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Entretien ML2 – Didier Ollé-Nicolle : « Je souhaite vraiment qu’Orléans continue sa progression »

Douzième de Ligue 2 l’an dernier, l’US Orléans a obtenu son meilleur classement depuis la saison 1989-1990. Mais le club du Loiret s’est affaibli durant le mercato estival avec le départ de trois titulaires, dont le meilleur buteur et passeur : Yannick Gomis. Annoncé lui aussi sur le départ, l’entraineur orléanais, Didier Ollé-Nicolle est finalement resté et s’est confié à MaLigue2 sur la stratégie de son club dans le recrutement.

MaLigue2 : Dans une semaine c’est la reprise du championnat, est-ce que votre équipe est prête ?

Didier Ollé-Nicolle : Loin de là. On n’est jamais prêt mais je pense que parmi nos adversaires, il y a peu d’équipes qui sont prêtes pour le premier match. On essaye de se préparer au mieux et d’être le plus prêt possible, comme tout le monde. Le gros du travail a été fait pour être, on l’espère, bien le plus longtemps possible parce que la saison est longue. Maintenant, il faut peaufiner pour démarrer au mieux parce qu’on sait que c’est important.

Vous avez disputé un dernier match amical contre Clermont, ce vendredi, c’était une sorte de « journée zéro » avec une configuration similaire à celle d’un match de Ligue 2 ?

Oui, on a joué vendredi à 19h donc au niveau du timing et pratiquement de l’heure, on a essayé de se rapprocher le plus possible du premier match. On a fait deux matchs avec tout l’effectif et des jeunes pour compléter afin que tout le monde ait un match dans les jambes. L’idée, c’est de donner du rythme et que les mecs se rapprochent le plus possible de ce qu’ils vont découvrir la semaine prochaine.

Vous débutez la saison par trois grosses écuries de Ligue 2 avec Lens, Metz et Auxerre, comment vous l’appréhendez ?

On verra, comme je l’ai dit, je pense que personne n’est prêt. Donc si nous, on n’est pas prêt à 100%, les autres certainement non plus. Tous les entraineurs de Ligue 2 que je croise et qui me demandent notre début de championnat, quand je leur dis les trois noms, ils sont un peu inquiets pour nous. Quand sur les trois premiers matchs vous jouez Lens, Metz et Auxerre, vous avez l’impression d’être en Ligue 1. Pour un club comme Orléans, sur le plan médiatique et de l’image, c’est très bien. Sur le plan purement sportif, on sait qu’il faudra qu’on fasse obligatoirement des prestations de haut-niveau pour obtenir des résultats contre ces trois adversaires. On jouera notre chance à fond même si on sait que c’est un début qui n’est pas simple. 

Pour revenir sur l’intersaison, on a parlé d’un départ pour vous d’Orléans, qu’est-ce qui vous a convaincu de rester finalement ?

Le président ne me libérait que si c’était pour aller dans un club de haut-niveau. C’est à dire, un club très reconnu de Ligue 2 ou un club de Ligue 1. Autrement, en aucun cas, je ne serai parti d’Orléans. Il y a un club de Ligue 2 qui m’intéressait, qui m’avait contacté et un club de Ligue 1 qui m’avait aussi approché. Donc c’était soit l’un, soit l’autre. Ou soit je restais à Orléans parce que déjà je suis sous contrat. Et parce que le président souhaitait que je reste et m’avait proposé une prolongation de contrat, donc cela a une valeur sur le plan humain et de la reconnaissance. J’en étais respectueux mais à l’inverse, il me libérait pour services rendus s’il y avait un projet qui était vraiment difficile à refuser. On était sur la même longueur d’onde. Et puis voilà, le projet où j’aurais pu aller, ce n’est pas moi qui ait été choisi sur les deux derniers noms, très honnêtement. A partir de ce moment-là, je restais obligatoirement à Orléans. Le soir même où l’autre club a nommé son entraineur, le président m’a appelé pour qu’on discute de travail et d’avenir. Il n’y a pas eu d’ambiguïté.

Après votre belle 12ème place la saison dernière, quels sont vos objectifs pour cette nouvelle saison ?

On a perdu des joueurs importants comme Yannick Gomis et Ferris N’Goma, qu’on a dû vendre, et Denis-Will Poha, qui est retourné à Rennes. C’étaient des joueurs très influents dans notre système. Je pense qu’on a été reconnu globalement comme une équipe qui était « emmerdante » à jouer parce qu’il y avait du dynamisme. Et c’étaient trois des éléments qui avaient cette caractéristique. Donc l’idée a été de leur trouver des remplaçants.

En 18 mois, j’ai lancé neuf joueurs qui n’avaient jamais mis les pieds en Ligue 2. Des jeunes joueurs en post-formation, c’est la stratégie de notre club actuellement de faire une équipe jeune pour qu’ils puissent progresser ensemble sur plusieurs saisons. Malheureusement, on a perdu des éléments forts en cours de route, cela nous a fait perdre un peu de temps. Je pense que notre préparation a été un peu plus compliquée que l’année dernière. L’an dernier, dès le départ de la préparation, on avait tout notre effectif alors que là, ils arrivent petit à petit. On a encore besoin de deux joueurs. C’est un peu moins clair que précédemment mais notre objectif est de rester sur le même train, le même style d’équipe que l’année dernière. Et quand on est sportif et compétiteur, on a toujours l’ambition de faire mieux. En tout cas, je souhaite vraiment qu’Orléans continue sa progression.

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Vous parlez d’un besoin de deux joueurs, à quels postes ?

Je pense que Durel Avounou et Joseph Lopy peuvent être des substituts de Denis-Will Poha et Ferris N’Goma. Dans des styles différents mais ce sont des jeunes joueurs et qui vont amener une plus-value puisque ce sont des garçons qui ont évolué en Ligue 1. Par contre, pour l’instant on n’a toujours pas remplacé Yannick Gomis.

Donc vous ne considérez pas Fahd El Khoumisti comme son remplaçant…

Il est très intéressant mais on n’a pas renouvelé Livio Nabab à l’intersaison et on a perdu d’autres joueurs offensifs. Fahd El Khoumisti rentre dans le remplacement de ces garçons-là mais numériquement, il nous faut encore un attaquant au moins. On est en discussions mais cela ne s’est pas encore concrétisé. 

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Comme l’année dernière, vous avez fait venir plusieurs jeunes joueurs en provenance d’équipes réserves de Ligue 1, pourquoi avoir mis en place cette stratégie ?

C’est la stratégie avec laquelle j’ai toujours fonctionné et réussi. J’aime bien travailler avec ces garçons-là parce qu’ils ont des jambes et dans une équipe c’est important. On a le bel exemple de la Coupe du Monde avec la France : une équipe jeune avec des mecs qui sont capables de répéter les efforts. Ce qui a été la réussite de notre équipe la saison dernière, ce sont des joueurs qui venaient de CFA, qui n’avaient jamais joué en Ligue 2, qui sont devenus des titulaires et des bons joueurs de Ligue 2. On a déjà trois, quatre garçons d’expérience dans le groupe. Je pense à Karim Ziani, Pierre Bouby, Cédric Cambon et Anthony Le Tallec, en espérant qu’il revienne mais pour l’instant, il est blessé. L’idée, c’est de faire une bonne alchimie entre ces garçons qui encadrent et les jeunes pour garder du dynamisme et de la fraicheur. J’aime bien avoir du potentiel de progression. Ce sont des garçons qui, s’ils bossent et écoutent, peuvent passer un cap et indirectement faire franchir un cap à l’US Orléans. C’est un deal gagnant-gagnant.

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Souvent les prêts sont considérés comme précaires mais, à part Denis-Will Poha, tous les jeunes prêtés la saison dernière sont restés à Orléans…

Oui c’est ça, Denis-Will Poha, Gabriel Mutombo, Yohan Demoncy, Gaëtan Perrin et Maxime D’Arpino étaient prêtés. Ils auraient pu ou pas retourner dans leurs clubs, c’était le pari. Et quatre des cinq ont signé pour trois ans chez nous. C’est bien pour le club d’avoir sous-contrat des jeunes joueurs qui ont encore beaucoup de choses à découvrir et à faire. Et puis pour eux, c’est que certainement le fonctionnement du club, les entrainements, la façon de jouer leur convient.

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C’est aussi un bon appel du pied pour les jeunes du club, pour la formation. Le centre de formation est sur le point d’aboutir donc cela montre à tous les jeunes de la région qu’on est un club qui donne la chance aux jeunes. C’est un peu ma patte mais c’est aussi la stratégie du manager général et du président.

Propos recueillis par Clovis Canivenc

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