Championnat

Bilan de mi-saison (19/20) – Le SM Caen a tout connu

Entre une série de victoires canon, une traversée du désert et un changement d’entraîneur, le SM Caen est passé par toutes les émotions lors de sa première partie de saison. Vu comme l’un des grands prétendants à la montée après un mois d’août parfait, la lune de miel s’est rapidement transformée en cauchemar entre Jean-Marc Furlan et des Normands, qui ont finalement retrouvé un peu de tranquillité à la fin de l’année.

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Après deux saisons à la tête du projet normand, Stéphane Moulin laissait sa place à Jean-Marc Furlan, qui semblait prêt à répéter sa désormais si célèbre méthode pour emmener sa nouvelle équipe vers les sommets de la Ligue 2. Comme à son habitude, il prenait certains de ses sergents dans ses bagages : Mathias Autret, comme Mickaël Le Bihan ou Alexandre Coeff, étaient eux aussi du voyage dans le Calvados. Et après un mois de compétition, tout laissait à penser que la formule Furlan s’apprêtait encore à fonctionner, avant même la traditionnelle échéance des trois ans.

D’un extrême à l’autre

Le Paris FC (2-0), Pau (2-0), Concarneau (2-0) puis Ajaccio (3-0)… Tous sont passés au révélateur caennais lors d’un mois d’août pendant lequel Malherbe roulait tout simplement sur l’adversité. Pas un but encaissé, neuf marqués, la magie de Jean-Marc Furlan était en passe d’opérer à nouveau pour aider son club à retrouver l’élite du football français. Si l’on avait dit, à l’époque, que la victoire face à l’ACA serait la dernière du SMC avant le mois de décembre, personne ou presque n’y aurait cru. Car passé ce premier mois de compétition glorieux, la lumière s’est doucement éteinte sur D’Ornano, et à peu près partout où passaient les troupes normandes. Le mois de septembre se révélait être le strict opposé de son prédécesseur, et voyait Caen s’incliner à quatre reprises. Il faut dire que la défaite contre Laval (1-2), avec deux réalisations des Tango dans le temps additionnel pour renverser la partie, avait de quoi faire mal. D’autant plus que le scénario se répétait contre Grenoble (1-2), lorsque Pape Meïssa Ba venait inscrire un doublé en trois minutes pour, là encore, complètement inverser la tendance.

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Alors que l’on pouvait s’attendre à les voir lutter pour une accession en Ligue 1 plus en adéquation avec leurs ambitions, les Caennais semblaient finalement repartis pour une saison périlleuse après une cinquième place pourtant encourageante lors de l’exercice précédent. Et avec aucun point pris en septembre, logiquement suivie d’une chute du premier au septième rang, les ennuis ne faisaient, malheureusement pour eux, que commencer.

Un torchon qui brûle doucement

Partagé entre la confiance pour un entraîneur qui avait réalisé un sans-faute au mois d’août, et un désaveu grandissant envers ce même coach qui perdait le fil, le board malherbiste voulait faire preuve de patience envers un personnage qui a en si souvent fait l’éloge. Entre temps, Caen ne gagnait donc pas en septembre, ni en octobre, ni en… novembre. Le bilan, famélique, s’élevait à 5 points sur 55 possibles depuis le visage radieux affiché à l’été, et Jean-Marc Furlan semblait décidé à s’entêter, aussi bien dans ses choix que dans sa communication. Et même s’il répétait souvent que la saison était longue et qu’un pic de forme était préférable lors du sprint final, la défaite à Troyes (2-1) poussait ses dirigeants à ne pas lui laisser l’opportunité de voir cette cruciale période.

Patrice Sauvaget, bien qu’un peu à contrecœur, devait prendre les commandes d’un bateau tanguant en attendant que le profil le plus à même de remettre le navire caennais à flot soit défini. Et après un match nul contre QRM (3-3) et une lourde défaite à Angers (0-3), son successeur prenait le relai.


Nicolas Seube, une éclaircie dans la tempête

Qui pouvait donc être en mesure de stopper l’hémorragie, et de redonner un peu de couleurs à Caen ? Nicolas Seube, légende du club, était finalement désigné. Un choix du cœur, sûrement aussi fait, à l’époque, pour apaiser les tensions. Car celui qui totalise 520 matchs sous la tunique du SMC ne possédait pas d’expérience sur le banc d’une équipe professionnelle, et avait uniquement entraîné l’équipe réserve avant d’être nommé.

Une décision risquée donc, même si jusqu’ici, tout porte à croire qu’elle était la bonne. Dès sa première conférence de presse, les mots de Seube se voulaient adéquats et en osmose avec la situation. Et surtout, le discours se reflétait sur le terrain. Sans grande révolution, ni un football flamboyant, Caen retrouvait le chemin de la victoire, restant invaincu en championnat sous les ordres de son nouvel entraîneur pour s’éloigner de la zone rouge avant d’entamer sa deuxième partie de saison.

Désormais, il sera intéressant d’observer ce que Nicolas Seube va être en mesure de mettre en place dans une situation un peu moins brûlante qu’à son arrivée. Avec sept points d’avance sur le premier relégable, il s’est acheté un peu de marge, et du temps, pour permettre à Caen de prendre un peu de sa patte et de son empreinte au sein d’une Ligue 2 si homogène que le top 5 est aujourd’hui plus proche (5 points) que la zone rouge pour Malherbe. Sur le plan individuel, nul doute que les qualités sont là, reste à savoir si une régularité dans le contenu et les résultats peut s’installer pour lui permettre de faire preuve de la même ambition qu’à la fin de l’été 2023.

Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport

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