Sous le soleil du Touquet, le RC Lens termine son premier stage estival. Ce mardi matin, après 2 heures d’un entraînement intense, Philippe Montanier a, pendant un quart d’heure, répondu à nos questions. Début de la préparation, mercato et vision plus générale sur la Ligue 2, il n’a évité aucun sujet.
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MaLigue2 : Quel est votre ressenti sur les quelques jours passés avec votre nouveau groupe, durant ce stage au Touquet, qui s’achève ce mercredi ?
Philippe Montanier : Nous avons tenté de mettre plus de charges d’entraînement. C’est le but. Plus de volume également. Nous nous entraînons 2 fois par jour. Le stage permet de contrôler la diététique, de se voir en réunion à l’hôtel. Il s’agit de monter en puissance sur la préparation athlétique, et de commencer à parler technico-tactique sur l’aspect défensif, que l’on va développer.
Qu’attendez-vous du premier match amical face au Touquet ce mercredi ?
Cela sera une séance de travail. Nous avons fait une grosse séance physique ce mardi soir, avant un autre entraînement ce mercredi matin. Nous ne préparons pas le match. Nous considérons cela comme une séance d’entraînement. C’est cependant l’occasion de faire une revue d’effectif, de voir une équipe en place, de voir aussi des principes travaillés à l’entraînement, s’ils sont bien intégrés, assimilés, et les corriger.
Vous parliez d’une revue d’effectif. Ce dernier à votre disposition est relativement jeune.
Très jeune, oui.
Est-ce un problème dans une préparation ?
Non. Cela permet de les voir à l’oeuvre. Il y a des jeunes que je découvre. Ils sont très intéressants. On sait aussi que, pour que les jeunes donnent la pleine mesure de leur talent, il faut qu’ils soient encadrés par des joueurs d’expérience. C’est l’objectif du recrutement. La force de Lens reste son centre de formation. Nous nous appuierons sur ces jeunes, qui ont besoin d’être encadrés.
« Comme une impression que l’on tourne une page »
L’an passé, de nombreux joueurs ont évolué peut-être en dessous de leur véritable niveau, à cause d’une souffrance psychologique réelle. Votre travail, aujourd’hui, n’est-il pas de remettre le moral de ces joueurs d’aplomb ?
Je ne suis pas forcément sensible à ce qui a pu se passer l’an passé. Je n’y étais pas. J’arrive avec un oeil neuf. Nous redémarrons une nouvelle saison, nous tournons la page. J’espère que la prochaine saison ne ressemblera pas à la précédente. Pour l’heure, je ne sens pas les joueurs marqués. Je les sens contents de reprendre, comme une rentrée des classes. En plus dans des conditions exceptionnelles avec les installations du Touquet, un temps superbe. Pour l’heure, nous sommes dans une phase agréable de préparation.
Lens connaît des changements à tous les niveaux en ce moment. Il y a comme un nouvel espoir, de l’enthousiasme avec cet élan de fraîcheur. Le ressentez-vous comme cela et cela vous ajoute-t-il une forme de pression supplémentaire ?
La pression est toujours là et est importante. Nous en avons besoin. J’ai souhaité, avec le staff, amener de nouvelles têtes, une nouvelle dynamique. Alors, oui, ça se passe aussi à tous les étages du club. Comme une impression que l’on tourne une page et qu’on en ouvre une autre. Sur une page blanche, il y a beaucoup à écrire et beaucoup d’espoirs. Mais nous serons vite rattrapés par les résultats. La saison sera forcément très difficile, car je n’ai jamais connu de saison facile.
Le changement est également palpable sur le mercato, avec la fin d’un recrutement plus « exotique » qui n’a pas porté ses fruits. Vous avez montré, avec Leca, Centonze ou Gomis, que vous recherchez des joueurs rompus aux joutes de la Ligue 2.
Oui, c’est notre priorité. Mais nous sommes aussi bloqués avec le mercato. La priorité est de trouver des joueurs qui connaissent bien la Ligue 2, des francophones pour la communication. Mais nous sommes aussi coincés sur des postes où nous n’arrivons pas à trouver, où parfois le joueur est cher, ou nous sommes concurrencés par des équipes de Ligue 1. Nous serons peut-être obligés de prendre, sur un ou 2 postes, des étrangers, car les critères sont d’abord sportifs. J’ai peur que sur certains postes, nous soyons un peu en difficulté.
A la fin de l’entraînement, vous avez parlé longuement avec Jean-Louis Leca. Ce dernier aura forcément un rôle particulier. L’envisagez-vous comme un relais dans le vestiaire ?
Oui, j’ai toujours besoin de 3-4 joueurs cadres, comme Walid Mesloub. Ils ont de l’expérience, ils veulent que l’équipe avance. Ils prennent le relais dans le vestiaire et gèrent aussi certains problèmes. C’est important d’avoir des joueurs expérimentés avec un excellent état d’esprit.
« Notre objectif sera d’être dans les 10 premiers »
D’un point de vue plus général, on dit souvent que la Ligue 2 est, aujourd’hui, une mini-Ligue 1. Êtes-vous en phase avec cette affirmation ?
Il s’agit de 2 divisions différentes selon moi. On voit bien, cependant, que ceux qui montent (Amiens, Strasbourg) sont prêts à figurer en Ligue 1. La différence n’est pas flagrante. Mais le championnat de Ligue 2 est différent de la Ligue 1, d’un point de vue technique, bien sûr, et il y a un peu plus d’impact athlétique en Ligue 2. C’est la petite soeur qui n’est pas très loin de la grande soeur.
Vous avez comme ambition de mettre en place des valeurs, un groupe. Au regard des dernières saisons, on ne peut donc pas réussir en Ligue 2 sans cette cohésion ?
Oui, je pense que tout projet de jeu et tout projet sportif se basent sur des valeurs. On doit se mettre d’accord sur ces valeurs-là. Une fois que nos valeurs sont celles du groupe, après, nous pouvons bâtir notre projet sportif. Le football est un sport collectif, avec de la cohésion, un groupe. Des équipes n’étant pas programmées à monter l’ont fait en s’appuyant sur ces valeurs.
Vous à Lens, Frédéric Antonetti à Metz… il y a de nombreux coachs expérimentés en Ligue 2. Preuve que ce championnat attire ?
Il est attractif et il y a surtout des gros clubs en Ligue 2. Lens, Lorient, Metz, Auxerre, Le Havre… C’est pour cela qu’on parle d’une petite Ligue 1. 80% des équipes ont connu la Ligue 1. Notre objectif sera d’être dans les 10 premiers. Puis, nous verrons où nous nous situons en avril, voir si le coup est jouable. Mais d’ici le mois d’avril, il y a un petit peu de temps.
Propos recueillis par Laurent Mazure, au Touquet
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