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L1/Ligue 2 – Le constat très alarmiste du patron de la DNCG sur l’avenir du foot français

Jean-Marc Mickeler tire la sonnette d’alarme. Son nom ne vous dit peut-être rien de prime abord, mais il s’agit en réalité de l’un des personnages les plus importants du foot français ces dernières semaines, puisqu’il est le patron de la DNCG. Et dans un long entretien accordé au journal L’Équipe, le dirigeant de l’instance de contrôle des comptes des clubs se montre très alarmiste sur l’avenir du foot pro (Ligue 1/Ligue 2) avec le modèle actuel d’une majorité de clubs, surtout en L1, qui continuent de vivre à perte et qui veulent compenser par le mercato, alors que les actionnaires sont de moins en moins enclins à remettre au pot chaque été.

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« En deux saisons, les clubs ont perdu 700 M€ de recettes : 400 millions de droits télévisés et 300 millions de transferts. Quand on ajoute les autres éléments liés la crise du Covid (billetterie, sponsoring), on arrive à une perte de 730 M€ en 2020-2021, qui tient compte d’un abandon de créances de plus de 250 M€ des actionnaires. Les clubs avaient déjà perdu 269 M€ lors de l’exercice précédent. Mais il y a plus inquiétant. Avant transferts, on est sur une perte d’exploitation de 1,4 milliard d’euros (contre 1,2 milliard la saison précédente). On mesure l’ampleur des dégâts. D’autant que les capitaux propres des clubs ont été divisés par quatre en deux ans. Et que l’endettement s’est envolé. Il y avait 500 M€ de dettes à la fin de la saison 2018-2019. On est à plus de 1 milliard aujourd’hui. Les clubs sont financièrement exsangues. On est à l’os », explique Mickeler, inquiet.

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« Des mesures doivent être prises sans délai »

Le patron de la DNCG en appelle donc à une prise de conscience rapide du foot français, sous peine de voir des dépôts de bilan s’accumuler à la fin de l’exercice 2021-2022. « Il faut être extrêmement courageux sur la réforme du modèle. Des mesures doivent être prises sans délai. Les clubs doivent réduire leur masse salariale. Il faut limiter à 25 le nombre de joueurs sous contrat, hors ceux formés au club. Aujourd’hui, en moyenne, on est à 37 joueurs par club en L1. Sept clubs ont plus de 40 joueurs sous contrat ! Cela n’a pas de sens. Il faut aussi réglementer l’usage des prêts afin d’éviter les mesures de contournement. Le troisième élément est le salary-cap. J’ai beaucoup écouté ceux qui disent, depuis des années, qu’en le mettant en place, on allait altérer la compétitivité du football français… Je n’y crois pas un seul instant si on fait un salary-cap qui encadre la masse salariale globale et qui n’empêche donc pas de payer un joueur le tarif que l’on veut si cela rentre dans l’enveloppe. »

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