Chaque nouveau projet mis en place dans le football réclame du temps. Mais Nancy commence déjà à en manquer. Après six journées, le club est lanterne rouge de Ligue 2, avec un seul petit point au compteur. Avec la deuxième pire attaque du championnat (3 buts) et la deuxième moins bonne défense (13 encaissés). La dernière déroute contre Auxerre (1-4) ce samedi emmène surtout avec elle beaucoup de questions… Y a-t-il réellement un pilote dans l’avion lorrain, en train de piquer dangereusement du nez vers le bas ?
La conférence de presse de Daniel Stendel était pesante dans les travées de Marcel-Picot. La mine des mauvais jours, le technicien allemand prend parfois longuement le temps de bien réfléchir à ses propos, traduits ensuite en français par son adjoint. Quand il ne parle pas, le coach a le regard perdu dans le vague. La claque que vient de subir Nancy est violente à la maison, devant des supporters dont l’impatience a rejailli au travers de sifflets pendant le match, et au coup de sifflet final. Où va l’ASNL ? En continuant comme cela, droit en N1… Le club au Chardon dégage l’impression de ne rien maîtriser sur le terrain, de subir continuellement, d’être tiraillé entre l’envie d’aller presser, et la peur de laisser de l’espace dans le dos. Pris entre deux feux, Nancy ne parvient pas à s’extraire de cette mauvaise spirale qui inquiète pour de multiples facteurs.
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Les joueurs en manque de confiance dans ce style de jeu…
« Je suis très déçu, surtout par rapport aux deux derniers matchs car on a perdu le courage, on n’a pas été assez actifs, pas assez protagonistes dans les matchs, c’est dommage. » Cette phrase du coach après la défaite résume le mieux les difficultés du moment à Nancy : les joueurs ont peur. Peur de se découvrir autant, du déséquilibre. Les défenseurs sont traumatisés par les vagues incessantes à Picot. Le bouillon contre Toulouse (0-4), le même face à Auxerre (1-4)… Or, le contre-pressing demandé par Stendel est intransigeant : si l’équipe entière ne joue pas le jeu de harceler le porteur de balle adverse, elle s’expose fatalement à laisser des boulevards entre les lignes et en profondeur avec un bloc distendu. « Le style de jeu ? Jusque-là, ça ne fonctionne pas. Cela peut fonctionner si tout le monde est concerné, si on a les joueurs pour, c’est un ensemble. Mais aujourd’hui, ça ne fonctionne pas. Je me pose des questions », confiait déjà avec franchise Giovanni Haag avant ce match de la J6 à L’Est Républicain. En creux, cela traduit une grosse incompréhension entre le technicien, ses consignes, et la réceptivité de son groupe, pas serein avec cette façon de voir le football sur le terrain.
…Mais Daniel Stendel ne compte pas changer son fusil d’épaule
« Les sifflets en tribune ? C’est normal que les supporters ne soient pas contents. Pour aider l’équipe, le coach est prêt à prendre les responsabilités sur lui. Mais quand les joueurs sont en supériorité en défense et prennent des buts, ou qu’il y a des erreurs individuelles… Il faut trouver les solutions en tant qu’équipe, en tant que club. Est-ce que je me sens menacé ? Je veux obtenir des victoires et c’est normal que je sois critiqué », a réagi Stendel sur le coup de déception. Le problème, c’est que si l’ancien coach de Barnsley a été recruté par Gauthier Ganaye, c’est justement pour apporter ce style de jeu dit « gegenpressing« en Ligue 2. Mais encore faut-il disposer des joueurs adéquats pour l’appliquer, et connaître un tant soit peu les spécificités de la division. Pire, avec ses nombreuses interviews d’avant-saison, le président a lui-même vendu la mèche sur le style de jeu qu’allait adopter l’ASNL avec ce nouveau coach. Facile pour les vieux briscards comme Philippe Montanier ou Jean-Marc Furlan de préparer leur équipe à les contrer aisément. Ce samedi, Stendel a répété que l’équipe était plus dangereuse quand elle allait récupérer haut le ballon, que quand elle en avait la possession. Un changement de style de jeu n’est donc pas à prévoir, et les joueurs vont devoir cravacher pendant la trêve internationale pour se mettre d’accord et à l’unisson sous peine d’enchaîner les désillusions.
#ASNLAJA Trop de fébrilité ! Rapidement menée au score et en manque de confiance, l’#ASNL n’a jamais réussi à revenir dans le match.
💡 @NANCOMCY1, partenaire du score
➡ https://t.co/afBuUitH2k pic.twitter.com/mG37OEBNXy— AS Nancy-Lorraine (@asnlofficiel) August 28, 2021
Quels motifs d’espoir pour la suite ?
Pour finir sur une note plus positive, Nancy va récupérer des défenseurs de métier dans les prochains jours. Blessé avant le lancement de la saison, Thomas Basila a effectué son retour ce samedi. William Bianda vient d’arriver et va profiter de la trêve pour s’intégrer et travailler physiquement. L’expérience d’El Kaoutari, qui reviendra de blessure, ne sera pas non plus de trop dans ce secteur. Envoyer le jeune Guessand (16 ans) au front face à un Charbonnier avait quelque chose d’un peu suicidaire chez Stendel contre l’AJA… Mais ces retours ne feront pas tout, l’ASNL doit hausser le ton dans l’agressivité et dans l’utilisation du ballon. Devant, la ligne d’attaque est séduisante avec le trio Thiam, Biron, Jung. Mais là encore les automatismes et les déplacements doivent être peaufinés. A l’image du penalty marqué par Bondo samedi soir, où plusieurs joueurs voulaient tirer, preuve que tout reste encore un peu flou et que pour le moment l’expression collective n’est pas à son maximum. Le chantier est donc encore immense après plus d’un mois de compétition. Et les attentes seront décuplées après la trêve. Nancy ne peut pas se permettre de repartir sur la même dynamique. Sinon Gauthier Ganaye, qui partage son temps entre Ostende et l’ASNL pour la présidence des deux clubs, devra prendre des décisions fortes avant que le retard accumulé ne soit trop important…
Bonjour Viré moi tous ses nouveaux joueurs et le coach et reprenez mr CORREA c'est mon point de vu bien à vous
Les joueurs recrutés ne sont pas "à virer". Mais la mayonnaise ne prend visiblement pas. On avait été (il ya longtemps) 4e de D1 avec une défense intraitable, là on a une véritable passoire. Avec les bricolages dus au mercato et aux blessures, ça se comprend, mais il ne faut pas traîner pour remédier à ça. Après, même si ça n'a rien donné, il y a eu parfois quelques jolies combinaisons. En tout cas, pas la peine d'avoir une attaque de feu si les attaquants n'ont pas un ballon à se mettre sous la dent. Le seul qu'on voit partout sur le terrain, c'est Biron. Il attaque, il défend et quand il a un bon ballon, c'est qu'il est allé le chercher lui-même. Mais si on ne joue pas mieux, il va s'user le mec.
La ligue 2 c est d abord la défense le reste vient après