Championnat

Bilan 2022-2023 (16/20) – Le Paris FC, une saison sans grand frisson, et l’adieu à une légende

Jamais en mesure de jouer la montée ni inquiété par le maintien, le Paris FC a traversé la saison 2022-2023 de Ligue 2 sans frissonner. Au regard de la fin de championnat bien plus séduisante, il est même dommage que l’équipe n’ait pas su se lâcher bien plus tôt afin de prétendre mieux qu’à sa 7e place finale avec 55 points. Après deux saisons sur le banc, Thierry Laurey a cédé sa place à Stéphane Gilli pour ouvrir un nouveau chapitre du PFC, tandis que la légende Vincent Demarconnay tire sa révérence.

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Au mieux quatrième une fois au soir de la 2e journée, au pire 12e. Le constat est simple : le Paris FC a navigué toute la saison dans le ventre mou du championnat. Pourtant, à l’instar de nos favoris donnés avant le coup d’envoi de l’édition 2022-2023, le club de la capitale faisait bien office d’épouvantail à nos yeux. Parce que le PFC restait sur une saison positive (4e, éliminé en play-off 1), que l’ossature de l’effectif était restée avec l’apport de quelques éléments d’expérience, et que l’entraîneur Thierry Laurey amenait de la continuité pour sa deuxième année sur le banc. Au final, la machine ne s’est jamais véritablement mise en marche et le mercato estival n’a pas amené de véritable plus-value.

Tout au long de la saison, les résultats en dents de scie ont jalonné le parcours des Parisiens. Dans une Ligue 2 homogène et dangereuse, au moins les pensionnaires de Charléty ont-ils su éviter les frayeurs du bas de tableau. Un moindre mal compte tenu du potentiel de l’équipe. Avec une seule victoire lors des sept premières journées, l’idée de s’inviter vers le Top 2 paraissait dès lors déjà assez utopique. Recruté comme LE numéro 9 de l’équipe en attendant le retour de blessure de Khalid Boutaïb, Pierre-Yves Hamel traversera la saison comme un fantôme (17 matchs, 2 buts), tantôt en panne de confiance, tantôt blessé. « Pierre-Yves veut répondre présent et il se met une mauvaise pression », le défendait son coach jusqu’à son but de la libération le… 8 avril dernier, mettant fin à plus de deux années de disette.

Un réveil trop tardif

Mais il serait trop simpliste de résumer ces résultats décevants à un seul joueur. De l’extérieur, le Paris FC est longtemps apparu comme une équipe prudente, et sans doute trop frileuse. Malgré de nombreux atouts offensifs, le club de la capitale démarre souvent ses matchs avec des profils plus défensifs pour se sécuriser, mais ne parvient pas à trouver le bon dosage et à se montrer intraitable, à l’image du HAC. Il faudra attendre le mois de mars pour apercevoir pleinement le potentiel de ce groupe, qui termine d’ailleurs le championnat sur une série de 7 matchs sans défaite. Un homme symbolise notamment ce réveil tonitruant et ce changement de philosophie : Ilan Kebbal. Mis de côté pendant presque toute la saison, le joueur prêté par Reims (se) régale et termine en trombe : 4 buts et 6 passes décisives. Avec Morgan Guilavogui (15 buts, 3 passes) ou Khalid Boutaïb (2 buts, 5 passes), les combinaisons s’enchaînent, les matchs s’animent, le spectacle est au (enfin) au rendez-vous à l’image d’un succès fou 5-4 à Valenciennes pour l’un des grands soirs de L2 de la saison. « On a perdu un peu de temps avec lui. Il a fallu lui faire comprendre des choses, qu’il n’était pas venu pour faire du tourisme, mais pour avoir du temps de jeu, des stats et apporter à l’équipe », expliquera Laurey sur le cas Kebbal. « Le coach préférait d’autres joueurs. Il n’y a jamais eu d’embrouilles entre nous. Je n’étais pas content de cette situation, mais je n’ai jamais parlé. Ce n’était pas une question d’entraînement ou de matchs car je ne jouais pas, je ne pouvais rien montrer », lui répondra l’intéressé sur ML2.

Une nouvelle ère s’ouvre

A travers ces propos, on comprend que l’ancien technicien de Strasbourg ne semblait pas être totalement sur la même longueur d’ondes qu’une partie de son vestiaire. Et il n’a pas été non plus aidé par les conditions de jeu à Charléty, avec une pelouse indigne d’un club pro en hiver. A tel point qu’une rencontre sera reportée par la LFP car jugée trop dangereuse. Avec le 15e bilan à domicile (27 pts), difficile de conquérir les cœurs dans cette enceinte toujours aussi froide. Après une collaboration de deux années, Laurey et le PFC ont donc décidé de se séparer. Pierre Ferracci a misé sur le retour de Stéphane Gilli, ancien adjoint de Mécha Bazdarevic, cette fois en qualité de numéro 1 pour sa première expérience dans ce rôle. Une nouvelle ère s’ouvre et deux premières recrues ont déjà posé leurs valises dans le 13e arrondissement : Jules Gaudin (EAG), et Adama Camara (Racing, N2). Au niveau des départs, la légende Vincent Demarconnay tire sa révérence à 40 ans après 15 années de fidélité et a reçu un hommage appuyé lors de sa dernière sortie contre Annecy. Une page se tourne aussi avec le départ d’Ousmane Kanté, ou de Maxime Bernauer vendu au Dynamo Zagreb. A la croisée des chemins, Paris s’avance vers 2023-2024 avec moins de certitudes. Une position un peu plus dans l’ombre, mais qui lui sera finalement peut-être plus bénéfique.

Photo by Loic Baratoux/FEP/Icon Sport

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