Championnat

Bastia – Régis Brouard, l’amour du risque

Officialisé comme coach du SC Bastia il y a une semaine, Régis Brouard retrouve la Ligue 2 , presque trois ans après l’avoir quittée. Sa carrière est mouvementée mais il faut dire que le coach francilien ne recule pas devant les défis les plus hasardeux, pas toujours payé en gratitude par ses dirigeants. Va-t-il se stabiliser sur l’Île de Beauté ? Il faudra d’abord pour cela négocier le court terme en éloignant les Turchini de la zone de relégation.

A lire aussi >> Bastia – Régis Brouard : « J’ai beaucoup d’idées »

Le dernier souvenir est douloureux. La dernière fois que Régis Brouard a officié en Ligue 2, c’était en octobre 2018. Malgré la montée depuis le National acquise la saison précédente, le coach n’avait pas eu le droit à plus qu’un trimestre de confiance après des débuts difficiles. La mésaventure peut rappeler celle de Mathieu Chabert, son prédécesseur au Sporting. Suspendu puis remplacé par Faruk Hadzibegic à Saint-Ouen, il estime avoir été sacrifié à l’époque : « Sur des choix stratégiques, le club s’est éparpillé et on s’est retrouvé à ne plus être d’accord », confiait-il récemment en conférence de presse. La suite des événements avait plutôt donné raison au technicien : Hadzibegic n’avait lui même pas terminé la saison, le club audonien terminant dernier de Ligue 2 cette saison là. Quelques mois plus tard, le club était condamné pour licenciement abusif à l’endroit de Régis Brouard.

Interrogé sur une autre sortie prématurée, à Niort en 2016, il se défend « Aux Chamois, durant les deux années passées avec eux, c’est là que le club a fait ses plus grosses affaires » (Martin, Barbet, Malcuit). Si le coach en est à son neuvième club en 18 ans de carrière, c’est peut-être faute d’avoir trouvé un projet stable. Au Petit Reporter, il rappelle : « Je suis resté quatre ans à Quevilly. Au bout d’une année ou deux, il y a souvent des malentendus ou des incompréhensions sur la politique du club, le recrutement ou la façon de voir les choses. Je n’ai participé pratiquement qu’à des montées dans toutes les divisions. Je suis monté de National 3 en National 2, de National 2 et National 1 et de National 1 en Ligue 2. On a fait une finale de Coupe de France et une demi-finale avec Quevilly. Il me manquerait aujourd’hui une montée de Ligue 2 en Ligue 1. Mais je n’arrive pas toujours à l’expliquer. Il y a parfois eu des disputes ou des désaccords avec la direction des clubs. Cela me navre souvent car ce qui me plait est de construire. C’est ce qui s’est passé à Quevilly et on m’a laissé faire : j’ai eu du temps, j’ai pu choisir les joueurs mais à un moment ça cafouille et on est obligés de se séparer malheureusement. »

Des aventures à l’étranger

Loin des yeux mais pas loin du terrain. Dès août 2019, Régis Brouard a repris du service du côté du Racing Football Club Union Luxembourg. La première saison est stoppée nette en mars par l’épidémie de covid-19 alors que son équipe est septième et sur une série de trois victoires. Lors du deuxième exercice, les Racingmen terminent 4e avec une qualification en Ligue Europa Conférence à la clé. Qu’à cela ne tienne, Brouard s’en va. D’après le média luxembourgeois Le Quotidien, c’est le club qui n’a pas souhaité prolonger le contrat de l’entraineur, pourtant apprécié des supporters. Néanmoins, il semble s’agir cette fois d’un divorce à l’amiable. En avril dernier, Régis Brouard, encore sous contrat avec le RCFU, évoquait déjà ses envies de retour dans l’Hexagone.

On l’aura peut-être oublié mais Régis Brouard est aussi passé par la Belgique. En 2016-2017, il tente l’aventure en deuxième division à Tubize, un autre club qui ne brille pas par sa stabilité. A deux journées de la fin, alors qu’il joue le maintien, le club décide de le « mettre en retrait pour créer un électrochoc ». D’après la DH, média belge, la décision émanait directement de l’actionnaire Sud-Coréen. Depuis, le club a perdu sa licence avant d’être relégué en D2 amateur, le quatrième niveau du football outre-Quiévrain. Que diable allait-il faire dans cette galère ?

Enfin le long terme à Bastia ?

Régis Brouard l’assure : « Le club bastiais est loin d’être en crise ». Et c’est vrai qu’à ce titre, le limogeage de Mathieu Chabert a pu paraître précipité. Bastia, promu, est actuellement 16e de Ligue 2. « Je suis heureux que l’on m’accorde de la confiance », poursuit-il. En Corse, le défi de Brouard sera de conserver cette confiance le plus longtemps possible, élément qui lui aura souvent fait défaut ces dernières années. Cela commence dès samedi prochain avec la réception de Grenoble, un concurrent dans la deuxième partie de tableau.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *