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Ligue 2 – Caen fait son ménage Dupraztemps !

Avec Pascal Dupraz, Caen a rarement été bon, souvent médiocre, parfois affligeant. Il y a un an, quasiment, le Malherbe de l’ère « PD » livrait sa meilleure prestation, chez un Lens futur promu (4-1). Samedi soir, cette fois, il a probablement affiché son pire visage, contre une lanterne rouge moribonde (2-2, 30e journée de Ligue 2). L’indigestion de trop pour des dirigeants qui, mardi soir, ont viré le Haut-Savoyard.

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L’histoire n’a duré qu’un an et demi. Le temps pour Pascal Dupraz de prendre la succession de Rui Almeida. De fustiger le recrutement, tourné pour un 3-5-2 dont il n’adhérait guère… avant d’y revenir cette saison. Preuve que l’efficacité relative de ce qu’il avait mis en place s’est rapidement estompée. Elle avait toutefois permis à Caen de s’extirper des bas-fonds du championnat. A une époque où Pascal Dupraz avait inversé «une tendance qui était un peu morne ». Voilà pour le terrain. En dehors, s’il assurait avoir mis sa « vanité » de côté en découvrant la Ligue 2, on retrouvait assez vite le Pascal Dupraz incisif, offensif derrière les micros. A défaut d’aller dans le sens du succès, on ne peut lui enlever le sens de la formule. Celle qui fuse, intelligemment, consciencieusement. Qui fera du bruit.

L’arbitrage comme cible fétiche

Sa cible fétiche ? Le corps arbitral. « L’arbitrage était moyen, vraiment très moyen », à l’issue d’un succès aux dépens d’Orléans, à l’automne 2019. « J’ai pas l’habitude de le dire mais là je le dis », certifiait-il. Un mois après, il en appelait à une remise en question des hommes en noir. «  Quand est-ce que nos arbitres vont venir nous dire qu’ils se loupent ? On a l’impression d’être toujours en garde à vue, avec le quatrième arbitre qui vient toujours… Expliquez-nous qu’il ne faut rien dire ! Engagez des curés comme coach ! Il ne faut pas s’émouvoir. Ne jamais rien dire. »

Bis repetita en janvier 2020, après l’absence de psychologie de M. Varela (étrange…) : « Les attitudes fatigantes, condescendantes, agressives, arrogantes. Et ça, malheureusement, plus j’en parle, plus je les subis. Il ne faut pas que j’en parle. Il faut que je me laisse flageller. » L’arrêt du championnat n’a pas calmé les ardeurs de Pascal Dupraz. Dès la préparation, les arbitres en reprenaient pour leur grade : « Que chacun fasse son boulot. Nous, ce sont de vraies séances de travail. C’est très énervant. C’est bien quand c’est bien arbitré. Ils sont payés pour ça aussi, comme nous », lançait-il à l’issue d’un amical contre Vannes. Les émoluments de l’arbitrage semblent le contrarier. Le 8 décembre dernier : « Au football, il faut de bonnes équipes, de bons joueurs, de bons arbitres. C’est tout. Comme nous sommes tous payés, il faut que l’on soit bon. Nous, les entraîneurs, quand nous sommes mauvais, nous dégageons. » Pascal Dupraz vient de le constater.

Jamais dans la demi-mesure

Au-delà de ses mots, souvent acerbes, parfois justes, pour l’arbitrage, Pascal Dupraz dispose d’une faculté à analyser lucidement certains matchs à chaud. Il n’a ainsi jamais hésité à tomber dans des raccourcis extrêmes. « On a maîtrisé l’équipe auxerroise. Pourtant, en arrivant ici, on nous avait dit qu’Auxerre marchait sur l’eau », reste sa déclaration la plus récente. Celle qui a un peu fait sourire, alors que le SMC a décroché un nul sur la pelouse de l’Abbé-Deschamps. Certes, en se montrant à la hauteur de son adversaire du soir. Mais sans réellement le maîtriser. Durant son mandat sur le banc caennais, Caen a également pu « surclasser » Nancy, « atomiser » les Lensois. A l’inverse, il a eu affaire à une « belle équipe de mièvres » et a assisté à une « pantalonnade » sur la pelouse de Rodez.

Un optimisme vain…

« Je pense que nous sommes parmi les équipes avec lesquelles il faudra compter. » Début janvier, Pascal Dupraz attaquait fort. Depuis, Malherbe n’a gagné qu’une fois en 13 matchs, et chute inexorablement. A l’époque, pouvait-on croire à une potentielle place dans les 5 ? Mathématiquement, oui. Objectivement, pas vraiment. Le relatif bon début de saison caennais provenait plus d’une belle solidité défensive qu’à une impressionnante domination, match après match. Quand le bloc s’est fissuré, le semblant de certitudes s’est envolé. Pascal Dupraz, probablement conscient, au fond de lui, des limites de son groupe, a parfois distillé des petits messages à l’égard de sa (nouvelle) direction. Avec toujours le même refrain : la Ligue 1. « Je reste convaincu que six recrues auraient été judicieuses pour asseoir la qualité de l’équipe et être réellement un prétendant à la montée », lançait-il en août. La Ligue 1 ? «  J’espère que ce sera avec moi parce que je suis aussi ambitieux. Je ne suis pas venu en tout cas ici pour être treizième de Ligue 2. Ça, c’est sûr. » Au lendemain de son limogeage, Malherbe est 14e de Ligue 2.

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