Chamois Niortais

Six mois et puis s’en va… Quel bilan pour Patrice Lair aux Chamois Niortais ?

Arrivé l’été dernier à Niort, après plusieurs saisons dans le foot féminin, Patrice Lair était plein d’ambition pour sa nouvelle équipe. Des ambitions qui se sont envolées après son départ fracassant cette semaine, alors que les Chamois sont bien installés en haut de tableau.

Son arrivée l’été dernier avait suscité quelques incertitudes. Après plusieurs saisons dans le foot féminin, Patrice Lair débarquait en Ligue 2 aux Chamois Niortais. Avec un effectif amputé d’une demi-douzaine de cadres et un entraîneur débutant dans le championnat, le club des Deux-Sèvres partait dans l’inconnu. Six mois plus tard, le pari est réussi avec 30 points en 17 journées et un réel impact sur l’environnement niortais. Mais le départ surprise du Breton, dont les raisons sont encore floues, laissera forcément un goût d’inachevé.

Un bilan comptable exceptionnel

A une journée de la trêve hivernale, il ne manque qu’une dizaine de points à Niort pour assurer son maintien en Ligue 2. Une performance aussi exceptionnelle qu’improbable lorsque l’été dernier de nombreux cadres quittaient le navire (Roye, Choplin, Agouazi…). Et pourtant Patrice Lair annonçait déjà viser le top 10 dans l’entretien accordé à MaLigue2 en juillet. Aujourd’hui, les Chamois sont à la lutte pour les play-offs d’accession, avec le même nombre de points que le FC Lorient (1-1 lors de la 18e journée), malgré qu’ils aient rarement accroché les autres meilleures équipes du championnat (défaites face à Metz, Lens et Grenoble). Si les coéquipiers d’Ande Dona Ndoh en sont là actuellement, c’est avant tout grâce à de courts succès contre des concurrents directs pour le maintien (cinq victoires 1-0). S’il est difficile d’imaginer les Niortais rester sur ce rythme jusqu’à la fin de la saison pour jouer la montée, le successeur de Lair sera épargné par la pression et l’enjeu de la lutte pour ne pas descendre. Sans oublier une qualification pour les 32es de finale de la Coupe de France, avec un adversaire abordable.

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 Un jeune effectif au maximum de son potentiel

Avec les départs des joueurs cités plus haut, Patrice Lair a été plus ou moins obligé de s’appuyer sur un effectif très jeune. Le deuxième plus jeune du championnat (22,74 ans de moyenne) avec seulement deux trentenaires. Si l’ancien coach des féminines de l’OL et du PSG réclamait des renforts plus expérimentés, il a parfaitement su exploiter les qualités de ses joueurs novices. Articulé autour de la colonne Allagbé-Conte-Louiserre-Dona Ndoh, son onze changeait régulièrement. Au total, il a offert du temps de jeu à 23 éléments. Et lorsque son effectif professionnel ne lui donnait pas satisfaction, il n’hésitait pas à piocher dans l’équipe réserve (Gueye, Baroan). Avec lui, six joueurs ont découvert la Ligue 2 ces dernières semaines. Ses méthodes de travail très exigeantes semblaient parfaitement fonctionner avec ces jeunes demandeurs et insouciants. Jusqu’à ce mardi 11 décembre…

Des déclarations fracassantes

Avant la saison, Patrice Lair prévenait :« J’ai un caractère qui n’est pas facile. Ça plait ou ça ne plait pas ». Et le natif de Saint-Brieuc n’a pas failli à sa réputation. Avec souvent les installations niortaises à l’origine de ses coups de gueule :

« Niort peut-il exister en Ligue 2 ? Déjà avoir un stade ce serait bien… »

« Cela fait trois semaines que j’entends que des conneries, qu’on est capable d’être dans les cinq premiers… »

« Je ne demande pas à avoir les installations de Lyon ou de Paris mais un minimum. Il n’est pas question de faire une deuxième saison à Niort dans ces conditions-là. »

Finalement, il n’aura même pas fini sa première année chez les Chamois. Et le coach de 57 ans s’est même attiré les foudres de la mairie niortaise suite à ses déclarations sur le stade René-Gaillard. Comme avec le Paris Saint-Germain, son aventure se sera terminée en eau de boudin.

Dona Ndoh patron, Vion latéral droit

Combien d’entraîneurs seraient capables de débuter une rencontre de Ligue 2 avec seulement deux défenseurs de métier ? Peu, et Patrice Lair en fait partie. Lors de la dernière journée face à Valenciennes, le désormais ex-technicien niortais n’alignait qu’Ibrahima Conte et Issouf Paro en tant que spécialistes du poste. Avec Thibaut Vion reconverti latéral droit. Un coup tactique réussi puisque l’ancien Messin avait été le meilleur sur la pelouse ce jour-là. Une confiance aveugle des joueurs envers leur coach symbolisée par Ande Dona Ndoh. L’avant-centre camerounais est toujours le buteur efficace de Ligue 2 mais c’est aussi devenu un patron. Nommé capitaine par Lair, il a pris un rôle de grand frère assez improbable il y a encore quelques mois vu son caractère plutôt introverti.

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Des résultats inédits depuis Pascal Gastien

A son arrivée, Patrice Lair confiait vouloir « amener un peu plus de monde au stade et créer une certaine embellie sur la région ». Pari raté pour le Briochin. L’affluence n’a pas forcément augmenté au stade René-Gaillard par rapport aux saisons précédentes (3 621 spectateurs en moyenne). Et ce, malgré des résultats inédits depuis la saison 2013-2014 et la cinquième place obtenue à l’époque par Pascal Gastien. Sa volonté de faire grandir un club entre Bordeaux et Nantes n’aura pas pris du côté du public. Peut-être par manque de temps. Mais surtout à cause d’une enceinte loin d’être attrayante. Il suffit de voir les réactions des supporters niortais sur les réseaux sociaux suite à l’annonce de son départ pour se rendre compte de son impact sur le club en quelques mois. La déception et la frustration de le voir partir si tôt n’en est que plus grande.

Crédit photo : Olivier Drilhon.

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