Berrichonne Châteauroux

Landry Bonnefoi « Ne pas finir derniers »

La Berrichonne Châteauroux reçoit l’AJ Auxerre demain soir, avec l’objectif de repousser l’officialisation d’une relégation le plus tard possible. Avant cette rencontre, entretien avec le gardien de but berrichon Landry Bonnefoi.

landrybonnefoi
La vie en rose, ça passe d’abord par la tenue vestimentaire…

MaLigue2 : Il reste 6 matchs pour un pari improbable, se sauver. Quels sont les motifs d’espoir ?

Landry Bonnefoi : C’est dur après 6 défaites, mais il reste de l’espoir si on se remet dans les mêmes dispositions que le dernier match, à Laval. On l’a revisionné avec le groupe et le coach, même si le résultat n’a pas été bon, le contenu a été très intéressant. On s’est créé plus d’occasions qu’eux, ils ont marqué sur une erreur défensive de notre part. Comme à chaque fois qu’on fait une petite erreur, on est puni. Le fait qu’Arles Avignon n’avance pas trop non plus suscite l’espoir, de ne pas finir dernier, sachant qu’il y a déjà 11 points de retard sur Tours.

Dès que vous faîtes une erreur vous la payez cash, parfois sur de petites défaillances collectives ou individuelles, c’est systématiquement but derrière : mentalement, c’est très usant ?

On sait qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Chez certaines équipes, dans une dynamique un peu meilleure que la nôtre, l’erreur ne va pas se voir car elle va être sauvée in extremis, ou compensée par un but. Nous, ça se voit tout de suite : comme le dernier match, une absence de marquage sur un coup de pied arrêté, et c’est le joueur démarqué qui marque. Je vous l’accorde, c’est très usant.

Mais c’est aussi la réalité et l’exigence du monde professionnel…

Oui. On sait qu’on a un groupe très jeune, le monde professionnel nous pousse à faire le moins d’erreurs possibles.

landrybonnefoi2
Même avec le maillot de la Juve, ça fait but…

Si on cherche à positiver cette année, ce vécu peut vous aider à rebondir l’année prochaine, même en National ?

La moitié de l’effectif sera encore sous contrat, ça peut être une base. Les jeunes joueurs apprennent, mais malheureusement dans notre métier il faut apprendre très vite. Ils pourront en retirer quelque chose, si il y a descente ce sera surement bénéfique pour rebondir après. On le sait, des clubs renaissent de leurs cendres, comme Bastia, Metz, qui ont connu le National. Après, ce n’est pas un championnat si facile que ça non plus.

« Je suis à la recherche d’un club »

C’est un challenge qui pourrait vous intéresser ?

Pourquoi pas ? J’y réfléchis, si on me propose un beau projet. Pour être honnête, je suis à la recherche d’un club, j’ai envie d’autre chose. J’ai vécu deux ans très difficiles, mentalement et sportivement.

La Ligue 2 reste un championnat qui vous intéresse ou auriez-vous envie d’une autre expérience, de voir autre chose ?

Je suis ouvert à beaucoup de choses, j’ai joué en Italie, je sais comment ça se passe. Pourquoi pas l’étranger ? Si je dois rester en Ligue 2, ce serait toutefois volontiers !

Châteauroux a la particularité d’être un des rares clubs en France à intéresser des investisseurs, ça doit être rassurant aussi pour les joueurs ?

Il y a quelque chose à faire à Châteauroux, c’est un pensionnaire ancien de Ligue 2. On entend parler de projets, mais cela occupe plus les dirigeants que nous, on n’en parle pas trop. Notre projet sportif est de ne pas finir dernier, avant tout.

logochateauroux
Le Brésil Club de Châteauroux

L’extra sportif a souvent des répercussions sur le terrain. Dans ce drôle d’été avec le feuilleton Luzenac, Châteauroux a eu la place du méchant, alors que votre situation n’était pas simple non plus, vous ne saviez pas où le club allait jouer 15 jours avant la reprise. N’est-ce pas à l’origine de vos difficultés sportives ?

Ca a été compliqué, on s’était préparé pour commencer en National, avant de ne plus savoir où nous jouerions. Il y a eu des rumeurs sur la faillite de Valenciennes, puis l’épisode Luzenac. Le recrutement a été décalé, la phase de matchs amicaux a été très compliquée, nous étions mal vus, « l’équipe qui prenait la place de »… Après, on a été très contents d’être repêchés ! Personnellement, j’avais envie de montrer autre chose sportivement, que notre place n’était pas usurpée.

« C’est difficile de vouloir faire du jeu quand on est en fond de classement »

Vous devez donc regretter doublement cette saison ratée ?

Je pense qu’on mérite mieux, le groupe aurait aimé montrer qu’on avait le niveau, et je pense qu’on l’a. Je suis très déçu, personnellement, ça me fait mal de me voir et nous voir ici, à cette place, en ce moment.

landrybonnefoi3
Dans Châteauroux, il y a Châte. Bon, pas cette année…

Après avoir joué presque toutes les équipes de Ligue 2, quels sont vos favoris pour la montée en Ligue 1 ?

Troyes y est déjà, le Gazélec ne peut pas ne pas monter après une saison comme ça. Derrière, ça se jouera entre Brest, Angers et Dijon ; j’aimerai bien que ce soit un des deux derniers, ils tournent autour depuis un petit bout de temps.

Ce sont des équipes qui jouent un football intéressant…

(il coupe) Le football intéressant, c’est celui qui gagne et ramène les points.

Pas forcément en tant qu’observateur…

C’est sûr que tout le monde a envie de bien jouer au football. Maintenant, si on dit à Brest « Vous ne jouerez pas au football pendant les 6 prochains matchs mais vous monterez à la fin », ils prendront cette option ! La victoire, c’est ce qui compte avant tout. Après, si l’équipe a en plus mieux joué que l’autre, tant mieux.

Ca nous ramène à Châteauroux. Est-ce un regret par rapport à votre début d’année, où vous n’avez pas gratté des points, cadenasser certains matchs pour ne pas perdre, plutôt que d’avoir cherché à produire du jeu et se faire punir ?

Je ne sais pas… Au début d’année, on faisait des matchs assez intéressants dans le contenu, c’est vrai. Tout est basé sur les petites erreurs que l’on fait, individuellement, et ça faisait but à chaque fois. On n’arrivait pas à corriger cela. Mais quand on est englué dans le fond du classement, quand on est en déficit de confiance, c’est difficile de vouloir faire du jeu. On a moins de confiance en soi, c’est beaucoup plus dur.

Crédit photos : ImageSport53 & La Berrichonne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *