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Pau – Nguyễn Quang Hải : le « Messi vietnamien » est à la peine en Ligue 2

Le recrutement de Nguyễn Quang Hải, surnommé le « Messi Vietnamien » dans son pays, était LE gros coup de communication de l’été réalisé par le Pau FC. Un club qui était peu habitué à une telle attention auparavant. Mais sur le plan sportif, malgré toutes les qualités citées par son entraîneur, sa venue en Ligue 2 ressemble bien plus à un échec personnel, à deux mois et demi de la fin de sa première saison.

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Photo Maxime Le Pihif/FEP/Icon Sport

Son statut de star au Vietnam ne peut pas être remis en question. Son nom, vous l’avez sûrement entendu plusieurs fois cet été, au moment où le Pau FC le recrutait puisque tout internet en a parlé : il s’agit de Nguyễn Quang Hải, le milieu offensif à la technique fine, joueur emblématique des Guerriers de l’étoile d’or (surnom de son équipe nationale, ndlr.). A son arrivée, le coach Didier Tholot lui a laissé sa chance, en l’utilisant en tant que titulaire ou le faisant entrer en jeu assez tôt en Ligue 2. Mais depuis la fin août, le numéro 10 semble avoir disparu de la circulation, malgré quelques apparitions furtives sur le terrain ou sur le banc de touche palois.

Obtenir plus de temps de jeu en Ligue 2, voilà donc toute la difficulté pour le Vietnamien de 25 ans, qui subit la loi de la concurrence dans une équipe qui ne peut pas se permettre de lâcher des points en route dans son objectif de maintien. « Avec cinq ou six points de plus, il aurait certainement droit à un petit peu plus de temps de jeu » explique Alex, supporter du Pau FC et rédacteur du site Pau 1959. En effet, Nguyễn Quang Hải est derrière Saivet, Sylvestre ou même Boisgard – qui peut occuper son poste de prédilection -, dans la hiérarchie.

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« A Pau, j’ai envie de dire qu’on a presque oublié qu’il était là ! Il ne joue pas (12 matchs mais seulement 2 sorties de banc en 2023), on se disait que c’était le temps qu’il s’acclimate, qu’il s’intègre au groupe et qu’on découvrirait un joueur de plus en plus décisif au fil du temps. Au final, ça ne bouge pas… Il était présent lors d’une réunion entre supporters et joueurs il y a quelques jours et même s’il ne parle pas français, on voyait les autres joueurs de l’effectif rigoler avec lui. Mais on n’a pas l’impression qu’il ait beaucoup progressé en anglais pour le moment… ».

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Cet hiver, Nguyễn Quang Hải a eu l’occasion de se remettre en forme et de retrouver ses marques lors de l’AFF Mitsubishi Cup, coupe d’Asie du Sud-Est à laquelle il a été autorisé de participer avec sa sélection. Le Vietnam a d’ailleurs atteint la finale du tournoi mais n’a pas su venir à bout de la sélection thaïlandaise (défaite 3-2 en cumulé). « Il a joué quasiment tous les matchs de cette compétition internationale, poursuit Alex. Les journalistes sur place me disaient que sa cote avait quand même beaucoup chuté pendant cette Coupe parce que le sélectionneur lui a fait confiance mais il a été très peu décisif (une passe décisive dans toute la compétition, ndlr.). Certains fans vietnamiens disent qu’il a fait une erreur en signant à Pau et en quittant le pays. Des bruits courent depuis un mois et demi au sujet d’un club de première division vietnamienne qui souhaiterait le récupérer cet été. »

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Son contrat, qui s’étend jusqu’en juin 2024 avec une option de prolongation d’une saison supplémentaires, ne prévoit pas son départ immédiat. Mais en fonction de son niveau, de la place qu’il prend dans la masse salariale du club et du maintien ou non de Pau en Ligue 2, les dirigeants devront juger s’il est préférable de s’en séparer cet été ou de lui donner une nouvelle chance de briller sur le continent européen. Un marché où la compétition pour des contrats professionnels est si intense que très peu de joueurs d’Asie du Sud-Est parviennent à y percer.

L’audace des premiers matchs de Nguyễn Quang Hải semble s’être progressivement estompée (photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport).

« Il comprend maintenant presque toutes les consignes du coach sur le terrain, c’est de mieux en mieux »

Qu’en est-il de son intégration au groupe, dans un pays très différent du sien (malgré la petite communauté vietnamienne présente à Pau) ? Jean Ruiz, défenseur central et coéquipier de Nguyễn Quang Hải, semblait optimiste quand nous lui avons parlé du n°19 : « C’est sûr que l’adaptation, quand on ne parle pas la langue c’est plus compliqué quand même. Mais c’est quelqu’un qui est toujours joyeux, qui a toujours le sourire. Il rigole avec nous, on essaye de lui apprendre quelques mots… On a pas mal de chambreurs à Pau, des gens qui ont la joie de vivre dans l’équipe. Lui-même, il fait l’effort d’apprendre et il connait les bases maintenant : Bonjour, ça va, bon appétit, merci… (Rires). Il comprend maintenant presque toutes les consignes du coach sur le terrain, c’est de mieux en mieux. Je pense que quand il arrivera à vraiment pouvoir communiquer avec nous et le staff, ça sera encore mieux pour lui et pour l’équipe. Parce que c’est un bon joueur, qui a beaucoup de talent. »

Bernard Laporte-Fray, président du Pau FC, s’exprimait à son sujet il y a quelques semaines dans La République des Pyrénées en ces termes : « Aujourd’hui, c’est sur qu’on nous parle avant tout d’une opération marketing. On aurait aimé que ce soit un vrai Messi mais il découvre une culture différente, un championnat beaucoup plus physique qu’au Vietnam. Ce n’est pas évident pour lui […]. Même s’il est encadré, c’est dur de communiquer. On souhaite le voir plus évoluer en équipe première mais encore faut-il qu’il en ait les capacités ». Espérons que la suite de l’épopée du joyau vietnamien en Ligue 2 puisse prendre une meilleure tournure, pour aider son équipe à atteindre ses objectifs. Cela passera sans doute par un regain de confiance et une meilleure maîtrise de la langue de Molière, un facteur qui semble être le principal obstacle entre un bon joueur de Ligue 2 qui ne demande qu’à exploser et un pétard mouillé dont on ne se souviendra plus dans quelques années…

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