Debrief

Ligue 2 – Lorient et Lens, un essoufflement inquiétant ?

« On va passer de mauvaises fêtes. » Une phrase prononcée par Philippe Montanier, l’entraîneur de Lens. Elle aurait également pu sortir de la bouche de Mickaël Landreau, coach de Lorient. Ces 2 candidats déclarés à la montée en fin de saison font grise mine depuis plusieurs semaines. Bien loin des promesses affichées à la fin de l’été.

A lire aussi >> Philippe Montanier : « Pas à la hauteur de l’événement »

Début octobre. Au soir de la 10e journée de Ligue 2, Sang et Or et Merlus comptent 23 et 21 points. Respectivement 2es et 4es, ils intègrent alors un quatuor de tête qui semble se dégager. Les Lorientais possèdent 4 longueurs d’avance sur Niort et Grenoble. Devant, Metz est rentré dans le rang. La seconde trêve internationale passe par là et ouvre le second quart de la saison. Une 11e levée paradoxale pour les 2 équipes. Elle marquera à la fois, probablement, une prestation solide et sera le début de leur déclin.

Lorient, 3 points sur 15

© Olivier Stephan Photographe

Les équipiers de Pierre-Yves Hamel s’inclinent dans un derby de haut niveau, sur la pelouse de Le Blé (2-3). Les Lorientais ont failli dans les moments cruciaux, mais peuvent tirer de nombreux enseignements positifs de cette sortie. « On a pris du plaisir », avouait un Landreau néanmoins déçu. Depuis, les Lorientais en prennent probablement moins. Certes, les Morbihanais ont ensuite partagé les points avec Metz, puis l’ont emporté contre le cours du jeu à Béziers (1-0) avant de sortir vainqueur de leur duel contre le Paris FC (2-1). Des performances en trompe-l’oeil. Moins fringant, plus friable, le 7e du dernier championnat maîtrise moins son sujet. D’ailleurs, le FCL n’a plus gagné depuis ce 9 novembre.

A lire aussi >> Mickaël Landreau : « Si on est là, c’est qu’on mérite d’y être »

Lens, 19e sur les 8 dernières journées

En Artois, le 22 octobre est synonyme de victoire éclatante aux dépens du GFC Ajaccio (5-0, 11e journée). Malgré tout, Philippe Montanier n’est pas entièrement satisfait : « Nous avons concédé de grosses occasions, ce qui est inhabituel pour nous. » Et les vérités d’un soir ne se confirmeront pas. « C’est bien que l’animation offensive commence à s’améliorer, à être performante. C’est aussi grâce aux joueurs qui sont arrivés. Cela nous donne plus de possibilités. » Lens ne marquera que 3 fois lors de ses 4 sorties suivantes. Pis, les Artésiens subissent un sérieux contrecoup : 3 défaites de rang et 2 nuls. Les équipiers de Jean-Louis Leca, privés de Walid Mesloub, touchent même le fond en première période à… Lorient (16e journée, 2-2). Rapidement menés 2-0, les Lensois perdent aussi Aleksandar Radovanovic jusqu’à la fin de saison. Et avec lui une partie de leur solidité. La réaction après le repos, prolongée contre Brest (2-1, 17e journée), ne connaît pas la suite escomptée. Le Racing, avant-dernier depuis la 13e journée, s’en sort miraculeusement à Clermont (0-0) et tombe dans le piège ajaccien (1-2).

Une problématique plus importante à Lorient, mais moins inquiétante qu’à Lens ?

Sur les 9 dernières sorties, Lorient et Lens n’ont pris respectivement que 13 et 12 points. Le peloton est revenu. Lorient s’y est même installé en son coeur. Et là où ce contrecoup, plus long qu’imaginé, n’est pas si inconcevable au RCL, il est plus problématique dans le Morbihan. Car les Lorientais n’ont quasiment pas changé de visage l’été dernier. Car l’effectif, bâti pour finir dans les 2, ne semble plus aussi sûr de ses forces. Paradoxalement, l’inquiétude paraît moins importante qu’à Lens. Mickaël Landreau n’a pas tort de souligner un manque d’efficacité offensive. « On a les moyens d’être plus haut », poursuit le coach. A l’inverse d’un Lens déjà heureux de se retrouver sur le podium.

Depuis la mi-octobre, la cohérence du jeu lensois s’est transformée. Son bloc s’est fissuré (sauf à Clermont). Sa défense est moins hermétique (12 buts pris sur les 7 derniers matchs) et son attaque moins prolifique (8 buts inscrits). Les recrues offensives n’apportent plus assez (Kyei, Bencharki, Ambrose) et Yannick Gomis est désormais bien trop seul. L’absence de Walid Mesloub, suspendu au coeur de l’automne, n’a pas aidé un collectif dépendant de son capitaine et au banc trop juste. Philippe Montanier estime que son équipe n’a qu’une « fluidité collective par intermittence ». Elle a, plus inquiétant, régressé depuis début août, à l’heure où elle se découvrait. Lorient aussi, au passage… Mais, et c’est leur chance, l’une comme l’autre sont plus que jamais en course pour les play-offs.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *