Lanterne rouge au soir de la 21e journée de Ligue 2, le Pau FC a su se ressaisir pour sortir de la zone de relégation. Bien aidé par un mercato hivernal inspiré, le promu fait désormais figure d’épouvantail dans la lutte pour le maintien et n’en finit plus de progresser. La victoire contre le concurrent direct Dunkerque (3-1) avant la trêve était vraiment le gros coup de Pau.
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« Tout le monde nous voyait déjà à la morgue mais on est encore en soins intensifs. On est formaté pour jouer le maintien et on est encore là ». Aujourd’hui, pour reprendre l’expression utilisée par l’entraîneur Didier Tholot au soir de la victoire contre Amiens le 2 février dernier, le Pau FC est sorti des soins intensifs et a entamé sa convalescence. Dernier avec 14 points au soir de la 21e journée et d’une sixième défaite de rang entre décembre et janvier, le promu a lutté pour s’extirper du coma, et compte 31 unités au compteur. Soit une 16e place qui laisse envisager bien plus positivement une deuxième saison consécutive en Ligue 2 en 2021-2022.
Si le chemin sera encore long vers ce maintien tant espéré, la victoire autoritaire contre Dunkerque (3-1) obtenue juste avant la trêve internationale a permis de voir tous les progrès réalisés par cette équipe. En début de saison, le PFC a payé cher l’apprentissage du niveau pour une majorité de joueurs inexpérimentés en Ligue 2. Si le jeu était parfois séduisant, le manque de réalisme dans les deux surfaces était au final fatal aux ambitions béarnaises. Des manques auxquels le club a répondu au mercato hivernal avec les arrivées de Mahamadou Dembélé (ESTAC) en défense, de Souleymane Diarra (ex-Lens) au milieu, ou d’Itaitinga et Meyron George pour muscler le secteur offensif.
Le retour salutaire au Nouste Camp
Deux passes décisives pour Diarra qui monte en puissance (nommé pour le titre de joueur du mois de mars), trois buts pour George, deux pour Itaitinga, une concurrence accrue en défense qui a tiré tout le monde vers le haut… Pau a repris confiance au fil des succès. Et sait négocier les virages importants, avec une victoire primordiale contre la lanterne rouge Châteauroux (1-0), ou la dernière face à l’USLD, ancien compagnon de N1. Surtout, le retour des Palois dans leur stade du Nouste Camp a changé la donne. Le bilan est pour le moment parfait à la maison : trois matchs, trois succès ! Même sans son public, Pau a retrouvé son cocon, lui qui a dû apprivoiser tant bien que mal le Hameau partagé avec les rugbymans de la Section.
Le tout dans un contexte assez anxiogène pour les joueurs, qui savent que l’avenir du club est entre leurs pieds en cette période de grosse crise économique pour le football. « Un club qui se maintient en Ligue 2 en fin de saison, même avec un bilan financier négatif, est autorisé par la DNCG à étaler sa dette sur deux ou trois ans par rapport à la situation sanitaire. Ça, c’est seulement dans le cas où il se maintient. Ce qui fait que l’an prochain, on aurait droit à 3,5 M€ de droits TV. Si on descend, ils chuteraient à 500 000 €, on ne pourrait pas amortir le déficit et on pourrait donc se retrouver en dépôt de bilan », a alerté le président Bernard Laporte-Fray, qui n’a jamais caché son inquiétude par rapport à la situation financière depuis le Covid et le fiasco Mediapro. Conditionné pour lutter jusqu’au bout, Pau aura encore l’occasion de prendre de l’air lors du déplacement à Caen le 3 avril prochain. Une formation dans une dynamique totalement opposée, et qui vient de se séparer de Pascal Dupraz. Un succès replacerait le promu à seulement un point de Malherbe. Peu de monde aurait pu le prédire au début de l’année 2021. Alors, chapeau, Pau !