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Bilan de mi-saison (7/20) : l’éloge de la patience n’a pas marché pour l’ESTAC…

Dans la continuité de son année difficile en Ligue 1 marquée par la relégation, l’ESTAC a traversé la première partie de saison de Ligue 2 comme dans un cauchemar. Le changement de cap opéré par le City Group au sujet de Patrick Kisnorbo sur le tard a néanmoins permis au club aubois d’éviter la zone rouge avant la trêve hivernale. Un moindre mal pour un club qui devrait lutter beaucoup plus haut dans le classement…

Ligue 2 – Annecy et Troyes sont bien plus forts en première mi-temps, Rodez parmi les meilleurs après la pause !

Quel entraîneur d’un club professionnel peut revendiquer un an de présence sur un banc avec un bilan famélique de trois victoires en tout et pour tout (dont une où le coach était malade et absent le jour du match) ? Vous avez vite deviné la bonne réponse : personne. Personne, sauf Patrick Kisnorbo. Le nom du technicien australien restera longtemps synonyme de très mauvais souvenir pour les supporters de l’ESTAC. Sous sa direction, non seulement Troyes n’a pu éviter de descendre en Ligue 2, mais le club serait aussi descendu en N1 en continuant sur cette lancée cataclysmique. Pourtant, étonnamment, la maison mère City Group a décidé de garder longtemps confiance envers la méthode de PK. Incapable de dialoguer en français avec ses joueurs ou devant la presse, l’ancien de Melbourne City, couronné de succès dans son pays, aura été un éternel incompris au cours de son challenge dans nos contrées.

L’ESTAC, le groupe le plus jeune de Ligue 2

Mais s’il n’y pas grand-chose à défendre du bilan de Kisnorbo, hormis celui d’avoir lancé beaucoup de jeunes, tous les maux ne sont pas à imputer à sa seule personne. Les dirigeants, dans leur volonté de développer des talents pour mieux les revendre ensuite, ont constitué l’effectif le plus inexpérimenté de Ligue 2. Pour preuve, 15 des 20 compositions de départ les plus jeunes alignées cette saison en L2 sont à mettre à l’actif de l’ESTAC. La plus basse se calculant à 22,3 ans de moyenne d’âge. Dans un championnat rude, épuisant et exigeant, difficile de demander à autant de néophytes de porter le poids d’une saison réussie sur leurs épaules. Étonnamment compte tenu des caractéristiques de la L2, PK s’est montré plutôt réticent à utiliser les capitaines de route comme Mehdi Tahrat ou Youssouf M’Changama, tandis que Xavier Chavalerin s’est vite retrouvé orphelin de Florian Tardieu (parti à l’ASSE) au milieu. En échec depuis plusieurs saisons, Nicolas De Préville n’a pas pu apporter beaucoup, souvent présent à l’infirmerie, faisant de Jaurès Assoumou, (aucune référence au haut niveau) le numéro 9 titulaire de l’équipe.

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Place à David Guion

Malgré tout, dans le contenu, Patrick Kisnorbo a essayé de mettre en place un football plutôt offensif (10e attaque) et de possession (52%, 7e bilan). Certaines défaites ou certains matchs nuls n’étaient pas forcément mérité. Mais force est de constater la grosse baisse de régime physique et mentale terrible des Troyens sous la houlette de l’Australien au fil des minutes. Si on prenait en compte le classement à l’issue de toutes les premières périodes, l’ESTAC serait tout simplement dans le Top 5 du championnat avec 28 points (contre une 16e place et 20 points dans la réalité). Devant l’incapacité de l’équipe à inverser la tendance et face à la gronde de plus en plus pesante des supporters, le City Group a fini par entendre raison et a décidé de changer de coach après la 15e journée, et un nouveau triste revers devant Guingamp (0-1). Dès lors, l’intérim d’Alou Diarra a redonné un élan positif au club avec deux succès consécutifs pour sortir de la zone rouge. En un court laps de temps, le coach de la réserve aura su redonner des consignes claires et des positionnements plus cohérents à ses joueurs. Sa mission réussie, l’ancien international français pouvait passer la main à David Guion. Si les débuts contre le leader Angers avec une cascade de suspendus (1-4) n’auront pas été rêvés, le match nul concédé à Pau dans les derniers instants lors de la J19 a permis de clore cette horrible année 2023 troyenne avec de la frustration, certes, mais aussi l’espoir de pouvoir challenger une équipe du Top 5. Un moindre mal dans une saison où l’ESTAC devra avant tout penser à assurer sa place dans les 18 de Ligue 2 l’an prochain…

Photo Dave Winter/FEP/Icon Sport

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