Réintégrés en Ligue 2 par la Fédération Française de Football, quelques jours avant le début du championnat, les Girondins de Bordeaux sont tout de même soumis à l’encadrement de leur recrutement et de leur masse salariale. Pour l’heure, le club relégué de Ligue 1 ne peut pas enregistrer de nouvelles arrivées tant que des départs n’auront pas eu lieu. Le président Gérard Lopes a demandé aux joueurs d’accepter des baisses de salaires supplémentaires la semaine passée, ce qu’ils ne sont pas tenus d’accepter. En outre, certains éléments sont mis à l’écart depuis le début de l’été et incités à quitter le club (Rémi Oudin, Enock Kwateng, M’baye Niang, Paul Baysse, Medhi Zerkane, Mexer, Abdel Medioub et Davy Rouard).
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Il n’en fallait pas plus pour déclencher l’ire du principal syndicat de joueurs, l’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) qui publie un communiqué offensif ce mardi.
« Aucune précaution n’avait été prise par les dirigeants dans la rédaction des contrats des joueurs. Il n’y était donc pas fait mention d’une baisse des salaires si le club devait se retrouver en Ligue 2 », dénonce l’UNFP dans un premier temps avant de reprendre le fil des événements du mois de juillet.
« La légèreté avec laquelle la FFF va désavouer la DNCG – dont on ne cesse d’ordinaire en France de louer le travail et de vanter les mérites – questionne. Car en permettant aux Girondins de disputer le championnat professionnel de Ligue 2, elle a remis en cause la crédibilité d’une commission indépendante, qui ne prend pourtant jamais ses décisions à la légère », analyse le syndicat, inquiet du précédent juridique ainsi créé, à l’instar du président du Paris FC, Pierre Ferracci.
Enfin, l’UNFP en vient au traitement réservé aux joueurs : « Passons sur les manœuvres d’intimidation classique surtout quand elles peuvent, comme ici, servir la science : prouver que les footballeurs ne sont pas solubles sous de hautes températures en faisant s’entraîner à 15 heures, en pleine canicule, les joueurs mis à l’écart. Et comme si ce traitement de faveur ne suffisait pas, voilà qu’on leur demande désormais – il fallait oser… – d’accepter une baisse de salaire à hauteur de 20%, une « offre » que le club bordelais a formulé également auprès de certains de leurs coéquipiers […] Et, comme c’est trop souvent le cas, il s’agit désormais de déplacer les responsabilités vers les joueurs. Car au-delà de la pression exercée en interne, la médiatisation des mesures prônées par le club n’a qu’un but et témoigne de la volonté de Gérard Lopez de faire porter par les joueurs, qui refuseraient de baisser leur salaire, les raisons d’un éventuel naufrage. Victimes, autant que leur club, du système de trading mis en place par leur président, indirectement cautionné par les instances, on les désigne dès aujourd’hui comme les coupables.»
Le communiqué complet :
En voulant à tout prix « sauver » le soldat Lopez et le club historique qu’il préside, aujourd’hui enfermé dans une logique de trading, les instances n’ont visiblement pas pris en considération la condition future des joueurs…
Étonnant, non ?
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