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Entretien ML2 – Réginald Ray : « Faire en sorte d’être le poil à gratter de la Ligue 2 »

Cet été, Valenciennes a effectué une préparation dense, ponctuée de 7 matchs de préparation. Plus que tout autre club de Ligue 2. L’entité nordiste aimerait bien faire bonne figure dans un championnat où elle s’est le plus souvent battue pour sauver sa peau ces dernières années. Réginald Ray, rencontré ce mardi après la séance matinale, revient sur l’avant-saison de son groupe et sur les ambitions qui l’animent.

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MaLigue2 : A 10 jours du début de la saison, quel bilan tirez-vous de la préparation ?

Réginald Ray : Nous avançons bien. Forcément, dans la préparation, il existe différentes phases. Nous avons dépassé la grosse charge de travail. J’inclus les matchs de préparation dans le nombre de séances, et nous en sommes à 40 séances en 4 semaines après le match de samedi dernier (1-1). Je vous laisse calculer… Avec quasiment tout le monde sur le pont. Cela avance bien, ça bosse bien, avec toujours le même état d’esprit. Nous voulons donner du temps de jeu à tout le monde, uniformiser la préparation athlétique. Nous aurons besoin de tout le monde avec ce démarrage en trombe, avec 7 à 8 matchs de compétition en août avec la Coupe de la Ligue. Nous allons retrouver progressivement de l’énergie, avec 2 semaines classiques avant le début de saison.

Justement, comment anticipe-t-on ce très gros mois d’août ?

L’idée, c’est que tout le monde puisse répondre au fait de débuter les matchs, voire de les enchaîner. Nous aurons une semaine à 3 matchs, peut-être même 2. Nous devrons en tenir compte. Peut-être que, d’ici-là, nous aurons des arrivées… Nous aurons peut-être le retour de Sikou Niakhaté, qui est avec l’équipe de France U19 à l’Euro. Entre temps, nous aurons le retour de Loïc Nestor, qui a eu une petite alerte à l’ischio. Nous avons aussi des jeunes qui montent en puissance, et que j’espère voir taper à la porte de l’équipe première de façon durable. Pour l’heure, tous les feux sont au vert. Sauf que nous n’avons pas notre effectif définitif. C’est un peu la problématique de beaucoup de coachs, à partir du moment où nous avons un mercato aussi étiré et qui se termine très tard.

Les clubs attendent de se lancer pour jauger leur effectif et l’ajuster le cas échéant…

Oui, enfin je ne suis pas trop dans ce cas-là. Tout a été ciblé en amont. Et puis, la préparation amène des enseignements. Des joueurs pouvaient être en difficulté en fin de saison reviennent avec d’autres intentions et sont performants. Il y a des joueurs sollicités, aussi, qui peuvent l’être jusqu’au 31 août. Nous devons pouvoir pallier à l’éventualité d’un joueur partant. Il y a des joueurs de retour de prêt qui, pour certains, je voulais reprêter et qui sont toujours là. Ils peuvent donner de bonnes indications ou confirmer qu’il leur faut du temps de jeu ailleurs. Il y a une mouvance permanente jusqu’au 31 août.

« Des armes à faire valoir »

Combien de joueurs vous manque-t-il aujourd’hui ?

Il nous faut indéniablement un latéral gauche et certainement un joueur offensif d’un profil différent de ce que nous avons. Cela dépendra aussi des départs, forcément. Car nous n’avons pas la richesse d’Auxerre, de Lorient, de Lens, de Troyes, de Metz… J’en oublie certainement. Nous aurons aussi des armes à faire valoir. Nous aurons aussi un état d’esprit à avoir sur chaque séance, chaque match. Je serai très vigilant et intransigeant toute l’année.

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Au niveau de la préparation, Valenciennes aura effectué 7 matchs, plus que n’importe qu’elle autre équipe de Ligue 2. Pourquoi ?

