut les voir, on n’a jamais aucun retour. De toute façon le président n’est jamais à Nancy et on n’a plus aucun lien avec le club.

Quelle forme va prendre votre campagne ?

Sur notre site internet, on va mettre un lien vers une cagnotte en ligne ou vous pourrez faire une promesse de don. A partir de là, vous recevez un mail qui confirme votre promesse et nous reviendrons vers les supporters pour lancer la cagnotte effective le jour où on aura un feu vert du club ou d’un repreneur pour intégrer le conglomérat, ou en cas de dépôt de bilan.

Avez-vous un objectif en termes de montant ?

Pour l’instant, non. On ne sait pas ce que ça donnera, c’est pour ça qu’on passe par une promesse de don. Quand on voit ce qui se passe à Guingamp où près de 600000 € ont été récoltés dans un village de 8000 habitants, à Nancy on peut peut-être espérer davantage. Il va falloir qu’on arrive à communiquer et à rassurer sur le projet. Il y a certainement quelque chose à faire à moyen terme.

Avez-vous trouvé des relais, des échos, parmi les groupes de supporters ?

On en a parlé aux groupes de supporters, ils sont tous informés. A priori, ils ne sont pas contre. L’action va être lancée en fin d’après-midi donc on verra s’ils relaient. Il y a un groupe qui est assez présent sur Twitter, Fans of Nancy, qui va relayer. On a des relais avec France Bleu Sud Lorraine, l’Est Républicain et pas mal d’autres médias.

Vous évoquez la possibilité d’un dépôt de bilan. Quel plan d’actions mettriez-vous en place si ce scénario venait à arriver ?

La structure de l’association permettrait de faire de la collecte de dons. Je crois que c’est ce qui avait manqué à Bastia lorsqu’ils avaient voulu faire quelque chose. L’idée ce serait de se mettre avec des investisseurs ou de reprendre le club « à notre niveau». Ce n’est pas l’objectif mais il faudrait dégainer très rapidement pour avoir des fonds avec une structure juridique qui permette de s’investir dans le projet et repartir plus rapidement que ce qu’a fait Bastia.

En cas de descente en National, avec quel budget pourrait repartir l’ASNL ?

On a aucune idée aujourd’hui du montant qui va être alloué par l’ASNL. Paul Conway, un des actionnaires a fait une sortie dans la presse avec l’objectif de nous rassurer mais c’est tout à fait l’inverse. Il parle de budget mais on ne sait toujours pas combien. Il a remis deux personnes dans l’organigramme du club, un petit jeune (Max Kothny, 25 ans, ndlr) qui a coulé un club en 3e division allemande (Türkgücü München), et le fils d’un actionnaire (Vikram Sud). On est incapable de vous dire quel sera le budget la saison prochaine et l’objectif. Par contre, pour vous donner un ordre d’idées, je crois qu’il n’y aura que six joueurs sous contrat à la fin de l’année.

Vous affichez votre intention de vous associer à des repreneurs potentiels. Que pensez-vous de la démarche d’Olivier Rouyer ? Êtes-vous en contact avec lui ?

On le fera en temps voulu. Pour l’instant, on n’est pas en contact mais, évidemment, on valide ce genre de projets de reprise. Il faut que le club soit repris par des investisseurs avec du local. Ça aurait pu marcher avec Pacific Media Group mais aujourd’hui, ils ont une stratégie qui ne vise qu’à gagner de l’argent et il n’y a personne qui connaît la Ligue 2 ou le National. Nous, ce qu’on cherche, c’est de retrouver une identité plus locale. On ne sera jamais le meilleur club du monde. Ce qui fait chaud au cœur, c’est de voir des gens comme Olivier Rouyer qui veulent s’investir. Il y a beaucoup d’anciens joueurs qui se disent prêts à aider. Il y a quelque chose à faire entre les supporters, les anciens joueurs et quelques investisseurs […] Ce message qu’on donne, il est pour tous les supporters, les gens qui estiment que l’AS Nancy Lorraine est attachée à Nancy et fait du bien à la ville. Même les gens qui supportent de loin. Tout le monde doit et peut participer.

A ce titre, vous espérez du soutien sur le plan politique ?

Notre président à rencontré avec celui du Saturday FC (groupe de supporters), Mathieu Klein, le maire de Nancy (PS), il y a dix jours. Ils sont au courant. Cette situation les intéresse. on leur a parlé du projet et ils ne sont pas contre non plus. Ils ne peuvent pas donner un soutien global mais ils sont favorables à la proposition.

Craignez-vous que les propriétaires actuels refusent de céder le club avant qu’il ne soit trop tard ?

Oui, c’est un des risques, que ça finisse au tribunal de commerce et ça, ça me fait très peur.

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