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Bilan de mi-saison (5/10) : au pied de la montagne, QRM entame son ascension

Beaucoup voyaient QRM être relégué en National après son début de saison proche du néant sur le plan comptable, mais force est de constater que les Quevillais sont tout sauf morts ! Ces derniers ont montré de très belles qualités avant la trêve hivernale, qui nous font penser qu’ils sont capables, à force de persévérance, de sortir de la zone rouge sur la deuxième moitié du championnat.

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Au moment de faire le bilan de la première partie de la saison de QRM, le club est en mauvaise position et occupe la 18e place du classement général de la Ligue 2. Une réalité qui est relativement dure à avaler pour des Quevillais qui n’ont pas forcément démérité mais qui payent surtout un départ assez calamiteux en championnat, sans aucune victoire avant la J9 et surtout avec beaucoup de revers encaissés (2N, 6D). Depuis, l’équipe tente tant bien que mal de remonter la pente et l’écart qui s’est creusé entre les premiers non relégables et elle-même, qui n’a pour ambition que de se maintenir. Pour sa deuxième saison ici, Olivier Échouafni a vu partir un très grand nombre de ses joueurs, dont des cadres, des attaquants efficaces et un gardien fiable notamment.

En effet, pas moins de treize joueurs sont partis au cours de l’été pour différentes raisons (principalement des fins de contrats et fins de prêts) et quinze nouveaux éléments sont arrivés ! Un grand remue-ménage qui peut en partie expliquer les résultats catastrophiques de l’équipe métropolitaine lors des premiers mois. Au classement attendu, calculé grâce aux expected goals (xG) pour et les xG contre chaque équipe à chaque match, les Quevillais pointent à la 8e place soit 10 positions plus haut qu’ils ne sont réellement ! Une véritable anomalie statistique puisque seul Bordeaux connaît un delta comparable en sa défaveur entre prestations réelles et bilan comptable. OPTA estime en effet que QRM aurait dû obtenir environ 29 points sur cette phase aller alors que l’équipe n’en a en réalité pris que 17.

Heureusement pour les Normands, les anomalies sont faites pour être corrigées et si le modèles des expected goals et le classement résultant avec est loin d’être parfaitement représentatif d’une situation, il indique qu’à force de persévérer dans cette direction et avec la réussite qui changera de camp sur l’entièreté de la saison, Quevilly-Rouen Métropole a de bonnes chances de réduire ce déficit de points avec le temps. Cela doit servir de motivation au staff ainsi qu’aux joueurs pour comprendre que leur travail ne sert pas à rien et peut être récompensé, mais pas les installer dans un confort illusoire et leur faire penser que la situation n’est pas si grave que ça. Car au final, ce sont bien les 17 points actuels qui sont pris en compte pour déterminer si QRM mérite de se maintenir ou non. À la vitesse à laquelle l’équipe avance, elle terminerait la saison avec 34 points, soit 11 de moins que le dernier non relégable de la saison 2022-2023 (Valenciennes, maintenu à la 16e place avec 45 points et une différence de buts favorable devant Annecy).

Le gros point positif pour QRM, c’est sans doute sa dynamique et son refus de s’avouer vaincu. Alors que certains auraient baissé les bras après un début de saison si poussif, le club métropolitain est parti en vacances en cette fin de décembre avec la confiance puisqu’il était dans une forme très correcte avec 10 points pris depuis la J13 (7 matchs joués) et une seule défaite, ce qui le classe à la 8e place du classement général sur la période étudiée. Le problème réside toujours dans le nombre de succès décrochés, qui reste assez faible chez les Seinomarins, mais une bonne partie des 8 matchs nuls obtenus sur la phase aller pourrait aussi bien se transformer en victoires. Celui contre Paris était plutôt chanceux vu les occasions de part et d’autre alors que contre Valenciennes, Guingamp, Pau et Troyes, les Rouge et Jaune auraient sans doute mérité un peu mieux.

D’une manière générale, c’est en ne se contentant jamais d’un score de parité que Quevilly-Rouen Métropole pourrait arriver à se sauver, car si certaines rencontres se transformeront logiquement en défaite à force de s’exposer, des victoires viendront aussi à coup sûr. Et ce qu’il y a de bien, c’est que le groupe dirigé par Olivier Échouafni l’a très bien compris et montre pratiquement chaque semaine qu’il a les moyens de faire mal à chaque instant. Une férocité caractéristique du club qui arbore fièrement le léopard normand sur son blason et qui est illustrée par le terrible Sambou Soumano, qui a fait des misères à la moitié des clubs qu’il a affrontés depuis le début de la saison ! Auteur de 9 buts en Ligue 2 contre 9 adversaires différents (y compris une série avec un but à chaque match entre la J9 et la J13) et d’un triplé en première mi-temps lors de l’un de ses deux matchs de Coupe de France, l’avant-centre démontre des qualités de finisseur que nous ne lui soupçonnions pas forcément après un prêt en demi-teinte à Rodez entre janvier et juin 2023. Outre son sens du but, du déplacement et ses capacités physiques qui lui offrent une belle aisance face aux défenses adverses, le Sénégalais est également très bien entouré devant.

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On peut parler de l’apport indéniable de Kalifa Coulibaly depuis son arrivée de Nantes, en tant qu’attaquant en pivot qui fait office de relais pour ses partenaires, des talents de créateur mais aussi de buteur de Garland Gbellé qu’on ne présente plus ou encore de la révélation Logan Delaurier-Chaubet, prêtée par Bordeaux qui pensait sans doute ne pas avoir besoin de son jeune milieu offensif avant le début de la compétition. Lancé l’an dernier en Ligue 2, « LDC » en est déjà à 4 buts et 2 passes décisives à mi-parcours. Si on ne doit pas en attendre trop d’Alexandre Bonnet, gravement blessé aux ligaments croisés (même si celui-ci s’est donné pour objectif de revenir avant la J38 sur les terrains), QRM pourra normalement compter sur les services de Balthazar Pierret, qui était blessé sur l’intégralité du mois de décembre et reprendra sans doute tranquillement au cours des prochaines semaines, en fonction de l’état de sa cheville.

À ses côtés, Cadiou et Sangaré font du bon travail mais il est vrai qu’un autre milieu relayeur confirmé ne ferait pas de mal à cette équipe, qui se procure tout de même un nombre d’occasions très acceptable. De son côté, Till Cissokho tient toujours la baraque même s’il semblait avoir besoin de souffler ces dernières semaines. Il faut dire qu’il est le joueur à avoir disputé le plus de minutes avec QRM depuis la J1, devançant même son gardien Benjamin Leroy – qui a souffert de quelques blessures, ce qui pourrait expliquer le fait qu’il peine à retrouver son niveau ajaccien. Malgré tout, l’équipe ne présente pas de faille particulièrement choquante et a le visage d’un club de Ligue 2 qui peut se maintenir et doit en avoir l’ambition. Reste à rattraper le retard accumulé, ce qui ne sera pas chose aisé mais loin d’être mission impossible.

L’équipe-type (4-4-2) selon les temps de jeu :

Leroy – Loric, Cissokho, Cissé, Pendant – Delaurier-Chaubet, Pierret*, Cadiou, Gbellé  –  Soumano, Coulibaly.

Sur le banc : Bonnevie (g) – Fortes, Roche, Sissoko, Sangaré, Yadé, Camara.

*actuellement blessé

Photo Loic Baratoux/FEP/Icon Sport

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