Nous préparons une saison. Nous préparons un début de championnat assez chargé. Forcément, chaque joueur ne joue pas 7 matchs. L’idée, c’est que chacun ait pu jouer entre 3 et 3 matchs et demi, en fonction des disponibilités. Un joueur doit pouvoir commencer la saison avec au moins 3 matchs. Les entraînements ne suffisent pas. Il n’y a rien de mieux que les matchs de préparation. Car il y a de vraies oppositions. On l’a vu lors de nos 3 rencontres en stage. Nous voulions avoir des oppositions qui nous mettent dans le dur.

Vous êtes avec votre groupe depuis le début de la préparation, ce qui n’était pas le cas la saison dernière, après avoir repris derrière Faruk Hadzibegic. En quoi cela change dans la façon d’aborder votre saison ?

Cela donne le temps de mettre des choses en place. Une majorité du groupe était là l’an dernier, donc il s’agit de rappels. Sur un plan du jeu, sur les principes, sur un plan athlétique aussi. 2 mois avant la fin du championnat, j’avais fait venir Didier Bouillot, préparateur avec lequel j’ai travaillé à Bastia, au Paris FC. Nous sommes donc sur une continuité. Le temps passé, hors compétition, est fait pour apprendre à se connaître plus globalement. Le stage a permis de passer du temps ensemble. Nous devons comprendre que nous sommes sur des objectifs communs et que tout se fera de façon collective.

Le nouveau prêt de Gaëtan Robail est, nous l’imaginons, une bonne nouvelle.

Oui, même si c’était prévu. Il devait être prêté un an et demi l’hiver dernier, même si nous aurions souhaité autre chose au départ. Gaëtan est un joueur important de notre effectif. C’était important qu’il continue.

« Savoir où l’on va, où l’on veut aller »

Le retour d’Ahmed Kantari, après un an sans jouer, est également important pour votre groupe.

Oui, bien évidemment, même si on sait qu’il faut toujours beaucoup de temps pour revenir. Pour lui, cela avance très bien. Nous sommes vigilants. Il participe à tout. Il est sur une préparation un peu en avance, pour moi, même si nous restons vigilants. Il apportera toute son expérience, son esprit de compétiteur et nous en avons besoin. Cela rejoint les paramètres d’une équipe qui ne lâche pas, qui est mentalement prête à combattre, à souffrir ensemble, qui sera dans l’engagement permanent. Si, collectivement, nous sommes là-dessus, nous aurons les talents individuels qui s’exprimeront. Et nous en avons.

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Cela fait plusieurs saisons que Valenciennes annonce vouloir jouer un peu plus haut, et doit se battre à chaque fois pour le maintien. Cette fois, c’est la bonne ?

Cela fait 4 ans que le club joue le maintien. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que le club a failli mourir et qu’il y a eu des problèmes financiers. Les faits sont là. Avoir un stade de Ligue 1, des installations de haut niveau et un passé en Ligue 1 ne suffit pas, ne suffit plus. Pour se donner des ambitions, car je parle rarement de résultat à mes joueurs, il faut s’en donner les moyens sur chaque match. Cela passe par des étapes. La construction d’un effectif compétitif : des joueurs, des apports techniques, la construction d’un vestiaire, d’un état d’esprit. Et puis, bien travailler dans le fonctionnement, dans le cadre. Savoir où l’on va, où l’on veut aller. S’il y a ces bases, on se donne les moyens de s’armer pour être ambitieux sur chaque match. Sachant qu’il y a 14 équipes qui pensent la même chose. Si, en plus, nous évoluons dans un contexte serein, avec des signes positifs…

Le fait qu’il existe désormais des play-offs, cela ouvre-t-il davantage la porte pour une montée potentielle ?

Pour moi, ce sont des objectifs qui ne veulent rien dire. Que Lorient, que Lens, que Troyes, Metz et Auxerre ambitionnent, car ils ont les moyens pour, de jouer au moins les barrages, ça me semble légitime. Nous, si je veux être dans la provocation, je vais vous dire que l’on essayera de faire mieux que l’an dernier. Mais nous aurons beaucoup d’ambitions. Nous allons faire en sorte d’être le poil à gratter de la Ligue 2.

Propos recueillis par Laurent Mazure

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