A 21 ans, Aboubakar Kamara commence à se faire un nom en Ligue 2. Ce samedi contre Brest (3-0, 16e journée de Ligue 2), il a été étincelant en scorant à 2 reprises et délivrant une passe décisive. A l’issue de la partie, il est longuement revenu sur la réussite amiénoise retrouvée et sur la suite de la saison. L’attaquant formé à Monaco ne parle pas maintien. Cela laisse toute la place à l’ambition…
En plus de marquer, vous passez. Quel match de votre part !
Je progresse. Aujourd’hui, j’ai marqué 2 buts, effectué une passe décisive. Cela fait plaisir à tout le monde. Cela faut autant plaisir de marquer que de faire une passe à son équipier. Richard Soumah est le grand frère, en plus. C’est sympa, c’est vraiment cool.
On a retrouvé le Aboubakar Kamara conquérant, confiant. Avez-vous eu des doutes à un moment ?
Non, aucun. Car je travaille bien, je continue à bosser dur. Cela ne fait que commencer à payer. J’espère que d’autres buts arriveront. Mais aussi d’autres passes décisives. C’est important. Le travail paie, tout simplement.
Sous des allures décontractées, ça travaille dur !
Oui (rire), mais c’est toujours comme ça. On ne se prend pas la tête. Mais, arrivé sur le terrain, nous sommes 11 contre 11. Il y a un ballon. Le visage change. On devient des chiens. C’est ça… On est des loups.
Ce samedi, vous êtes passés en 4-4-2 avec une association Kamara-Tinhan. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Pour moi, personnellement, cela n’a rien changé. Je savais que je pouvais jouer avec Jo’. Jonathan est un très bon joueur de football. On s’est cherché à plusieurs reprises, surtout en première période. On s’est trouvé. Parfois, cela se refermait. C’est sur la bonne voie. Cela ne m’a pas dérangé. Le coach peut avoir plusieurs choix. Il peut nous faire évoluer seul devant ou à 2.
Une fois seul, étiez-vous mieux ?
Non… Mieux ? C’était la même chose. Je retrouvais un 10 derrière moi, comme d’habitude. Il n’y avait même pas besoin de réfléchir. Je sais que c’était Charly (Charrier) derrière, je sais comment lui remettre la balle, ou comment partir en profondeur. C’est de la confiance entre joueurs. Savoir avec qui on joue, c’est simple. On se connaît tous, on se comprend.
« Jusqu’à la fin, nous ne lâcherons pas ! »
Cette victoire ne va pas passer inaperçu…
De battre le leader, c’est cool, c’est cool… Mais ça reste une équipe de foot. 11 personnes sur le terrain. Aujourd’hui, collectivement, nous avons été meilleurs qu’eux. C’est ce qui a fait la différence. Nous n’avons pas baissé les bras. Nous nous sommes donnés à fond. J’espère que ça continuera comme ça pendant longtemps.
C’est un soulagement de retrouver cette efficacité quand même ?
Bien entendu. Je me créais toujours des occasions, mais je ne parvenais pas à scorer. Là, aujourd’hui, je suis impliqué sur les 3 buts. En regardant ma semaine, je me dis que c’est le travail qui paie et rien d’autre. On attend, on bosse, on bosse, ça vient, ça vient, ça ne vient pas, ça ne vient pas, mais derrière on continue à bosser car, si on arrête de bosser quand ça ne vient pas, ça ne viendra jamais. C’est Dieu qui donne comme on dit chez nous. Il faut continuer à travailler et ça viendra un jour ou l’autre.
Au coup d’envoi de la rencontre, il n’y avait qu’un joueur non présent en National l’an passé. Le potentiel est réellement là, chose que l’on ne voyait pas forcément l’an passé.
Peut-être qu’il nous manquait quelques ingrédients. Aujourd’hui, nous les avons. C’est tout. Tant mieux si nous avons réussi à accéder à la Ligue 2 avec ce que l’on avait. Si on rajoute de nouvelles choses chaque année, c’est cool (rire).
Revenir sur le podium, ce n’est pas rien !
Non, ce n’est pas rien. Mais ça reste des matchs de football. Vous savez comment je suis. Il y a 11 joueurs. On joue pour la gagne, toujours. Jusqu’à la fin, nous ne lâcherons pas. Espérons que ça marche encore.
Finalement, vous êtes un bon garçon…
(Rire). J’aime bien être caractériel un peu !
Avez-vous envie de jouer autre chose que le maintien. Le pouvez-vous ?
C’est une question (rire) ? Je n’ai jamais joué pour descendre. J’ai toujours joué pour gagner. Cela revient à ce que je dis toujours. Si on gagne toujours, forcément, il ne nous arrivera que de bonnes choses. Je n’y pense pas. On joue et nous verrons à la fin. Ce n’est pas dans ma tête.
Il y a pourtant un truc à faire.
Oui, c’est jouer tous les matchs à fond. Nous n’aurons pas de regrets à avoir.
Propos recueillis par Laurent Mazure