Depuis fin septembre, Benoît Pedretti est officiellement « entraîneur intérimaire » de l’AS Nancy Lorraine. Semaine après semaine, le coach convainc et prend une place grandissante dans le club. Alors que la recherche de son successeur semble être au point mort, n’est-il pas temps de transformer le provisoire en définitif ?
« On a encore travaillé sur le dossier lundi, on va continuer à le faire ». Cela remonte déjà au 19 octobre dernier, quand Gauthier Ganaye était interrogé sur l’avancée des recherches pour trouver le nouvel entraîneur de l’AS Nancy Lorraine. Près de trois semaines plus tard, plus de nouvelles. C’est à se demander si le président du club lorrain cherche encore. Etant données les prestations de l’équipe depuis la prise en fonction en tant qu’intérimaire de Benoît Pedretti, il fait peut-être bon s’abstenir.
Le Nancy de Pedretti, 6e de Ligue 2
Les chiffres parlent en faveur de Benoît Pedretti. L’ex-international français dirige l’ASNL depuis 5 journées, soit un tiers des journées écoulées et pourtant il a pris deux tiers des points engrangés par le club depuis le début de saison (8 sur 12). Si le championnat avait débuté à la 11e journée, pour la prise de fonction de Benoît Pedretti lors du déplacement à Paris, le club lorrain serait actuellement 6e de Ligue 1. Sur la période, l’équipe dirigée par Pedretti fait aussi bien que Le Havre et Sochaux, mieux que Toulouse, le leader. Pas loin d’être enterrée fin septembre, l’ASNL est certes toujours dernière mais ne compte plus que trois points de retard sur le barragiste, Bastia. Le retard pris sous les ordres de Daniel Stendel ne semble plus être irrémédiable.
Le prétexte du calendrier ne peut même pas être avancé à l’encontre de Benoît Pedretti : sur ces cinq matches, Nancy a affronté quatre équipes du premier tiers du tableau (Paris FC, Ajaccio, Sochaux et Niort)
Une méthode appréciée
Depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe première, l’ancien entraîneur de la réserve est loué pour son management. Sa priorité après son intronisation a été d’instaurer une nouvelle attitude et de faire relever la tête aux joueurs. Le terme « état d’esprit » revient dans les déclarations du coach à chacune de ses interventions médiatiques. C’est souvent le cas chez les équipes en difficulté mais contrairement à d’autres clubs, comme Nîmes récemment, le discours a été suivi d’effet.
A son arrivée, Benoît Pedretti a remis les compteurs à zéro en termes de concurrence et de statuts. Il a relancé Rosario Latouchent, relégué en tribune par son prédécesseur et buteur pour son retour, contre Paris. Autre choix fort de la part du coach : le changement de gardien. Le Britannique Nathan Trott a pris la place de Baptiste Valette dans la cage lorraine et n’a pas tardé à le justifier avec des arrêts décisifs face à Guingamp (2-1) lors de la première victoire de la saison.
✅ @Nathan_trott titulaire lors de #ASNLEAG.
🎙 Benoit Pedretti : « C’était du 50/50 en début de semaine. Il y a une concurrence saine entre les deux gardiens. J’ai fait mon choix après la semaine d’entraînement. Je l’ai expliqué aux joueurs. Ce n’est pas un choix définitif. » pic.twitter.com/cxOikMoRSJ— AS Nancy-Lorraine (@asnlofficiel) October 15, 2021
Pour le moment, les décisions de Benoît Pedretti semblent acceptées et même appréciées par l’effectif, comme en témoigne le milieu de terrain Grégoire Lefebvre. Sur le plan tactique, Benoît Pedretti est revenu aux bases après le « gegenpressing » et le bloc haut de Daniel Stendel qui n’ont jamais fonctionné en début de championnat. L’entraîneur nancéien est du genre à s’adapter à l’adversaire plutôt que de s’agripper à des principes, comme il l’expliquait après la victoire à Niort. Choix des hommes, ambiance, tactique, entraînements : Benoît Pedretti a posé sa patte sur l’effectif de l’ASNL et il semble à présent hasardeux de bousculer à nouveau un groupe qui se porte bien mieux.
Pedretti parle d’avenir
A défaut de diplômes suffisants, Benoît Pedretti n’est pas officiellement habilité à entraîner en Ligue 2. Même si les faits prouvent le contraire, cela coûte à Nancy une amende de 12500€ par match. C’est à ce titre que le président Ganaye est censé être à la recherche d’un autre technicien. Ce dernier, lui aussi convaincu par le management de Benoît Pedretti, annonçait récemment qu’il ne se précipiterait pas : « On ne va pas bâcler un choix aussi important pour une question financière », expliquait-il après avoir annoncé que le scénario avec Pedretti jusqu’en fin de saison était une « possibilité ».
De son côté, Benoît Pedretti se montre prudent et rappelle qu’il pourrait devoir quitter le banc d’un jour à l’autre. Cependant, l’intérimaire longue durée commence à se projeter sur le long terme dans ses déclarations : « S’il faut jouer les barrages en fin d’année, il faudra passer par là. Il reste six matchs avant la trêve et on va essayer de ne pas être distancés. Il y a le mercato cet hiver qui peut être important, comme on l’avait eu il y a deux ans avec Alain Perrin ou le mercato a été décisif dans notre survie et il le sera encore cette année, » annonçait-il le 26 octobre. Si rien ne se passe du côté de la présidence lors de la trêve et que Benoît Pedretti participe au recrutement hivernal, il y a fort à parier que la « possibilité » deviendra une certitude.