Le FC Metz, auteur d’une première partie de saison remarquable à tous points de vue, a connu un mois de janvier compliqué, enchaînant 2 matchs nuls puis 2 défaites. Les lorrains recevront le SM Caen ce vendredi à 20h. Si nous restons convaincus que l’équipe lorraine obtiendra l’accession en fin de championnat, il était temps pour nous de prendre le ressenti auprès de son coach, Albert Cartier.
MaLigue 2 : Janvier se termine, c’est la première fois que votre équipe n’a pas réussi à enchaîner derrière une défaite. Une part de doute s’est-elle installée ?
Albert Cartier : Ce qui est sûr c’est qu’autant je demandais de ne pas tomber dans l’excès d’euphorie quand tout allait bien, autant je demande de ne pas faire d’excès de pessimisme. Nous avons traversé une période difficile, elle est maintenant derrière nous, nous sommes toujours en tête du championnat. Le matelas de sécurité a servi à ça. Je tradurais cela en disant qu’on avait préparé du bois pour l’hiver et que l’hiver a été dur pour nous. On reste premier, on garde la même générosité en match et à l’entraînement, on se crée des occasions et situations ; tout n’est pas parfait mais on s’attache à travailler encore plus.
Et malgré cela, vous conservez une avance confortable de 5 points. L’objectif final reste la montée ?
Oui, bien sûr, de conserver une place dans les trois. Les mots du président en début d’année sont clairs, « tout faire pour monter », on met tout en oeuvre pour.
Toutefois, au niveau de la gestion du groupe, de l’approche mentale, avez-vous changé des choses pour tenter d’enrayer cette série ?
La philosophie d’un club comme Metz repose sur le travail et l’envie. Je suis arrivé en 1986 parce qu’il y avait cette culture, qui m’a été transmise par les éducateurs, entraîneurs, le président Molinari…le travail, et pas n’importe quelle envie : l’envie d’aller de l’avant. Ca c’est le FC Metz ! Parfois dans la difficulté, mais je fais partie des gens qui sont satisfaits quand c’est réalisé dans la difficulté, je pars du principe qu’on n’obtient rien facilement. Je suis le témoin de cette tradition, je m’attache à la faire passer à mes joueurs.
Vous recevez un concurrent direct, que vous pouvez « définitivement » distancer (9 points), finalement la pression est plutôt sur leurs épaules ?
La pression est sur les épaules du coach, il ne faut pas la mettre sur les joueurs car ils ont simplement besoin de jouer. Je rappele au groupe le plaisir, le partage. Le plaisir de faire des courses, de frapper au but, de sauver le ballon sur sa ligne, car le plaisir n’est pas qu’attaquer. Le partage lors d’une rencontre, une transmission de ballon. Un joueur ne doit penser qu’au plaisir et au partage, je le rappelle en permanence. Je préfère que la pression soit sur les épaules du coach, je l’assume.
Faisons maintenant le point sur le groupe pour vendredi, qui s’étoffe : vous enregistrez les retours de Lejeune et Bussmann couplés aux apports d’Eduardo et Vion. Métanire est encore suspendu, N’sor et Bourgeois blessés ?
C’est cela, ainsi que Chris Philipps blessé. Mais je ne me suis jamais caché derrière les suspensions et les blessures pour expliquer nos résultats. L’effectif est suffisament conséquent et compétent, ça fait partie du jeu. Nous sommes tombés sur deux bonnes équipes, Le Havre et Niort ; Arles aussi dans une dynamique positive. Et contre Créteil, c’est encore différent : ils ont toujours bien joué contre nous, ils ont accumulé des bonnes ondes lors de nos précédentes rencontres et, dans leur inconscient, ces ondes positives leur permettent de nous poser des problèmes.
Enfin, ne regrettez-vous pas d’être moyennement mis en avant cette saison, à peine 1/3 de vos matchs sont diffusés en intégralité ?
Je dis qu’il faut toujours garder secret ses qualités et plutôt parler de ses faiblesses. Je parle toujours un peu plus de nos défauts. Les lorrains sont des gens qui ne cherchent pas la lumière, la publicité, on préfère éclairer que briller. De tout temps, on a gratté le sol, c’est inculqué dans nos gênes ; quand je demande à mes joueurs d’aller gratter le ballon, ce ne sont pas des paroles en l’air, ça fait aussi partie de l’histoire de la Moselle.
Crédit photo : www.fcmetz.com/m.pira