« La misère mène à la révolte ou à la soumission« , écrivait la romancière Dominique Blondeau. Une tête de miséreux portée jusqu’ici par Sochaux, Le Havre ou encore Lens. 3 « historiques » d’une Ligue 1 qui ne s’est pas fait prier pour les oublier. Le premier quart du championnat s’est révélé d’une faiblesse sans nom. L’usure psychologique des supporters n’avait d’égal que la ringardise d’une formation à la dérive. D’une entité sur le bord de la falaise. Prête à chuter.
Sochaux caractérise bien cette image. Les Lionceaux ont longtemps été sans réaction. Comme somnambules. L’acceptation d’une telle situation aurait pu être la volonté du propriétaire chinois. Il n’en fut rien. Albert Cartier nommé, on sent déjà les fruits d’un tout autre travail et d’une remise en question permanente. Cartier amène sa rigueur, son savoir tactique. Il responsabilise les joueurs et ces derniers ne laissent plus la Ligue 2 dicter leur route. La confirmation doit maintenant opérer.
Un peu à l’instar d’un Lens moribond. Le spectacle proposé était plus proche de celui du cirque Pinder que digne d’une équipe professionnelle. Candidat presque naturel au podium, Lens pense d’abord à sauver ses fesses. Proche d’une zone rouge pendant de longues semaines, le Racing s’aère depuis quelques levées. Au plus grand soulagement d’un groupe qui, à défaut de pouvoir prétendre à la montée (manque de talent évident) pourra préparer un exercice 2016-2017 déterminant.
Enfin, Le Havre est la preuve la plus flagrante que Dominique Blondeau se trouve dans le juste. Les Normands ont montré rapidement la porte de sortie à Thierry Goudet. La soumission à une situation non souhaitée n’est pas restée sans réaction. Christophe Revault ne s’attardera pas sur le banc du HAC. Mais avec lui, le club centenaire a gagné une bonne dizaine de places. Se repositionnant au pied du podium. Ce petit. Ces petits ont laissé derrière eux, provisoirement ou non, leur tête de malades, de ringards et de miséreux. Casques et boucliers à la main, ils mènent une révolte qui les conduira on ne sait où. Mais qui les extirpe pour l’instant de l’enfer !
Laurent Mazure