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Entretien ML2 – Jean-Louis Garcia : « On est en train de vivre quelque chose d’extraordinaire »

Le 31 décembre 2020, Gauthier Ganaye a succédé à Jacques Rousselot à la tête de l’AS Nancy-Lorraine. La première décision du président aurait pu être de se séparer de Jean-Louis Garcia, alors que l’ASNL ne comptait que 14 points au compteur. Mais la confiance a été accordée au coach. Quelques mois plus tard, cette décision s’avère judicieuse. Le club est le meilleur de la L2 sur l’année civile et a réalisé une belle remontada jusqu’à la 8e place avec 40 points ! Entretien passionnant avec le technicien nancéien qui s’est longuement confié à MaLigue2.

Jean-Louis, tout va très vite dans le football… Nancy n’avait que 14 points et était au bord de la zone de relégation fin 2020, et vous êtes aujourd’hui la meilleure équipe de Ligue 2 en 2021 avec 40 points au compteur…

Jean-Louis Garcia : On a été un exemple de résilience comme cela arrive souvent dans le sport de haut niveau. On s’est retrouvé avec 14 points au 22 décembre, mais ça ne reflétait pas notre première partie de saison. On a été particulièrement malchanceux sur beaucoup de matchs. Hormis le déplacement à Clermont fin novembre où l’on perd 2-0 assez logiquement. Sinon, quasiment tous les autres matchs où on a eu des contre-performances nous ont laissé des regrets. On a eu des faits de jeu défavorables, et ce dès la première journée à Amiens (1-0) où on prend un but de Sehrou Guirassy qui est hors-jeu d’un mètre.

Notre premier match à domicile, on mène 2-1 contre Guingamp et on se fait égaliser à la 95e minute. On a été la première équipe à avoir battu le Paris FC (0-2), mais derrière on a perdu contre Le Havre (1-0) en prenant un coup de pied arrêté. On va chercher un bon match nul à Pau (1-1) en infériorité numérique, on enchaîne 2 victoires d’affilée derrière, et après on est touché par le Covid. On a été le premier gros cluster au moment où on sortait la tête de l’eau, comme l’ont vécu nos amis de Clermont récemment. On va à Caen, et on perd 2-1 dans le temps additionnel encore une fois. On a plein d’exemples comme ça. Cela ne voulait pas tourner en notre faveur, alors que le contenu était pourtant là. Le tout dernier match dans cette période là, on mène 3-2 contre Chambly et on se prend encore un but à la fin…

On est parti à la trêve hivernale avec le moral dans les chaussettes, ce n’était pas évident. Je me suis dit qu’il fallait qu’on travaille sur le fait de pouvoir faire basculer les choses en notre faveur. Pour moi la chance n’existe pas vraiment, mais il faut être plus attentif sur les détails. Et je voulais qu’on reste résolument optimiste. J’ai travaillé sur cette confiance qui nous échappait, et sur nos émotions. Je voulais que ce soit le carburant de notre confiance.

Comment concrètement êtes-vous parvenu à travailler sur l’aspect mental de votre groupe ?

On a travaillé sur l’analyse des matchs et non pas sur les résultats. On a montré aux joueurs par les images qu’on avait un ratio d’occasions de but/buts concédés qui était extrêmement élevé. On ne concédait quasiment rien, et les mecs en face faisaient presque du 80% de réussite sur leurs occasions. On n’était pas une mauvaise défense, mais il y avait de temps en temps une petite erreur individuelle, un manque de concentration etc. On voulait insister sur les pensées positives. Et les pensées positives, c’était de revoir les matchs, faire les constats, montrer qu’on était capable de courir plus que l’adversaire, qu’on se créait autant d’occasions, qu’on marquait beaucoup, mais qu’il fallait gérer nos émotions dans le temps additionnel. Tout cela, on l’a fait mais en ne portant pas toute notre attention seulement sur les aspects négatifs, sinon les choses risquaient d’empirer. On voulait avoir des pensées « énergisantes » plutôt que « limitantes ». Et on a vraiment travaillé pour avoir un mental 100% positif.

« On a vraiment travaillé pour avoir un mental 100% positif »

Avec ce premier match de l’année 2021 incroyable à Valenciennes, où vous renversez le scénario du match de 0-2 à 3-2 en infériorité numérique !

Il nous fait du bien, c’est clair ! A ce moment-là, il y a des sondages dans les journaux, « Garcia est-il toujours l’homme de la situation ? », il y le changement de propriétaires, il y a des « Garcia très menacé » alors que bon…Il fallait tout de suite montrer nos bonnes intentions. Le président Gauthier Ganaye a eu des mots brefs et concis, et il nous a laissé travailler. Ce match à VA commence mal, on perd 2-0 et on se retrouve à 10 contre 11. Mais l’année dernière, on avait battu Le Mans à 9 contre 11 déjà. Et en octobre, on avait obtenu le nul à Pau aussi (1-1) avec des occasions pour gagner. On gère bien l’infériorité, mais là, on a fait un exploit énorme ! Avec des images fortes : la réussite retrouvée par le groupe, le sauvetage de Rocha Santos sur la ligne, la passe décisive de Seka après un rush… C’était le fruit de ce qu’on s’était dit : une équipe qui ne lâche jamais et qui croit en ses convictions.

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