Solidité, expérience, explosivité. Le RC Lens version 2019-2020 fait corps. Uni, tourné vers un même objectif : la montée en Ligue 1. La force collective émanant d’une solidarité sans faille renforce cette compacité. Elle se traduit en chiffres : 12 clean sheet, 17 buts encaissés, dont 3 sur les 8 derniers matchs. Cette garantie défensive, amenée par des joueurs d’expérience (Gillet, Cahuzac, Diallo, Fortes, Leca) renforce le pouvoir d’explosivité des offensifs artésiens, prompts à surprendre tous ses adversaires, ou presque.
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Lundi soir, cette explosivité s’est cassée les dents face à Grenoble. Les Isérois ont pourtant davantage ouvert le jeu que d’autres à Bollaert-Delelis. Mais les Sang et Or, dans un jour sans, ont affiché trop de carences pour décrocher leur 14e victoire cette saison. Les Artésiens, plus que jamais hermétiques, ont affiché une inhabituelle pauvreté offensive. Inhabituelle ? Le quatrième 0-0 en 24 levées, le deuxième en trois sorties, vient mettre en exergue le seul « bémol » dans ce parcours de futur promu : l’animation offensive.
Malgré des joueurs de premier choix, le Racing peine à se montrer inventif balle au pied. En phase de possession, il se trouve bien souvent démuni. Sa seule véritable arme consiste à élargir le bloc adverse grâce à ses pistons, Haïdara et Michelin. Avant un centre qui, par 3 fois cette saison, s’est transformé en but. Sauf que ces couloirs deviennent plus embouteillés, comme le reconnaît Guillaume Gillet sur beIN Sports : « Les équipes qui viennent à Bollaert-Delelis nous étudient. Elles essayent de mettre en place un système de jeu qui nous empêche d’exploiter les côtés, où on veut passer. »
Lens ou l’art du contre
Alors, les Sang et Or toussotent face à un bloc bas. Sur les 33 buts inscrits, 4 l’ont été suite à une véritable phase de possession. Un ratio que l’on peut trouver insuffisant en raison des noms qui composent la ligne d’attaque lensoise. Ce bémol d’apparence ne l’est pas, si l’on accepte le fait que les Lensois ne seront pas aussi spectaculaires que d’autres dans le jeu. Car le 3-4-3 façonné par Philippe Montanier se veut surtout pragmatique, efficace.
Une vérité renforcée par le recrutement de Corentin Jean cet hiver. Un attaquant capable de prendre la profondeur. Un profil idéal dans le projet de jeu du technicien lensois. Un profil dont était dépourvu, depuis le départ de Yannick Gomis, le RCL. L’attaquant de poche sied à la caractéristique artésienne balle au pied. Une récupération basse-moyenne suivie d’une phase de transition ultra-rapide. 25% de ses réalisations ont été marquées en contre. Un paradoxe pour la 4e meilleure possession de Ligue 2. Preuve que les Sang et Or profitent de la moindre brèche pour faire mouche. Comme les erreurs de l’Ajaccien Youssouf, ou celle du Clermontois Albert. Comme ces coups de pied arrêtés arrachés, offerts, obtenus. Surtout convertis à 14 reprises (dont 6 penaltys).
Et si les adversaires du Racing l’ont compris, ils continuent de perdre du terrain sans parvenir à le battre. Un Lens moins clinquant offensivement, robuste et quasi-infranchissable derrière.