Juste derrière Bordeaux, Quevilly-Rouen Métropole est la deuxième équipe du championnat la moins récompensée de ses efforts, d’après les données qui nous parviennent. Dix-neuvième après neuf journées en Ligue 2 la saison passée, QRM nous refait le coup en pire avec une 19e place avant de débuter son 11e match en 2023-2024 ! Si la situation est plus compliquée que l’an dernier à la même époque sur le plan comptable, les statistiques et l’appréciation que l’on peut faire des matchs de l’équipe nous poussent au contraire plutôt à l’optimisme. Décortiquons la situation.
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Kalifa Coulibaly, Benjamin Leroy, Yohan Roche, Steven Fortes, Logan Delaurier-Chaubet… même si les nombreux départs (surtout ceux de Bangré, Mafouta et Soumaré) ont fait mal à QRM cet été, qui devait entièrement se reconstruire pendant l’intersaison, le mercato quevillais était plus qu’intéressant pour une équipe de Ligue 2 qui savait qu’elle était destinée à regarder plus vers le bas que vers le haut ! Pourtant, défensivement comme offensivement, l’équipe est à la traîne et ce constat se ressent au niveau comptable (6 points). Même si le club métropolitain est relégable et ce pour la quasi-totalité de la saison, il y a des motifs de satisfaction qui sont autant de motifs d’espoir pour les habitués du Stade Robert-Diochon.
L’équipe a jusque-là encaissé 14 buts, soit cinq de plus qu’attendu d’après la statistique xGa (expected goals against). Nous pouvons le voir sous le prisme d’un manque d’efficacité du gardien de but titulaire, Benjamin Leroy (qui n’a arrêté « que » 63% des 30 frappes qu’il a subies, la médiane en Ligue 2 étant à 73%). Un fait qui, connaissant les qualités de l’irréprochable portier passé par Tours, Evian, Dijon et Ajaccio (où il a décroché le titre de meilleur gardien du championnat en 2022), n’est pas voué à rester ainsi très longtemps.
De même, si on regarde de plus près les statistiques offensives, le pourcentage de tirs cadrés de la part des Quevillais n’est pas choquant, loin de là (30% environ), l’équipe se retrouvant même huitième de Ligue 2 au nombre de tirs tentés (115). Se pourrait-il que le manque de confiance après la première série de défaites ait donné aux Normands plus de crainte et de pression avant de frapper, ou est-ce qu’ils ne prennent tout simplement pas assez d’initiatives, voulant cadrer leurs frappes à tout prix plutôt que marquer ? Étant donnée la malchance dont souffre l’effectif depuis le mois d’août, la première hypothèse est la plus plausible à ce stade.
Sur coup de pied arrêté, QRM n’a pas à se plaindre avec déjà trois buts marqués sur corner mais aussi un but sur coup franc indirect. Dans le jeu également, alors que la plupart des occasions proviennent de centres, souvent amenés par de bonnes passes transversales. Les transitions sont en général assez tranchantes et peu de hors-jeu sont sifflés à l’encontre des Jaune et Rouge, contrairement à la plupart des équipes qui manquent de réussite en bas de tableau. On comprend donc facilement la frustration du coach qui, après la plupart de ses matchs, est sorti avec moins de points que ce qui pouvait être attendu.
Cette affirmation se vérifie avec les statistiques partagées par fbref sur les buts attendus pour et contre Quevilly-Rouen Métropole sur cette première période de 10 matchs. La défaite à Amiens était probable mais un nul n’aurait pas été scandaleux, tandis que QRM était légèrement supérieur à son adversaire contre Ajaccio mais s’est aussi incliné sur un coup franc très lointain. L’ASSE a bénéficié de deux penaltys pour s’offrir autant de buts dans son chaudron (ce qui constitue l’intégralité des chances stéphanoises à la J3), et si les nuls contre Laval et Troyes ne sont pas illogiques, concéder trois buts pour 1,3 xGa contre Concarneau a fait très mal. Face à Angers, Dunkerque et Pau, QRM était toujours au moins légèrement supérieur en termes de création de bonnes opportunités et il n’y a que face à Grenoble que le revers est amplement mérité.
On peut même affirmer sans crainte que le match nul 2-2 contre l’USLD est extrêmement décevant au regard de la maîtrise de l’équipe et qu’avec deux points de plus, QRM serait au contact de Troyes, 16e. Si nous ne pouvons pas prédire avec certitude qu’elle y arrivera, les ingrédients nécessaires au succès sont bien présents à QRM et les signes inquiétants ne sont pas légion. On peut donc espérer qu’à terme, quand le vent tournera, les hommes d’Échouafni sauront orienter leurs voiles pour amener le navire (qui n’a pour objectif que le maintien cette saison) à bon port.
Photo Philippe Lecoeur/FEP/Icon Sport
