Vainqueur sur le gong lors de la 15e journée de Ligue 2 grâce à une tête de l’incomparable Yoann Barbet, Bordeaux a enchaîné un troisième succès de suite toutes compétitions confondues. Sans être le club le plus convaincant du championnat, le FCGB d’Albert Riera trouve des résultats ces dernières semaines et c’est bien là le principal, le temps que son club se remette sur de bons rails et que son équipe se mette à jouer au niveau attendu de sa part. Avant le match contre Troyes, l’entraîneur des Girondins semblait un peu vexé en conférence de presse après avoir entendu certaines personnes, comme son homologue sur le banc du PFC, dire que Bordeaux n’avait pas bien joué dans ce match à Charléty. Il est revenu sur ce qu’il a vu avec des statistiques à l’appui pour prouver que son équipe n’avait pas été dominée.
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« Pour moi, il y a deux mois, ce match on le perdait. Au niveau technique, on pouvait être mieux, ce n’est pas une excuse mais le terrain n’était pas terrible pour jouer un très bon match techniquement. Mais ce style de matchs comme ça, à 50/50 puisque les deux équipes avaient la même possession, le même nombre de tirs, il y a deux mois à cause de problèmes de confiance, on le perdait. Maintenant, l’équipe a prouvé que la confiance était revenue. On est forts, on est conscients qu’au niveau défensif on doit être bons, ce sont des choses qu’on travaille. On doit être une équipe complète, avec et sans le ballon. »
Sur la réaction de Stéphane Gilli, qui estimait avoir dominé la rencontre
« Les sensations de l’entraîneur, elles dépendent des lunettes que vous mettez. Moi j’ai les lunettes de Bordeaux, c’est normal. J’adore mes joueurs, je vois beaucoup de progression parce qu’on avait beaucoup de déficit tactique vis à vis de ma façon de voir le foot, de ma façon de le comprendre. Et ça, ce n’est pas du jour au lendemain que vous allez le changer. J’ai entendu que l’entraîneur du Paris FC croyait nous avoir malmenés… Moi j’ai une autre opinion, lui a les lunettes du Paris FC, mais je me réfère toujours aux chiffres avant de parler à la presse. »
« Possession identique, nombre de passes : exactement le même… On a tiré autant, eux ont cadré deux fois dont un penalty. Pour moi, il y aurait dû y avoir penalty pour nous aussi, c’était très clair sur Stian (Gregersen) sur un corner. Nous avons cadré 5 fois, alors malmenés… les chiffres ne disent pas ça. Je respecte l’opinion de l’entraîneur du Paris FC, mais attention, il faut respecter un petit peu l’adversaire aussi ! Parce que des fois tu peux créer la confusion. Ce n’était pas un mauvais match, on a fait le match qu’on devait faire. Pendant 10 minutes en deuxième mi-temps, on a perdu six fois le ballon d’affilée, ça donne des vitamines à l’adversaire. Peut-être qu’ils ont créé des « chances » parce que nous on leur en a donné. »
« Je ne vais pas changer ma philosophie et mon style. Comme on dit toujours, pour le meilleur et pour le pire, les joueurs sont les plus importants. Sur le terrain, c’est eux qui doivent faire un bon match. On peut faire mieux, toujours. Si on avait gagné 4-0, j’aurais dit que je n’étais pas satisfait. Parce que sinon, tu n’as pas besoin d’entraîneur, je peux partir. Cela n’arrive jamais dans une équipe que tout soit parfait. Il y a toujours des choses à travailler. Une fois de plus je n’ai rien contre eux (Paris) parce que c’est une équipe qui essaye de jouer, qui défend avec le ballon. J’étais content de jouer contre une équipe comme ça parce qu’elle te fait courir, elle te prend le ballon et nous, on doit aimer faire ça aussi parce que c’est notre philosophie. »
Sur les progrès modérés de l’équipe dans le jeu
« Vous ne voyez pas la progression (en s’adressant aux journalistes) ? Vous avez d’autres lunettes alors (rires) ! Ce n’est pas sur un match qu’on peut faire une analyse, juger si c’est mieux ou pire. On a besoin de temps. Si je suis venu ici, c’est parce que tout était bien ? Non, il n’y avait pas de résultats, pas de confiance… Tout ne se change pas en deux, trois ou cinq matchs. Il y a une progression, et on est en train d’y arriver. Je ne changerai jamais ma philosophie parce que ce sont les choses que je peux transmettre, les choses que je ressens. Je ne peux pas le faire avec des choses que je ne sens pas. »
« On fait beaucoup de travail collectif, beaucoup de vidéo, beaucoup de travail tactique. On fait attention à la position (défensive) de nos latéraux, il y a des règles pour qu’ils puissent juger quand ils peuvent monter ou non. Livolant, Davitashvili ou Weissbeck, qui font un très bon travail défensif, aident la ligne défensive de 4 parce que si le latéral monte au niveau de l’ailier, on peut faire des erreurs. Cette erreur, on ne la fait plus maintenant. Ce sont des détails qu’on en voit pas de l’extérieur, mais moi je le vois […]. Un mode que je n’aime pas dans le foot c’est les transitions. C’est un peu la loterie, moi je n’aime pas. Je préfère le contrôle du jeu, avec le moins possible de transitions. C’est vrai que ça peut passer, mais on le fait le moins possible […]. On ne doit pas avoir peur d’avoir une ligne défensive haute, si nous on fait un pressing haut et que nos premiers défenseurs (les attaquants) font le travail, ça va aller. Jouer long, jouer court… Je crois que l’équilibre, c’est le mieux. Jouer court, c’est facile à presser, très long c’est du 50/50 parce que la balle est en l’air, le mieux c’est le troisième type. Une passe de 10 ou 12 mètres que tu peux faire avec l’intérieur du pied. Une passe plus assurée. »
« Pour la compréhension tactique, j’aime bien la comparaison avec un petit garçon. À 3 ans ou 5 ans, tu joues au football parce qu’il y a un but mais tu ne comprends pas le foot. Des fois, les joueurs de football sont comme ça. Ils sont bons physiquement, techniquement, mais il faut comprendre le jeu. Ici ils sont en train de le comprendre. Mais ça se passe partout pareil, dans tous les clubs. »
Photo Loic Baratoux/FEP/Icon Sport