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Ligue 2 – Laurent Batlles et David Guion pour une même mission : redorer un blason

Saint-Etienne et Bordeaux sont désormais fixés. Pour leur première saison de Ligue 2 depuis bien longtemps, ces deux clubs historiques ont choisi respectivement Laurent Batlles et David Guion pour tenter de rebondir au plus vite. Pour ces deux coachs le maître-mot sera le même : redonner de l’ambition et des couleurs à leur formation après une grosse désillusion.

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© AnthonyBIBARD, Panoramic / Imago

Une même mission, déjà réussie par le passé

Dans le football, tout va très vite. Et les excellents résultats obtenus par David Guion à la tête du Stade de Reims semblent déjà loin, alors que son aventure en Champagne ne s’est conclue qu’à l’été 2021. Seulement voilà : se lancer comme pompier pour tenter éteindre l’incendie bordelais a clairement écorné la belle image du coach de 54 ans en l’espace de six mois seulement. Avant cet échec, David Guion avait réussi à faire monter Reims dès sa première saison comme numéro 1 sur le banc. Lors de cette saison 2017-2018, le SDR avait littéralement roulé sur la Ligue 2, avec 88 points points et un sacre largement mérité. Par la suite, Guion avait su installer l’équipe en première partie de tableau de L1 (8e, 6e), emmenant même Reims jouer des tours préliminaires d’Europe, avant un dernier maintien acquis en 2021 avec la 14e place. A lui désormais de regagner la confiance des supporters par ses capacités déjà exprimées.

Pour Laurent Batlles, la donne est différente. La fin de son aventure à Troyes en décembre 2021 n’a pas fait baisser sa cote. Les supporters de l’ESTAC étaient même les premiers réticents à voir Bruno Irlès le remplacer aussi vite dans la saison. En l’espace de deux saisons et demi dans l’Aube, le jeune technicien a imposé sa patte et son style en marquant les esprits. Faire monter un club, Batlles l’a donc déjà aussi réussi, avec le titre acquis en 2021 peu de temps après ses grands débuts de numéro 1 sur le banc. L’ancien joueur des Verts arrive, lui, en terrain conquis. Il a terminé sa carrière dans le Forez, avant de franchir tous ses galons de coach, d’adjoint de Christophe Galtier à responsable de la réserve. L’attente et l’espoir sont donc forts à l’ASSE avec ce retour à la maison.

Une même mission, mais pas le même style

Si David Guion avait réussi à créer une machine de guerre en Ligue 2 en 2017-2018, le style de jeu des Champenois n’avait rien de comparable à celui de l’ESTAC de Laurent Batlles. Avec Guion, l’idée de pragmatisme est plus prédominante. Le SDR était avant tout un collectif hyper rigoureux sur l’aspect défensif, qui étouffait littéralement l’adversaire par son impact physique et sa capacité à répéter les courses. Mais au-delà de ce cadre, les joueurs étaient ensuite libre de dézoner et de créer sur le plan offensif, avec beaucoup de permutations et de percussion. Un cocktail gagnant, sans oublier l’intégration de jeunes joueurs pour magnifier le tout, avec les Jordan Siebatcheu ou Rémi Oudin.

A Troyes, l’audace et la confiance envers les qualités techniques de ses joueurs a permis à Laurent Batlles de créer un style unique en Ligue 2. Un 3-4-3 losange hyper offensif, avec deux ailiers dans les rôles de pistons. Certes, l’ESTAC s’est parfois exposée défensivement et cette prise de risques lui a joué parfois quelques tours. Mais ce dispositif, et la force du milieu de terrain (Tardieu, Kouamé, Dingomé, Chambost) a permis bien souvent de confisquer le ballon pendant la majeure partie de la rencontre, avec des ailiers en mode dragsters pour venir servir le finisseur Yoann Touzghar. L’adaptabilité est aussi le maître-mot du coach, qui ne s’est jamais entêté non plus dans un seul schéma entre ses débuts et la consécration du titre. D’ailleurs, ce 3-4-3 a pris forme un peu par accident, lors d’une rencontre mal embarquée face à Valenciennes (1-1). Réduit à 10 après quelques minutes, le coach a décidé de ne pas faire entrer un défenseur supplémentaire et de laisser trois axiaux et deux attaquants excentrés. Bingo ! La suite lui donnera raison, avec en récompense une montée par le jeu.

Une même mission, mais pas les mêmes moyens

Là se situe sans doute LA grande différence entre les deux nouveaux projets de Batlles et Guion. Du côté de Saint-Etienne, la vente plane toujours au-dessus des Verts. Mais en attendant, l’ASSE se dirige sereinement vers la DNCG. Avec les aides à la relégation et une somme supérieure obtenue de la part de CVC par rapport aux autres clubs de Ligue 2, Sainté va attaquer le championnat avec un budget très confortable. Si cet aspect n’est pas garant à 100% de la réussite du projet sportif, Laurent Batlles devrait tout de même avoir la latitude de former son groupe avec ses critères par rapport à ses connaissances de la division. Les nombreuses fins de contrat (14) et les quelques ventes à venir vont pouvoir permettre de repartir quasiment d’une feuille blanche. Un cas déjà expérimenté à Troyes.

A Bordeaux, l’avenir est encore très flou. Pour le moment, la première étape sera déjà de réussir à franchir la DNCG. Avec un déficit de 40 millions d’euros à combler, la mission ne sera pas aisée. Dans le cas où les Girondins y parviennent, David Guion ne pourra avoir carte blanche sur le recrutement, et devra forcément se montrer inspiré sur les choix des hommes. La marge de manœuvre sera plus limitée que chez les Verts. Si une première base est envisagée (Ahmedhodzic, Ignatenko, Mara), celle-ci pourra-t-elle survivre aux besoins financiers du club pour se renflouer ? Bref, Bordeaux part clairement avec une longueur de retard à ce niveau.

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