Le Racing Club de Lens retrouve donc la Ligue 1 à l’issue de la 38ème journée de championnat et une victoire 0-2 sur la pelouse du CA Bastia, après trois années passées à l’échelon inférieur. En obtenant la seconde place à 11 longueurs du leader incontesté, le FCMetz.
De la forteresse imprenable au voyageur sans crainte
En passant 33 des 38 journées de championnat sur le podium, le Racing Club de Lens est pourtant le club à être resté le plus souvent en position de monter ! Simplement, les lensois n’ont jamais semblé sûrs de leur fait. Après une première partie de saison où l’équipe se montrait intraitable à domicile avec 7 victoires et 1 nul lors des 8 premiers matchs à Félix Bollaert, la chute face à Istres 1-2 le soir de la trêve hivernale a marqué un tournant dans ce parcours sans accroc : s’en est suivi une série poussive de 7 matchs nuls, 2 victoires et une défaite finale contre Brest dans le match qui aurait dû être celui de l’officialisation de la montée… Lens termine finalement 7ème équipe à domicile et 2ème à l’extérieur.
Paradoxal lorsque l’on constate les difficultés rencontrées hors de leurs bases par les hommes d’Antoine Kombouaré durant les premiers mois. Seulement, le Racing a eu cette capacité d’élever son niveau de jeu et l’intensité physique lors des rencontres clés de la saison : en s’imposant 1-2 à Angers et 0-1 à Metz ; se montrant efficace lorsque le jeu n’y était pas comme à Brest ou Auxerre en janvier. C’est simple, le Racing Club de Lens s’est adapté tout au long de la saison, se montrant capable de rebondir après un faux pas mais aussi de trébucher là où on ne l’attendait pas.
Finalement, cette fête gâchée face à Brest restera une des images fortes de la saison, les hommes d’Antoine Kombouaré se révélant incapables d’obtenir le petit point nécessaire pour enthousiasmer un Bollaert de feu, à l’inverse de son équipe, très régulier et montant même en puissance tout au long de la saison.
Une équipe taillée pour la Ligue 2
L’autre symbole fort, ce sont les performances du jeune gardien Alphonse Areola. Indiscutablement l’homme majeur de la montée, il a multiplié les interventions décisives et s’est révélé l’homme le plus régulier de l’année. Impressionnant d’assurance pour un jeune de 21 ans qui disputait sa première saison pleine, n’encaissant que 31 buts en 35 rencontres, d’autant plus que sa défense montrait de nombreux signes de fébrilité tout au long de la saison. Si l’engagement physique d’Ala Eddine Yahia a fait ses preuves en Ligue 2, c’est nettement moins vrai au niveau supérieur. Comme pour ses compères de la défense qu’on voit mal tenir le rythme face à des formations de l’élite, tant ils semblaient déjà régulièrement dépassés. Au milieu de terrain, personne ne se dégage véritablement ; Jérôme Le Moigne a réalisé une saison convenable mais là aussi, quid à l’échelon du dessus ? Le jeune Benjamin Bourigeaud semble avoir quelque chose de plus que ses compères de La Gaillette, dont on entend souvent parler mais qu’on retrouve plus difficilement au rendez-vous sur le terrain. Enfin, c’est devant qu’il y a du mieux : s’il pêche encore dans la finition, Yohan Touzghar a réalisé sa deuxième saison consécutive à plus de 10 buts. Un total également atteint par le milieu offensif Pablo Chavarria, excellent durant quatre mois avant de connaître un creux. Daniel Ljuboja aura apporté sa contribution, aidé par une technique bien au-dessus de la moyenne permettant de combler une implication pas toujours au rendez-vous.
Quel seront les contours de l’effectif lensois la saison prochaine ? A l’heure actuelle, compliqué de le savoir. Simplement, il faudra envisager un sérieux renouvellement afin de se maintenir en Ligue 1 et tout faire pour conserver le rempart Areola dans les buts. Avec une paire de centraux complémentaires et un milieu de terrain renforcé, le Racing Club de Lens pourrait alors espérer faire bonne figure.
Qui, où et avec quels moyens en Ligue 1 ?
Difficile de connaître les désirs d’investissements d’Hafiz Mamadov au Racing Club de Lens. L’intersaison dernière, excepté le transfert de Pablo Chavarria, l’ensemble des recrues de l’effectif lensois provenait de prêts ou de signatures de joueurs libres. « Être en Ligue 1 pour voir »… C’est désormais le cas et Antoine Kombouaré déclarait hier soir « qu »il attendait de voir quels seraient les moyens mis à la disposition du club pour recruter. » Réponse sous peu probablement, sans oublier l’actuel encadrement de la masse salariale par la DNCG…
Le coach a pour sa part mené à bien sa mission de ramener les « Sang et Or » dans l’élite du football français. Point. Difficile de s’enthousiasmer sur le jeu produit par sa formation. A sa décharge et comme souligné plus haut, l’effectif ne lui permettait pas forcément d’instaurer une volonté de poser le jeu et l’imposer à l’adversaire, privilégiant plutôt le contre. Peut-être par choix… Toutefois, notons les essais de coaching -peu payants – en cours de match, lorsque Antoine Kombouaré n’hésitait pas à changer de schéma ou sortir un de ses 6 afin d’apporter un supplément d’animation offensive. Enfin, le coach aura dégagé une certaine forme de sérénité, ne semblant jamais vraiment s’affoler au long de la saison. En conservant sa part de stress intérieurement pour ne pas déstabiliser un peu plus une équipe en manque d’assurance ?
En conclusion, c’est bien la sérénité dégagée par le club lensois qui restera le maître mot de cette saison 2013-2014. Malgré toutes les contrariétés relevées, personne n’a jamais semblé céder à la panique.
S’ouvre maintenant une période plus incertaine : quelle équipe pour se maintenir en Ligue 1 ? avec quel jeu ? dans quel(s) stade(s) ? La seule certitude, c’est que le public sera encore et toujours au rendez-vous. Pour le reste, beaucoup de questions en suspens…