Moribonde en fin d’année 2017, l‘AJ Auxerre montre un tout autre visage depuis le passage à 2018. Avec Pablo Correa sur le banc, élu coach du mois de janvier sur notre site, le club bourguignon s’est considérablement éloigné de la zone de relégation pour se caler en milieu de tableau. Symbole de ce renouveau, Hamza Sakhi s’est révélé déterminant dans cette remontée. Elu joueur du mois de janvier sur ML2, le milieu de terrain offensif se confie au lendemain de la défaite en Coupe de France face aux Herbiers (0-3).
MaLigue2 : Hamza, on image forcément beaucoup de déception dans le groupe après ce beau mois de janvier terni par cette élimination contre une équipe d’une division inférieure en Coupe de France…
Hamza Sakhi : Bien sûr, on était déçus après le match. Vraiment déçus. C’est souvent comme cela en Coupe contre des plus petits clubs, on se relâche et ça ne pardonne pas. On n’était pas du tout dedans, on s’est fait dominer offensivement comme défensivement, partout. Maintenant, il faut vite tourner la page et se concentrer sur le prochain match de championnat, où on doit aller assurer le maintien.
Pour revenir à quelque chose de plus positif, vous attendiez-vous à remporter cette distinction de joueur du mois de janvier ?
Non, c’est une belle surprise. J’ai travaillé dur pour en arriver-là, j’ai connu pas mal de difficultés par le passé… Donc évidemment, ça fait plaisir d’être récompensé. Je remercie ma femme, ma famille, mes amis, mon agent. Et c’est aussi grâce à ma petite fille de 10 mois, c’est elle qui me donne de la force chaque jour. Cette distinction est bien aussi pour tout le club, elle a une valeur collective car ce sont nos résultats qui nous ont permis de nous mettre en avant et de quitter cette zone rouge. Le nouveau coach nous a aussi fait du bien, il a apporté sa grinta.
Vous restez sur deux buts et trois passes décisives lors des quatre derniers matchs, sentez-vous que vous avez pris une nouvelle dimension dans cette équipe ?
C’est vrai que je suis en forme en ce moment, et les statistiques le démontrent. C’est la conséquence d’être bien sur le terrain comme en-dehors au sein de ce club. J’ai également beaucoup travaillé pour m’améliorer, et ce n’est pas fini, la saison est encore longue donc j’espère continuer à marquer et à être décisif pour le groupe.
« Avant, je n’utilisais pas ma frappe »
On a vu votre qualité de frappe notamment, vous hésitez moins à prendre vos responsabilités désormais ?
On me demande d’être décisif à mon poste. Avant les rencontres, Pablo Correa me demande toujours de tenter ma chance, et c’est ce que j’ai fait. C’est rentré contre Niort, donc après je me suis dit que je devais aussi marquer contre Orléans. Une fois qu’on commence, on ne veut plus s’arrêter (sourire). Avant, je n’utilisais pas ma frappe en match, le coach a insisté pour que je le fasse plus et ça me réussit.
Le groupe n’a pas du tout changé pendant le mercato hivernal, et pourtant vous n’affichez plus du tout le même visage depuis l’arrivée de Pablo Correa sur le banc. Comment l’expliquez-vous ?
Je pense que nos résultats sont la conséquence de tout le travail mis en œuvre depuis son arrivée. On travaille énormément tactiquement. C’est également un entraîneur qui nous parle beaucoup, qui nous met en confiance. Après sur le terrain, c’est à nous de faire les choses. Le départ de Francis Gillot a sans doute fait réagir le groupe aussi par rapport à ça. L’envie de jouer, de gagner, ça vient de nous avant tout. Pablo Correa nous motive, il nous dit aussi que ce n’est que du foot, qu’on doit savoir se relâcher pour aller chercher des points.
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L’AJA est remontée à la 11e place, à mi-chemin entre la zone rouge et les play-offs. Vous y pensez encore, à la montée ?
Bien sûr. Il y a deux mois, nous étions encore 17e, c’est la preuve que tout va très vite dans le football dans un sens comme dans un autre. Il vaut mieux regarder devant que de s’attarder derrière, même si on fait encore attention quand même à ne pas s’enflammer. Nous n’avons pas encore perdu en championnat en 2018, et on a envie de poursuivre cette série le plus longtemps possible.
« J’aimerais rester à Auxerre »
La réception de Nîmes (2e) doit aussi vous servir de revanche devant votre public par rapport à l’élimination en Coupe ?
Oui, c’est clair que ce serait bien de le faire pour eux. Je ne garde en plus pas un bon souvenir du match aller, on avait eu des difficultés (0-3). Nîmes est une bonne équipe, qui mérite sa place dans le haut de tableau. Même si c’est vrai que là-bas, on méritait peut-être un peu mieux, mais avec le carton rouge et le penalty, c’était ensuite difficile, c’était le vrai tournant du match.
Après la découverte de la L2 à Châteauroux en 2014, vous avez été recruté par Metz. Mais vous avez très peu joué sous le maillot Grenat, avec un prêt notamment la saison dernière en National à Epinal ? Un regret ?
Non, car ça m’a servi de descendre d’une division. A Metz au départ, j’ai eu une grosse blessure. J’ai été arrêté sept mois en raison d’une pubalgie, donc je n’ai pu jouer que trois matchs de Ligue 2. Ce prêt à Epinal était pour moi une bonne année, je n’ai pas de regrets. J’ai pu avoir plus d’agressivité dans ce championnat, et j’ai appris d’autres choses qui me servent aujourd’hui à Auxerre.
Vous êtes toujours prêté par Metz à l’AJA. Avec quel avenir à la fin de la saison ?
Je me sens bien à Auxerre, très bien même. J’aimerais bien rester, car c’est pour le moment le meilleur club par lequel je suis passé, je réalise ma meilleure saison ici. Mais bon, je ne suis que prêté donc la décision ne m’appartient pas. On verra cela avec les dirigeants dans les prochains mois.
Propos recueillis par Dorian Waymel