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Entretien ML2 – Habitué des barrages, Hervé Della Maggiore veut guider Villefranche vers la montée !

Depuis l’instauration des barrages entre le 18e de Ligue 2 et le 3e de National 1 en 2017, Hervé Della Maggiore aura participé à trois éditions sur les quatre disputées ! Par deux fois à la tête de l’équipe de L2 avec Bourg et le GFC Ajaccio, qui ont malheureusement conduit à deux relégations contre Grenoble et Le Mans. Cette fois, le technicien peut prendre sa revanche avec Villefranche-Beaujolais en rencontrant Niort ce mercredi, puis ce samedi. Entretien avec le coach avant ces deux rendez-vous importants.

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MaLigue2 : Hervé, vous avez dû suivre avec attention le multiplex samedi soir pour connaître votre futur adversaire des barrages ?

Hervé Della Maggiore : Je l’ai suivi plutôt par téléphone car nous étions encore au stade après le match (Villefranche a battu Lyon 5-1 juste avant le multi, ndlr), on traînait un petit peu. Je n’ai pas suivi cela très attentivement non plus, de toute manière on ne pouvait pas agir sur ça. Quand on ne maîtrise pas le truc, je ne m’en préoccupe pas trop.

Tout s’est joué entre Caen et Niort dans les dernières minutes, et ce sont finalement les Chamois qui terminent 18es. Y avait-il une petite préférence ?

Non, pas forcément. Ce qu’on voulait, c’était rencontrer une équipe plutôt dans une mauvaise dynamique. Je l’ai vécu dans ce sens-là. On sait très bien que pour remobiliser les joueurs, quand la dynamique est négative avant des matchs couperets, c’est toujours compliqué. Ça, c’est par expérience, je l’ai vécu deux fois. Même si je connais un peu la saison de Caen et Niort, je ne m’étais pas penché plus que cela pour savoir qui serait le mieux à affronter.

« Psychologiquement, on aura un avantage »

La situation de Niort me fait penser à celle que vous avez vécu avec le GFC Ajaccio, où vous n’aviez pas été relégable de l’année avant cette 38e journée. Ce sera quelque chose à exploiter pour vous maintenant que vous êtes de l’autre côté à la tête de l’équipe qui chercher à monter ?

Oui, forcément. De toute manière psychologiquement, on aura un avantage. Il faut réussir à le garder pendant les matchs maintenant. Les entames vont être très importantes car il faudra garder cet avantage psychologique. Leur montrer qu’on est sur une dynamique exceptionnelle (45 points en 20 matchs) et que eux n’étaient pas programmés pour être là. Il faut leur laisser la tête sous l’eau.

Après deux barrages perdus, il y a un petit sentiment de « revanche » qui peut exister ?

La situation est totalement différente. Je suis dans un club qui n’avait pas prévu de disputer ces barrages en début de saison. Déjà sur cet aspect-là, c’est différent de ce que j’ai vécu sur les deux autres barrages avec des équipes qui luttaient pour le maintien. C’est une autre posture qu’on a parce qu’on a tout à gagner et que Niort a tout à perdre. L’expérience du passé ? J’aurais pu m’en servir si j’étais de nouveau dans la même situation. Et encore… Le deuxième barrage que j’ai vécu, le résultat final a été le même alors que je l’avais vécu l’année précédente. Je dirais que chaque match à sa propre vérité. Se servir de cette expérience quand on n’est pas dans la même position, dans le même club et que les paramètres sont différents, elle n’a plus trop lieu d’être finalement.

« Je voulais reprendre avant tout beaucoup de plaisir »

On connaît assez peu cette équipe de Villefranche, qu’est-ce qui a fait sa force cette saison pour prendre cette belle troisième place ?

C’est la notion de groupe qui a prévalu. J’ai retrouvé cela avec chaque montée que j’avais fait avec Bourg-en-Bresse à l’époque. Aujourd’hui, quand vous regardez aussi un club comme Clermont (qui monte en L1)… J’écoutais tout à l’heure dans la voiture RMC et il y avait des joueurs que j’ai coachés au FBBP01 comme Florent Ogier, et il parlait lui aussi de cette notion de groupe. On n’était pas forcément la meilleure équipe en terme d’individualités mais c’est vraiment le groupe qui a fait la différence. Je ressens cela aussi dans mon équipe. C’est primordial pour avoir des résultats. Dans nos divisions, la notion de groupe passe en priorité, elle prédomine. Si on arrive à générer de la motivation pour tous, c’est important. Sur la deuxième partie de saison, il y a des joueurs de mon groupe qui n’ont presque pas joué, et ils sont restés mobilisés malgré tout ! Encore samedi après Lyon, un entraînement se déroulait pour les joueurs qui avaient peu joué, et là encore ils étaient à 200% ! Ce sont des signes qui ne trompent pas pour un coach. Après, bien sûr, il faut aussi un minimum de qualité pour finir troisième de N1 (sourire).

On se souvient que cette descente vécue au Gazélec a été difficile à digérer pour vous, vous avez mis du temps à retrouver un projet. Vous attendiez-vous à redisputer aussi vite un barrage quand vous êtes arrivé en cours de saison à Villefranche ?

Non, certainement pas. J’avais eu des propositions, mais j’ai surtout cherché un projet qui me correspondait. Je voulais reprendre avant tout beaucoup de plaisir. Et je pense que quand on prend du plaisir, on travaille bien, dans un contexte qui me correspondait. Tous les signaux me disaient qu’il y avait la possibilité de faire du bon boulot là-bas. J’avais observé l’équipe, les joueurs correspondaient bien à ce que je voulais mettre en place. De là à dire qu’on pourrait jouer les barrages, non. Il y avait un maintien à aller chercher à l’époque, l’équipe était dernière au mois de décembre donc on ne s’attendait pas à cela !

En cas de montée, le club vous semble-t-il prêt à monter en Ligue 2 dans sa configuration actuelle ?

Je retrouve vraiment ce que j’ai connu à Bourg (sourire). C’est un club qui est allé plus vite au niveau sportif qu’au niveau infrastructurel. Le club s’active en cas de montée pour trouver des solutions de repli. Des réunions sont en place, on a anticipé. Je ne suis pas inquiet sur le fait de pouvoir trouver des solutions si on monte. En ce moment, c’est souvent le cas en N1. Si on prend les cas de Chambly, de Bourg à mon époque, de Pau, de Rodez… eux aussi ont dû débuter dans un stade de repli. Une montée ne peut de toute façon pas se programmer.

Propos recueillis par Dorian Waymel

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