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Ligue 2 – Montée, maintien… le regard des experts Robert Malm (beIN Sports) et Pierre Bouby (L’Équipe) sur la fin de saison

La Ligue 2 va bientôt rendre son verdict ! Nous entrons dans les huit dernières journées du championnat et il y a encore beaucoup d’enjeu pour plus de la moitié des clubs. Cinq équipes sont bien embarquées dans la course à la montée tandis que d’autres jouent à se faire peur… Robert Malm et Pierre Bouby, respectivement consultants pour BeIN Sports et La chaîne L’Équipe, diffuseurs de la Ligue 2, nous ont confié leur sentiment pour cette fin de saison qui s’annonce palpitante !

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Toulouse en favori pour monter

Pierre Bouby : « Je pense qu’il n’y a pas de débat, même s’ils n’ont pas énormément d’avance non plus, Toulouse devrait monter et être champion. Montanier fait un super travail, son effectif est très complet. Bien sûr, on pense aux deux hommes clé : van den Boomen et Healey. Quand l’un va un peu moins bien, l’autre prend sa place. Desler aussi fait une saison de malade, c’est un latéral droit incroyable. Je pense qu’ils ont les épaules pour bien digérer leurs défaites, ils dégagent une sérénité et une discipline remarquable. Pour un club de Ligue 2, ils sont vraiment impressionnants. »

Robert Malm : « Je vois Toulouse en Ligue 1. Je ne sais pas pour le titre, il suffit que Paris aille gagner à Toulouse ce week-end pour tout remettre en jeu. En revanche, si Toulouse gagne samedi et qu’ils n’ont pas le titre en fin de saison, ça perdrait vraiment en saveur même si ce n’est pas l’objectif premier. »

Un final serré jusqu’au bout pour les poursuivants

Robert Malm : « Il y a match entre Paris FC, Ajaccio, Auxerre, on peut y inclure aussi Sochaux qui vient d’un peu plus loin…  Je n’enterre personne. On a la particularité en France d’avoir un championnat de Ligue 2 assez fou et très ouvert. On a vu des renversements de situation improbables, il suffit de voir Amiens il y a quelques saisons. Avec le temps, on apprend à être méfiant ! Honnêtement, pour la montée directe, on ne peut condamner personne. »

Pierre Bouby : « Auxerre est sur un cycle très positif, ils se rapprochent un peu de ce que fait Toulouse et ils sont capables d’assumer ce rôle de potentiel montant. Il y a énormément de talent dans cette équipe. Est-ce que la suspension de Charbonnier va porter préjudice ? J’ai l’impression qu’il y a de la qualité sur le banc. Le Paris FC est dans le lot, forcément. C’est un peu comme Ajaccio, tu n’as pas vraiment l’impression qu’ils maîtrisent les débats mais c’est rigoureux. Thierry Laurey a changé son fusil d’épaule, il est devenu plus pragmatique. Mais ils ont eu pas mal de pépins physiques. J’ai plus confiance en Ajaccio pour la fin de saison, pour la simple et bonne raison que Jean-Philippe Krasso est une super recrue. Mais Auxerre dégage encore plus de certitudes. » 

Auxerre sera probablement à la lutte jusqu’au bout pour la montée, attendue depuis 10 ans (crédit photo : Alexandre Dimou/FEP/Icon Sport).

Robert Malm : « On en saura bientôt plus, mais bien sûr que ces blessures au PFC, toutes dans le secteur offensif, ne sont pas la meilleure façon de préparer cette dernière ligne droite. Par contre, Thierry Laurey est capable de garder un groupe concentré et de lancer des jeunes joueurs talentueux. Ils restent sur un nul et une défaite, mais ils sont capables de rebondir. Même menés à Auxerre, ils ont montré qu’ils savaient inverser la tendance. Le Paris FC est un adversaire redoutable. »

Pierre Bouby : « J’ai le sentiment que Sochaux joue avec une certaine pression… Le Havre et Caen sont trop loin, le problème de Sochaux c’est que quand ils arrivent à marquer, ils n’ont pas cette mentalité de mettre le deuxième et d’enchaîner encore. »

Six clubs à la lutte pour le maintien

Pierre Bouby : « Nancy est à 8 points, du barragiste… Il faut être mentalement préparé à faire ce genre de trucs. C’est très difficile mentalement. Nancy a le coach qu’il faut, mais ils ont énormément de jeunes. Quand il y a eu le changement avec Pedretti, je n’ai pas ressenti de prise de conscience. L’effectif n’a pas l’habitude de jouer le maintien. Jouer au ballon, ça doit être le dernier de leur souci. Quand tu es en plein doute, tu n’as pas la même certitude technique que si tu joues la montée. Je les vois avoir la bonne attitude, mais tu ne gagnes pas tous les matchs avec ça. Il faudrait au moins 5 victoires, ça me semble très compliqué. »

Robert Malm : « On parle plus de Nancy pour la descente parce que c’est un monument du foot français. Ce qui est dommage, c’est de gâcher le travail fait contre le Paris FC (3-0) avec une défaite à Guingamp. Dunkerque était plus programmé à vivre une année difficile en Ligue 2, peut-être que c’est cette équipe qui fera la meilleure fin de saison. Ces derniers temps, ils ont gagné des matchs. Mais de Dunkerque jusqu’à Valenciennes, tout le monde sera concerné par la descente. Grenoble n’est pas à l’abri, il n’y a pas la manière, mais ils ont pris les points, donc je pense que Vincent Hognon et ses dirigeants s’en foutent royalement ! Quand je jouais à Grenoble lors de la saison 2004-2005, on s’est sauvé en gagnant 1-0 contre Amiens à domicile, à la dernière journée. »

Dunkerque a montré de belles choses à la maison et peut espérer sortir la tête de l’eau dans les dernières journées (crédit photo : Dave Winter/FEP/Icon Sport).

Pierre Bouby : « J’imagine plus facilement le maintien de Dunkerque que celui de QRM ou de Rodez. J’ai déjà vécu une saison comme ça avec Metz : on est dans la première partie de tableau à la trêve et ensuite on perd beaucoup de matchs et on descend. Rodez c’est pareil. Ils avaient de l’avance, mais là c’est casse-gueule. QRM a la même dynamique et ne propose pas grand chose… Je trouve que pour Dunkerque, c’est plus plausible de les voir gagner trois fois d’ici la fin du championnat. »

Robert Malm : « Ce qui me fait un petit peu peur, c’est QRM. Malheureusement pour Fabien Mercadal, c’est compliqué, ça me fait penser à Evian Thonon Gaillard par le passé, on se dit que ça va aller mais finalement, ça ne va pas du tout ! J’espère pour Rodez et Quevilly-Rouen que la trêve leur aura permis de faire quelque chose. »

Crédit photo : Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport

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