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[Ligue 2 – Bilan 2021] – Le Havre, une saison sans relief conclue dans l’émotion

La saison 2020-2021 du Havre AC n’aura pas marqué les esprits sur le terrain. Loin de se mêler dans la lutte pour le Top 5, le HAC a terminé dans le ventre mou à la 11e place et n’a même jamais été vraiment serein face au maintien. Une saison sans relief donc, mais conclue dans l’émotion après la disparition soudaine de Christophe Revault, l’une des légendes du club normand.

6 mai 2021. Le choc. Le monde du football endeuillé. Le Havre AC meurtri. Ancien gardien emblématique, ancien directeur sportif ou entraîneur intérimaire en Ligue 2, encore salarié du club au recrutement, Christophe Revault décède chez lui d’une péritonite. Une disparition soudaine, brutale. Injuste. Deux jours plus tard, « son » HAC joue son maintien dans le monde professionnel sur la pelouse de Valenciennes. Face à ce drame, c’est tout un club qui se serre les coudes, se soutient. Victoire dans le Nord 5-3, la plus spectaculaire de la saison. Et un ouf de soulagement, une victoire en la mémoire de Revault. « C’est du soulagement, on ne va pas faire les fanfarons non plus mais c’était très important de se sortir de la situation dans laquelle nous étions. Il y a eu la disparition de Christophe Revault et évidemment que tout le monde au club était impacté. On savait aussi que c’était important pour honorer sa mémoire de gagner et de maintenir le club en Ligue 2 après une saison difficile, âpre, avec beaucoup de soucis », réagissait à chaud Paul Le Guen après la rencontre.

Un condensé d’émotions pour un club qui trainait sa peine jusque là dans cette saison de Ligue 2. Une de plus. La 12e consécutive à ce niveau. Une éternité pour les supporters, qui chaque année rêvent de voir leur club se mêler au haut de tableau. Le premier exercice de PLG à la tête du club était porteur d’espoirs avec la 6e place au moment de l’arrêt de la saison pour le Covid en mars 2020. Mais au lieu d’assister à une montée en puissance, Le Havre a basculé du mauvais côté. Pourtant, les matchs de pré-saison contre Reims ou Lens auxquels nous avons assisté étaient positifs. Avec un excellent Himad Abdelli notamment, qui peinera à confirmer son potentiel malgré quelques rencontres de qualité, dont un premier but dans le derby normand face à Caen (1-2). Un potentiel non exploité, c’est sans doute le sentiment qui nous anime le plus au moment de jeter un coup d’œil dans le rétro pour le HAC.

Kadewere attend toujours son remplaçant

Surtout, le recrutement estival n’a pas apporté le peps attendu. Notamment sur le front offensif. Tino Kadewere transféré, son remplaçant n’est jamais arrivé malgré avoir eu le temps de se préparer depuis janvier au départ du buteur du Zimbabwe. Isolé, Jamal Thiaré ne pouvait pas tenir la baraque à lui seul. A court de rythme après un an et demi sans jouer, Khalid Boutaïd n’a pas fait de miracles, qualifié uniquement en janvier. En défense, les échecs Ertugrul Ersoy et Ayman Ben Mohamed ont été prêtés en cours de route. Bref, l’alchimie n’a jamais vraiment prise. Parfois séduisants, plus souvent moribonds, les HacMen. De quoi provoquer quelques sérieux coups de gueule de la part de Le Guen : « J’ai l’habitude de défendre les joueurs mais là j’ai un peu plus de mal… », enrageait-il d’ailleurs après un nouveau revers à la maison contre Chambly (2-4, futur relégué). « On perd les pédales de façon invraisemblable. On fait 35 bonnes minutes, après on se relâche, on râle après l’arbitre, on perd le fil…». Un scénario vécu à plusieurs reprises malheureusement au cours de cette saison.

Alors, quel visage aura le HAC pour sa 13e année d’affilée de Ligue 2 à venir ? De nouveau conquérant ? Alors que le président Vincent Volpe se défend et dément vouloir vendre le club, le manque d’investissement pour renforcer l’effectif à l’été 2020 laisse interrogateur. Le Havre semble structurellement démesuré pour la L2, et son déficit s’accroît avec la crise sanitaire et financière. Certains joueurs les plus côtés comme Umut Meras, convoqué pour l’Euro 2021 avec la Turquie, devraient s’envoler. Trouver les bons profils à bas coût sera primordial. Les signaux ne sont plus au vert et le chantier s’annonce important pour Paul Le Guen pour sa troisième année.

Crédit photo : AnthonyBIBARD/FEP/Panoramic/Imago

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