Champion d’automne devant Toulouse en décembre dernier, l’AC Ajaccio est tombé à la 4e place du championnat a l’issue de la 24e journée de Ligue 2. Au creux de la vague, le club semble gagné par la nervosité à tous les étages.
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Le vent est en train de tourner dangereusement du côté d’Ajaccio. Leader au soir de la 20e journée, l’ACA compte, moins d’un mois plus tard, six points de retard sur Toulouse qui a repris son trône. En cause, la pire série de résultat de la saison, entamée fin janvier : trois défaites et un match nul. Avec un seul but marqué en 2022, le minimalisme offensif ne suffit plus et la défense des Ours, si solide auparavant, commence à donner des signes de faiblesses. A Caen (0-2) et à Paris (0-2), les hommes d’Olivier Pantaloni ont encaissé deux paires de buts en deux semaines, ce qui n’était arrivé que deux fois lors de toute la phase aller.
La grosse base défensive sur laquelle s’est construit le succès ajaccien de la première moitié de saison semble se fendiller. Abonné aux victoires 1-0, l’ACA a perdu la petite marge qui lui permettait de toujours faire la différence et son attaque, la 15e du championnat ne semble pas en mesure de suivre le rythme de Toulouse ou du Paris FC. Les Ours restent tout de même solidement installés dans la zone des play-off, avec sept points d’avance sur le Havre (quatre si les Normands battent Bastia ce lundi soir).
La fin du surrégime ?
Avant de juger trop sévèrement la méforme de l’ACA, il convient de rappeler que le club évolue encore aujourd’hui bien au-dessus de ses objectifs de début de saison. 13e de Ligue 2, la saison passée, le coach Olivier Pantaloni visait avant tout « le maintien le plus rapidement possible » et n’a eu de cesse de le répéter lors des premiers mois de compétition, même pendant les périodes plus fastes. L’affaissement d’Ajaccio tient plus du retour à la normale.
Samedi contre Guingamp (0-1), les circonstances n’ont pas aidé l’ACA avec la perte de deux joueurs cadres, qu’il s’agisse du carton rouge reçu par Gaëtan Courtet dès la 10e minute ou la sortie sur civière du gardien Benjamin Leroy à la 34e. Le but encaissé sur une faute de main du remplaçant, François-Joseph Sollacaro n’a fait que souligner un peu plus l’indispensabilité du portier titulaire en temps normal. Il sera fixé d’ici quelques jours quant à sa participation au déplacement à Sochaux.
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Nervosité à tous les étages
Privés de deux éléments sur des faits de jeu divers, samedi, Riad Nouri a eu beaucoup de mal à digérer et a concentré une grande partie de son analyse d’après-match à l’arbitrage de Pierre Legat, évoquant la possibilité d’une malveillance arbitrale dans les colonnes de Corse-Matin : « Il va falloir s’y habituer, personne ne nous fera de cadeaux. Depuis la reprise en janvier, on sent qu’il y a quelque chose au niveau de l’arbitrage. J’ai toujours eu de bonnes relations avec les arbitres et je n’ai jamais rien dit sur l’arbitrage de ma carrière. Mais là, on sent bien la différence entre la première partie de saison et maintenant. Il n’y a plus de dialogue. Les cartons sortent. Les décisions sont contraires. Est-ce que c’est lié à notre classement, aux affaires avec les instances ?… » Si le choc dont a été victime Leroy, voire la situation de penalty sur Nouri, peuvent faire débat, c’est plus difficilement le cas de l’exclusion de Gaëtan Courtet.
Et si le geste de l’attaquant illustrait une tension plus générale ? Sur son site officiel, l’ACA s’est piqué d’un résumé de match au vitriol qualifiant la prestation de l’arbitre Pierre Legat d’ « incroyable », une communication qui arrive quelques semaines après l’épisode Oumar Gonzalez. Après une suspension a posteriori pour simulation de son défenseur, le club avait publié un communiqué mémorable. Menacé de poursuites, le président Christian Leca a été forcé de se retirer de ses charges au sein du conseil d’administration de la LFP, invoquant au passage la « corsophobie » de la Commission de discipline de la Ligue.
Ajaccio s’est déjà relevé une fois
Faut-il pour autant vendre la peau des Ours ? Ce serait prématuré. Samedi, l’ACA se déplace chez un concurrent direct, Sochaux, et pourrait remonter sur le podium en cas de succès. De plus, les hommes d’Olivier Pantaloni on déjà connu un trou d’air entre fin septembre et début octobre (un nul, deux défaites) et s’étaient vite relevés en gagnant sept des neuf matchs suivants. Si le secteur offensif reste perfectible, les premières apparitions de Jean-Philippe Krasso, prêté par Saint-Etienne en fin de mercato, semblent prometteuses et Bevic Moussiti-Oko pourrait faire un retour précieux à partir du mois de mars. Enfin, le calendrier se dégage considérablement pour Ajaccio qui a joué beaucoup de concurrents directs pour la montée ces dernières semaines. Après Sochaux, il ne restera qu’un seul membre de l’actuel Top 5 à affronter, Toulouse, lors de la 38e journée.
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Oui, sauf que la montée ne se joue pas que face aux concurrents directs, mais également face à tous les plus ou moins bien classés contre qui tous les matchs sont difficiles. En ligue 2, tout le monde peut battre tout le monde. Et à Sochaux, Ajaccio devra sans doute se contenter d'un nul, dans le meilleur des cas.