Il est presque un ovni dans le paysage du football français. Resté six ans sur le banc de l’équipe réserve d’Angers avant de prendre les rênes de l’équipe professionnelle pendant dix ans, Stéphane Moulin a l’habitude de s’inscrire dans des projets longue durée. Parti du Stade Malherbe de Caen après deux saisons encourageantes, il revient sur son actualité loin des bancs, sur sa belle aventure à Angers et son passage en Normandie, mais aussi sur les difficultés du métier d’entraîneur ainsi que sa perception du niveau de la Ligue 2.
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Son départ d’Angers
« C’est la conjonction de plusieurs choses qui font que, à un moment donné, il faut faire des choix qui ne remettent pas en cause ce que vous avez vécu auparavant […] Il n’y avait pas d’essoufflement, mais peut-être des fonctionnements qui ont changé. Par expérience, c’est aussi bien de savoir se mettre un peu, je ne dirais pas en danger, mais de voir si la méthode qu’on a pu mettre en place durant toutes ces années à Angers peut fonctionner ailleurs. C’est un choix que j’ai fait, mais qui m’a beaucoup coûté sur le plan affectif. Parce que tout le monde a tendance à dire que son club actuel est son club de cœur, moi j’ai fait 29 licences au SCO d’Angers, donc c’est réellement mon club de cœur et ça le restera à vie. »
Le défi SM Caen
« Lorsque je suis arrivé, c’était pour un projet qui pouvait sembler identique. Après, la différence, c’est que Caen sortait d’une saison extrêmement difficile où ils se sont sauvés à la dernière seconde, sinon ils descendaient en National. On est reparti d’une feuille blanche, il fallait du temps. La première année a été pour moi une année de découverte, c’était la première fois que je coachais dans un club professionnel autre que le SCO […] On met des choses en place lors de la première année, avec une première partie difficile et une seconde bien meilleure, on finit 7e. Je considère qu’avec le traumatisme qu’ils auraient pu vivre l’année d’avant, c’était plutôt pas mal. Et puis la deuxième année on est dans la progression, on finit 5e. On commence à voir des choses qui sont travaillées et qui commencent à transpirer […] Avec beaucoup d’humilité, je considère que, si j’étais resté à Caen et dans la dynamique qui était celle enclenchée, si on avait travaillé comme on sait le faire, je pense que nous jouerions certainement la montée pour la Ligue 1 actuellement. J’en suis presque convaincu, même si quand je dis ça, c’est un ressenti. »